C’est devenu une réunion dans la réunion… Désormais presque plus attendue que la première formation programmée quelques heures plus tard. Chaque arrivée au Château de Clairefontaine est l’occasion pour les joueurs de l’équipe de France de revêtir des vêtements stylés, issus de grandes maisons de couture ou de marques émergentes en quête de visibilité. C’est une bonne nouvelle, les joueurs de l’équipe de France en proposent des millions via leurs réseaux sociaux.
Amoureux de la mode, les Bleus se prêtent au jeu avec ce défilé de mode 2.0 – une cinquantaine de secondes pour sortir de la voiture, poser devant la presse bondée et gravir les dix marches du Château de Clairefontaine – qui ravit tous les réseaux sociaux. temps. rassemblement. Décryptage avec l’agent d’image Frank Hocquemiller, co-fondateur de VIP Consulting, qui représente notamment les frères Lucas et Théo Hernandez.
franceinfo : Que pensez-vous de ce « défilé » de joueurs à Clairefontaine, à leur arrivée au château ?
Franck Hocquemiller : Pour moi, ce n’est pas une évolution, c’est carrément une révolution ! A l’époque, il y avait Djibril Cissé, très fashion, qui arrivait toujours avec des tenues très tendances. Cela s’est ensuite calmé et est récemment revenu à la mode avec Jules Koundé. Il est le plus innovant dans ce domaine. Je pense que c’est une très bonne chose, nous mettons en avant des marques, souvent françaises, au niveau international.
Au début, c’était beaucoup critiqué, maintenant, c’est beaucoup analysé et commenté. Cela brise également les clichés autour des joueurs qui ont été critiqués pour arriver en survêtement avec la capuche sur la tête. Cela ne donnait pas une image très épurée, très classe… On est peut-être allé à l’extrême aujourd’hui, mais je pense que c’est une très bonne chose à condition de s’en tenir à des tenues tendances et à la mode, et pas de déguisements pour faire parler. Ces tenues de créateurs sont plutôt sympas, attendues désormais, et cela montre que les joueurs sont des influenceurs, y compris des influenceurs mode.
Pour certains acteurs, cela semble être devenu un véritable processus. Afin de montrer qu’ils ont d’autres passe-temps que le football ?
Oui, même s’il faut rester concentré sur l’objectif ! En arrivant à Clairefontaine, vous êtes là pour représenter votre pays dans des événements aux enjeux parfois très importants. Nous ne devons pas oublier. Mais je trouve l’initiative très positive, excellente pour les marques et pour l’image des joueurs. On ne cesse de les mettre dans la case du footballeur qui ne sait que jouer au foot et qui ne sait que parler de foot… La mode est une passion commune, ils sont tous attirés par la mode. Je n’ai jamais rencontré un joueur qui ne soit pas intéressé par ce domaine !
Vous gérez l’image des frères Hernandez, Lucas et Théo. Cette rencontre compte-t-elle pour eux aussi ?
Bien sûr ! C’est vrai que ça a pris plus d’importance, même s’ils ne sont pas les plus farfelus, ni les moins sobres… Bon, je ne sais pas ce que vous en pensez ! C’est quelque chose, malgré tout, d’important et qui sera un sujet durant la semaine. Ce n’est pas la veille, en faisant son sac, qu’on y pense. Tu y réfléchis un peu…
« Pour les frères Hernández, c’est un sujet de la semaine qui précède le rassemblement ! Les marques nous le demandent, le joueur peut le faire aussi, s’il aime particulièrement une tenue.
Franck Hocquemillersur franceinfo
Les marques contactent ensuite les agents pour nous faire des propositions. Et puis le joueur choisit en respectant ces engagements commerciaux. En effet, si le joueur est sous contrat avec un équipementier, c’est une bonne idée d’arriver avec les baskets de la marque. Mais les contrats ont évolué depuis deux ans : auparavant, les marques de mode étaient interdites et considérées comme des concurrentes. Aujourd’hui, ils sont les premiers à se réjouir lorsqu’un de leurs joueurs signe chez un grand couturier. Ils voient une personne qui n’est plus simplement un footballeur. Les équipementiers incitent presque le joueur à se rapprocher d’une maison de haute couture.
Comment ça marche avec les marques : du sponsoring, un échange financier ?
Il existe en fait trois scénarios. Le premier cas est un prêt de la tenue, du genre « je te le prête, tu me le rends, c’est un prototype, il faut le récupérer, on ne peut pas encore le vendre… » Deuxièmement cas de figure possible : « Vous le portez et bien sûr, nous sommes ravis de vous l’offrir, c’est la moindre des choses ». L’exposition de la tenue va faire parler, créer de la publicité… Et enfin, dernier cas, cela peut déclencher des contrats, mais cela prend un peu plus de temps. Dans le cas par exemple de Jules Koundé avec la maison Jacquemus, il portait beaucoup de tenues de différents créateurs, avant que Jacquemus ne lui fasse réellement faire une campagne.