la dernière journée des salariés ce mardi 5 novembre au Haillan

la dernière journée des salariés ce mardi 5 novembre au Haillan
la dernière journée des salariés ce mardi 5 novembre au Haillan

P.as de bannière. Pas de grands rassemblements. Pas de discours. Pas de fleurs, pas de couronnes envoyées par Joe Da Grosa, Brian Higgins ou Gérard Lopez, propriétaires successifs d’une entreprise presque rayée de la carte par six années de gestion irrationnelle. « C’est le pire. Vous avez des salariés qui ont plus de 20 ans d’expérience dans l’entreprise qui vont fermer la porte de leur bureau ce soir, et il n’y aura personne pour leur dire un mot, pour les saluer », glisse l’un d’eux. “Il n’y a pas eu de remerciement”, raconte une autre, qui a quitté sa région natale il y a 16 ans pour travailler chez les Girondins. «Je pensais que j’allais terminer ma carrière là-bas. »

Ce mardi 5 novembre restera un moment marquant dans la page de l’histoire qui se tourne au club bordelais, avec l’abandon du statut professionnel et l’entrée en redressement judiciaire. Triste coïncidence, à la veille de l’anniversaire de la vente du club par M6 aux fonds d’investissement américains GACP et King Street (6 novembre 2018), la quasi-totalité des 82 salariés en CDI (CDI) concernés par le plan social ont définitivement quitté le club.

Au total, y compris les joueurs professionnels ou apprentis sous contrat, quelque 180 personnes auront été expulsées depuis le 26 juillet.

En effet, un parti s’était déjà éloigné du Château du Haillan depuis plusieurs semaines, acceptant une dispense d’activité sur des fonctions devenues vides en N2 et sans centre de formation. Une dizaine de délégués du personnel partiront dans la seconde quinzaine de novembre. Une dizaine d’éducateurs en CDD (CDD) ont reçu jeudi leur mail de licenciement. Au total, en incluant les joueurs professionnels ou apprentis sous contrat, quelque 180 personnes auront été évincées depuis le 26 juillet.

Chocolats et barbecue

Ce mardi matin, la balade ressemblait à un soir de départ sur un site déjà quasiment désert. Les salariés, seuls ou en groupes par département ou affinités, ont parcouru les allées pour venir se saluer. Ceux qui étaient occupés à préparer le match de samedi contre Saint-Pryvé ont assumé leur tâche jusqu’au bout. Certains, partis jeudi soir, sont venus signer leurs papiers. En tenue civile ou aux couleurs du club : « nous sommes fiers de cet insigne » confie l’un d’eux. Des anonymes et une légende : Patrick Battiston, triple champion de en tant que joueur avec le club, directeur sportif puis responsable d’un centre de formation à succès, a débuté sa 40e saison en Marine et Blanc.

Auparavant, les joueurs de l’équipe réserve avaient préparé un petit-déjeuner dans le club-house de l’école de football pour les employés de la direction et de la logistique du site, offrant à chacun une boîte de chocolats. Ceux de N2 ont déjeuné avec des salariés liés à la vie de l’équipe. Les membres de la logistique ont organisé un barbecue auquel le personnel administratif a participé. Le Comité social et économique (CSE) a prévu une soirée hors site ce mercredi avec tous les salariés qui le souhaitent. Comme un retour vers le passé.

« Les Girondins étaient une famille : on faisait des soirées ici, avec les joueurs, leurs familles. Les arbres de Noël étaient géniaux. Et du jour au lendemain… Les derniers rendez-vous avec la DRH, on ne parlait que d’argent » raconte cette salariée qui souligne son amertume face à la découverte des salaires révélés dans « Sud Ouest » : « Nous sommes dit non à la moindre augmentation. Ils étaient très heureux de nous retrouver, mais pour quelle reconnaissance ? « .

Triaud, le lien

Ils ne savent pas ce que leur avenir leur réserve et se préparent à compter d’abord sur des compensations pour se régénérer. “Il est temps que cela se termine.” Mais ce n’est pas facile à vivre », poursuit le salarié. « Ce qui est positif, c’est que nous laissons ce gâchis derrière nous. Le négatif, c’est l’amertume de voir comment ce club a été amené là-bas » raconte un futur ex-collègue (13 ans au club). « C’est une partie de notre vie qui s’arrête. Aujourd’hui, c’est dur ; demain ça va être terrible » souligne un autre, 17ème année sur scène. Son partenaire se veut positif : « on va rebondir ».

Vice-président depuis cet été, Arnaud De Carli s’est employé au milieu à préparer l’avenir. « On ne le connaît pas » tacle un salarié. Un visage, sorti du vestiaire de la formation, l’est bien plus encore : Jean-Louis Triaud, président historique (1996 à 2017) et depuis août à la tête de l’association qui chapeaute toutes les équipes jusqu’à la N3, est venu faire le point. de la nouvelle opération de gestion de chantier par la mairie de Bordeaux.

«On espère tous que les choses recommencent», confie un salarié. Mais personne ne pouvait dire ce mardi que c’était la fin de l’automne.

 
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