«A Brest, j’avais peut-être perdu cette reconnaissance» – Italie – Palerme

«A Brest, j’avais peut-être perdu cette reconnaissance» – Italie – Palerme
«A Brest, j’avais peut-être perdu cette reconnaissance» – Italie – Palerme

Vous avez découvert Maradona de Naples jeudi dernier, vous avez débuté le championnat lundi à Bolzano et ce mardi vous avez emménagé dans votre nouveau domicile à Palerme. Comment le natif de Ploufragan s’adapte-t-il à cette nouvelle vie ?
Agréablement surpris ! Je me sens bien. J’ai été vraiment bien accueilli par les managers, le staff et les joueurs. Il fait bon vivre. Je suis arrivé dans un club très professionnel, avec d’excellentes infrastructures, où tout le monde prend grand soin des joueurs pour que tout se passe bien.

Formé à Guingamp, puis National 2 à Saint-Brieuc puis Brest : vous n’aviez jamais quitté la Bretagne auparavant et vous avez même joué avec le numéro 22 sur les épaules pour représenter votre département. Comment vivez-vous le départ ?
C’est vrai que j’étais bien parti pour faire le tour de la Bretagne, il ne me manquait que Lorient et Rennes… (Rires.) Comme je l’ai dit à mes proches, j’ai 26 ans et j’avais besoin de découvrir autre chose que la France. Une aventure à l’étranger, en effet. Et je suis très heureux d’être parti. Je vais encore avoir pas mal de visites dans les semaines à venir, il y a pas mal de proches qui ont déjà réservé leurs billets pour venir me voir. Bon, j’ai aussi dû changer de numéro, car ici le 22 est réservé aux gardiens.

Peut-être avais-je fait mon temps après quatre saisons, malgré la Ligue des Champions, malgré la saison exceptionnelle sur le plan collectif et qui restera gravée.

Jérémy Le Douaron

Ce départ, après la saison historique de Brest et sa qualification pour la Ligue des Champions, a été une surprise, même le directeur sportif de Brest s’est étonné. Pouvez-vous nous expliquer ?

Je sais qu’il y a eu la Ligue des champions avec Brest, donc ce n’était pas forcément une décision facile à prendre. Mais j’ai reçu cet appel de Palerme début juillet et j’ai vraiment senti qu’ils voulaient m’avoir. Ils ont insisté sur le fait qu’ils comptaient sur mon retour et que je faisais partie de l’avenir du club. Un club comme Palerme, qui ne lâche rien jusqu’à la fin du mercato, qui continue d’envoyer des messages, ça m’a fait réfléchir. Surtout ces derniers mois à Brest, j’avais peut-être perdu cette reconnaissance que j’avais pu avoir auparavant. Et puis à 26 ans, j’ai eu envie de voir autre chose. C’était une bonne option pour moi, mais aussi pour ma copine. Je dirais que c’était la bonne opportunité au bon moment.

Comment s’est traduite cette « perte de reconnaissance » ?
Personnellement, je serai toujours reconnaissant envers Brest. Ils sont venus me chercher en N2 à Saint-Brieuc, ils m’ont initié au haut niveau, et j’ai pu y jouer un bon nombre de matches. C’est juste que j’ai eu une saison frustrante l’année dernière. J’ai manqué de réussite, j’ai touché cinq fois le poteau. Dès la fin janvier, j’ai été mis à l’écart, ce que je comprends aussi, c’est comme ça. Mais il y a eu des trucs qui piquent un peu, comme Satriano (depuis son départ pour Lens, NDLR) qui est avant-centre et qui joue à mon poste d’ailier gauche. Je n’ai quasiment pas joué la fin de saison à part quelques minutes ici et là. J’ai pensé à mon avenir à Brest. Peut-être avais-je fait mon temps après quatre saisons, malgré la Ligue des Champions, malgré la saison exceptionnelle sur le plan collectif et qui restera gravée.

Partir au bon moment après tout…
C’est ça! Je repars avec une qualification en Ligue des Champions. J’ai tout donné pour ce club, ils m’ont beaucoup donné en retour. Nous sommes restés en bons termes.

Vous êtes parti en toute fin de mercato, le 30 août. Le départ des autres attaquants, le tirage au sort un jour avant votre départ n’a rien changé à votre choix ?

Non pas du tout. Des contacts avaient déjà eu lieu depuis le début de l’été, cela s’est simplement accéléré en fin de mercato.

Vous avez défini cette équipe du Stade Brestois comme très solidaire. Qu’avez-vous ressenti en les voyant entrer sur le terrain avec le patch de la Ligue des Champions et la célèbre musique ?

C’est assez fou ! L’année dernière, on en rêvait, donc forcément, c’est exceptionnel. Bon, il y a encore une partie de l’équipe qui n’est plus là, mais je leur souhaite le meilleur. Et puis pourquoi ne pas se qualifier ? Il y a d’abord eu un premier grand match contre le Sturm Graz (victoire 2-1, NDLR). Avant la rencontre, j’ai parlé avec Hugo Magnetti et Romain Del Castillo. Nous avons un petit groupe sur Snapchat, où j’ai dit à Del Cast’ qu’il allait marquer et à Hugo que je ne pariais pas une pièce sur lui, car il ne sait pas frapper. Ensuite, il réalise un tir malade, alors que la plupart de ses tirs à l’entraînement ne sont pas cadrés. (Rires.) Évidemment, j’étais content pour eux.

L’important est simplement que ma décision soit respectée. J’avais besoin de ça, de ce genre de projet.

Jérémy Le Douaron

Puis ils ont renversé Salzbourg ce mercredi (4-0)…
Oui, c’était un match exceptionnel, pour Brest, pour le club, jouer deux matches et enchaîner deux victoires… J’avais vraiment hâte, j’étais déjà assis sur mon canapé une heure plus tôt pour soutenir mes amis. Ce n’était pas un match facile, ils ont souffert en première mi-temps, mais ils se sont bien améliorés en seconde. C’était une démonstration de réalisme. Personne n’aurait imaginé avoir six points après deux journées. En tout cas, c’est super pour les copains, j’espère qu’ils continueront comme ça !

Ici, vous arrivez comme le transfert le plus élevé de Serie B, vous êtes présenté comme celui qui abandonne la Ligue des Champions pour venir à Palerme. Comment gérez-vous ces attentes et cette exposition médiatique ?
C’est sûr que j’arrive avec un statut. Mon choix a forcément fait parler au début, aussi parce que les gens ne connaissent pas forcément les tenants et les aboutissants… L’important c’est simplement que ma décision soit respectée. J’avais besoin de ça, de ce genre de projet. Il ne faut pas oublier que nous sommes à Palerme, avec un objectif ambitieux qui est de retrouver la Serie A. Donc je n’arrive nulle part : le club, les supporters, il y a une ferveur folle, un stade de 30 000 personnes dont la moitié est déjà complet une heure et demie avant le coup d’envoi… Tout est mis en place ici pour notre réussite, notamment par le City Football Group.

En fait, vous n’êtes pas le seul à avoir été recruté au niveau supérieur cet été. Le fait que le club appartienne au City Football Group depuis 2022 change-t-il quelque chose à son image auprès des joueurs ?

C’est vrai que le club a fait faillite il y a quelques années et a été rétrogradé en Serie D. Aujourd’hui, savoir qu’on fait partie de ce groupe est quelque chose de rassurant. Nous savons que tout est mis en œuvre pour nous rendre efficaces. On a vraiment un effectif fou, il y a de la compétition, de l’ambition. C’est plus attractif de jouer la montée dans un club comme ça que de se battre toute l’année pour rester à l’étage du dessus, c’est assez fatigant psychologiquement. C’est sûrement ce qui explique, par exemple, l’arrivée de joueurs comme Alexis Blin qui évoluait l’année dernière pour Lecce en Serie A.

Vous évoquez un premier joueur français arrivé cet été. Au total, vous êtes quatre à avoir été recrutés lors du dernier mercato, en plus de Claudio Gomes, déjà au club, et de Salim Diakité, franco-malien. J’imagine que cela vous aide à vous acclimater plus rapidement.

Personnellement, cela m’a beaucoup aidé. Je connaissais déjà Alexis, avec qui nous avons les mêmes agents, nous nous étions donc déjà rencontrés 2-3 fois. Pour les autres, j’ai découvert des gars formidables. L’intégration a été plus facile, ils m’ont traduit les premières consignes données par le coach. C’est un avantage, je joue du même côté que Salim (Diakité)donc pour la communication, c’est bien.

Mais c’est quoi cette bande ? Pouvez-vous nous en parler un peu ?
Cela veut dire que les Italiens pensent que les Français travaillent bien. (Rires.) Ensuite, chaque joueur a sa propre situation. Thomas Henry par exemple est prêté (par Hellas, NDLR)après avoir subi des blessures, il a choisi ce projet pour pouvoir rebondir. Stredair Appuah, il a 20 ans, il est l’avenir. Claudio pareil. Nous sommes tous assez jeunes, même si Alexis (en colère) et Thom’ (Henri) sont un peu plus âgés. C’est comme ça qu’on voit que le club est ambitieux. Ils sont allés chercher Appuah à Nantes par exemple. Ils veulent de l’enthousiasme. Et puis des joueurs comme Thomas et Alexis qui ont connu la Serie A, c’est important, ils ont l’expérience qu’ils vont apporter à notre groupe de Serie B qui vise l’évolution. Alexis était toujours capitaine à Lecce.

C’est avec eux que vous faites des soirées Brest Champions League, alors ?

Avec le déménagement et tout ça, ça a été compliqué, mais on devrait l’organiser bientôt.

Brest a déjà décroché un joli pactole en Ligue des Champions

 
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