Omnium Banque Nationale | Le déficit d’infrastructures pourrait influencer l’avenir du tournoi

« À court terme », Montréal n’est pas près de perdre son tournoi de tennis. Son avenir à long terme ne sera toutefois « assuré » qu’au prix d’investissements majeurs dans ses infrastructures.


Publié à 1h16

Mis à jour à 6h00

Directrice de l’Omnium Banque Nationale (OBN), Valérie Tétreault ne tire pas la sonnette d’alarme. Le tournoi se porte bien et les records de fréquentation chutent les uns après les autres – quand il fait beau.

Toutefois, le potentiel de croissance des installations actuelles est limité. “Nous sommes tout à fait à notre capacité maximale”, a déclaré le dirigeant la semaine dernière dans une interview à La presse.

“Il est clair que dans les années à venir, nous aurons une pression pour que nos infrastructures soient au même niveau que les autres tournois Masters 1000 si nous voulons rester dans cette catégorie de tournois”, a-t-elle poursuivi.

Par conséquent, « il faut faire en sorte de pouvoir suivre le défilé ».

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La directrice de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, Valérie Tétreault

Le rajeunissement du site n’est pas un caprice. D’abord, à l’initiative de l’ATP et de la WTA, le tournoi va s’élargir l’été prochain. Le nombre de joueurs passera de 56 à 96, il y aura un tour supplémentaire et l’événement se déroulera désormais sur 12 jours.

Ces modifications s’accompagnent nécessairement de spécifications plus élaborées. Montréal s’est retrouvé dès le départ en déficit sur au moins deux points. Le nombre de courts de formation est insuffisant et il manque un troisième court d’une capacité significative, en plus du court central et du court Rogers.

Pour 2025, l’OBN a obtenu une « dérogation » pour les terrains d’entraînement, qui seront implantés sur un « site satellite ». La recherche d’un emplacement est en cours et devrait être achevée au début de la nouvelle année. Le gouvernement du Québec a également annoncé il y a quelques semaines une aide financière pour des travaux de réfection et de mise aux normes du stade.

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Match entre Simona Halep et Danielle Collins sur le court central du stade IGA en 2021

Béquille

Ces mesures serviront de béquille pour l’année prochaine, mais il faudra trouver une solution permanente.

Car en termes de superficie des sites de compétition, les installations de Montréal et de Toronto sont parmi les plus petites, voire les plus petites, du Masters 1000. Il y a clairement un manque d’espace.

De plus, le stade IGA aura 30 ans en 2026, mais sa partie sud, héritée du défunt stade Jarry, date des années 1960. «C’est là qu’il y a un travail plus urgent à faire pour comprendre son état actuel», explique Valérie Tétreault. On ne sait pas combien d’années cette partie pourra durer en l’absence de gros travaux. »

Reste enfin la fameuse question du toit. En effet, à l’instar du maïs bicolore et des nuits plus fraîches, le rêve de couvrir le stade IGA est devenu une tradition du mois d’août.

La pluie qui s’est abattue sur la métropole lors de la dernière présentation de l’OBN a marqué les imaginaires. Et elle a gâché la qualité du spectacle l’année dernière. Jessica Pegula a éliminé Liudmila Samsonova en 46 minutes en finale, après que la Russe ait été contrainte de jouer sa demi-finale le même jour en raison d’un report dû au mauvais temps. D’autres tournois équivalents ont des toits rétractables ; un autre « point de pression » sur Montréal.

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La pluie qui s’est abattue sur la métropole lors de la plus récente présentation de l’Omnium Banque Nationale a captivé l’imagination.

La première pelletée de terre n’est pas imminente : Tennis Canada est à la recherche d’une firme qui sera chargée de réaliser une étude de faisabilité. On sait déjà que le stade ne peut pas supporter une future structure. Il doit donc être autonome.

Aucun chiffre n’a encore été avancé, mais on peut deviner que le coût d’une telle construction serait élevé. On peut prédire que le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal seraient, si nécessaire, contactés.

Lors d’un point de presse lors du tournoi en août dernier, Pierre Fitzgibbon, alors ministre de l’Économie, s’était dit « ouvert » à en discuter ultérieurement.

«Ils étaient prêts à écouter quand nous avions un projet à soumettre», estime Valérie Tétreault. Je pense que la balle est dans notre camp. A nous de soumettre notre projet, de formuler notre demande. Ce sera une très grande priorité à Tennis Canada au cours des prochains mois. On parle d’un projet global, d’une vision à long terme du tournoi de Montréal. »

Impopulaire

Le dirigeant est également très conscient de l’impopularité des dernières aides gouvernementales accordées aux organisations sportives professionnelles. Les subventions versées aux Kings de Los Angeles, qui disputeront deux matchs à Québec dans les prochains jours, ainsi qu’à l’organisation de la Coupe des Présidents, qui bat son plein à Montréal, ont suscité le mécontentement tant dans la classe politique qu’au sein de la population.

« C’est sûr que nous suivons cela avec intérêt, d’autant que [annonces] than the reactions,” underlines Valérie Tétreault.

Même si aucun projet n’est encore prêt à être déposé, on comprend que l’argumentaire est déjà prêt. Valérie Tétreault insiste sur le fait qu’il s’agira d’une demande d’aide « ponctuelle » et non récurrente. Contrairement au Grand Prix de Formule 1, l’OBN ne reçoit pas d’argent public, fait-elle valoir.

Il faut aussi que l’événement reste compétitif par rapport à ses équivalents. « Suivre le défilé », c’est un peu ça.

Le tournoi de Cincinnati, la destination qui suit Montréal sur le circuit des grands événements estivaux, vient d’entamer une rénovation de ses installations estimée à 350 millions CAN, dont la moitié provient de fonds publics.

Valérie Tétreault rappelle également la mission de l’OBN, peu connue du public. Les profits des tournois de Montréal et de Toronto ont représenté 71 % des revenus de Tennis Canada en 2022 et 2023. La fédération cherche à diversifier ses sources de financement, a-t-elle indiqué. Toutefois, cela ne se fera pas en un clin d’œil.

« Je comprends évidemment que la conversation divise par rapport au sport professionnel », ajoute-t-elle. Mais si, demain matin, nous n’avons plus de tournoi, cela change complètement notre capacité à développer le sport dans le pays. »

Valérie Tétreault ne veut toutefois rien précipiter. Ce qui lui importe avant tout, c’est de faire entrer l’OBN dans une « nouvelle ère ». S’adapter au nouveau format l’été prochain demande déjà beaucoup de travail et de ressources. Chaque jour, les organisateurs gravissent une petite partie de la « montagne » que représentait initialement le projet.

Atteindre son sommet sera déjà un exploit. Assurer la pérennité de l’événement dans la métropole en sera une autre.

 
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