Êtes-vous plutôt fan de football ou du FC Nantes ?
Fœtus: Je suis les deux. Pour moi, c’est Nantes et l’équipe de France, évidemment. Quand on vit des émotions à la Coupe du monde, à l’Euro, j’ai du mal à m’en remettre. Il me faut un peu de temps pour me remettre au foot et à la Ligue 1. Mais je préfèrerais que Nantes gagne la Ligue des champions, plutôt que la France gagne à nouveau la Coupe du monde. Parce qu’on l’a déjà fait.
Quel est votre premier souvenir du FC Nantes ?
Troupeaux : Le titre de champion de France en 2001 ! Je m’en souviens, je me suis enlisé dans une soirée arrosée, j’étais jeune et je ne tenais pas très bien l’alcool. Je suis monté dans la fontaine de la place Royale, pieds nus, et le lendemain matin, j’ai vu que j’avais des éclats de verre dans la plante des pieds. Le foot ne m’intéresse pas au quotidien, mais quand il se passe quelque chose qui rassemble les gens… Ouais, je suis un footix. J’ai adoré la Coupe du monde 1998. J’ai découvert l’équipe japonaise, c’était aussi l’équipe du « club Dorothée ». Je l’ai suivie de près car j’étais encore plongé dans Olive et Tom. J’ai toujours une bougie Footix ! Tous les quatre ans, je me prends au jeu. Je pense que pour les fans de foot, je suis le pire genre.
Fœtus: Pour moi, c’était en 1994-1995. J’ai commencé à aller à La Beaujoire cette année-là, donc je peux vous dire que c’était du caviar pur jus. Je n’ai rien demandé et je me suis dit : « Le football est plutôt cool, on gagne 3-0. » J’ai pu déchanter plus tard. Je pourrais vous raconter comment j’ai vécu quasiment tous les matchs de 1994-1995. Mais 2001, même s’il y a eu des matchs incroyables, m’a moins marqué. Mais attention, ça a quand même été un moment fort. Je me souviens notamment d’un match de Ligue des Champions, je crois que c’était contre le PSV Eindhoven (victoire 4-1), et c’était le soir du 11 septembre. C’était trop étrange d’aller au stade dans cette ambiance. (Se tourne vers Flockos.) Nous avions vécu ensemble une invasion de pelouse, n’est-ce pas ? Je ne me souviens plus si c’était un retour ou un entretien.
Troupeaux : C’est flou dans ma mémoire. Je ne bois plus d’alcool, mais j’en ai peut-être bu un peu. J’avais complètement oublié cette anecdote. Par contre, j’ai dribblé Nicolas Pallois dans une pub.
Fétus, dans cette pub du Hellfest, tu as pris un sombrero Pallois. Est-ce quelque chose dont tu peux être fière ?
Fœtus: Ce qui était surtout drôle, c’est que lorsque nous sommes arrivés, nous ne savions pas vraiment dans quelle mesure il allait jouer le jeu. Et nous nous sommes dit : « Hé, ce serait amusant de faire faire à Pallois des gestes comme Neymar. » Alors que dans la conscience collective, il est vraiment le brute qui sait juste comment envoyer des bougies avec son short retroussé. Il dit « Ouais, définitivement »et même moi je pensais qu’il allait avoir un peu de mal à le sortir. C’est bête, mais il ne fait sûrement pas ça tous les jours à l’entraînement non plus. Et il n’en a raté aucune. On a fait deux ou trois prises, et à chaque fois j’ai eu le sombrero. Je suis un grand fan de Pallois !
Dans la vidéo de « Super Champions », que vous avez réalisée avec Andreas, il y a un maillot de Viorel Moldovan. Est-ce le vôtre ?
Fœtus: Non, c’est celui d’Andreas. C’est un de ses joueurs préférés. J’adore les 9 aussi. Les box foxes qui marquent des buts. J’aime quand ce n’est pas joli. Le buteur, un peu longiligne qui court vite et qui marque des boucles, c’est cool, mais je serais plus transcendé par le vieux gros qui marque un vieux point. Et puis aussi la façon dont il vit son action, la façon dont il célèbre, ça peut te transcender. Quand tu vois Pippo Inzaghi crier quand il marque, ça me touche comme un fou. J’aime bien ces joueurs plutôt moches.
Troupeaux : Le football me fait penser à Oasis. Au prolétariat anglais. Au St. Pauli aussi. Quoi qu’il en soit, l’idée qu’ensemble nous pouvons réaliser quelque chose est magnifique. Il y a beaucoup de problèmes dans le football, mais il y a toujours quelque chose de beau à la Source.
Si, comme Oasis et Manchester City, le FC Nantes devenait un club très riche, comment l’aborderiez-vous ?
Fœtus: Je me suis souvent posé la question avec l’arrivée du Qatar à Paris. J’ai un ami qui soutient Paris depuis Raí, Valdo et tout le reste, et il me dit que quelque chose s’est cassé. Il est toujours à fond, il ne peut pas s’en empêcher, c’est comme ça. Donc je vous dirais la même chose. S’il y a des gars qui arrivent et qui mettent des milliards, je pourrais avoir un coup « wow qu’est-ce qui se passe ? »mais je vais quand même le supporter, c’est sûr. Ça change quand même quelque chose.
Troupeaux : C’est vraiment la réflexion d’un bébé qui ne sait rien, mais c’est vrai que parfois je me demande pourquoi l’équipe de Nantes n’est pas faite avec les nanas nantaises. Ou alors il faut être clair et précis, tu fais des Snickers contre Pitch et on ne parle plus de villes, mais de sponsors comme dans le cyclisme. entreprise, mais c’est assumé. Finalement, il n’y a plus de différences entre les clubs. L’aspect géographique n’a plus vraiment de sens. Pour moi, ça peut me dérouter. Je peux me dire : « Les gars, pourquoi vous parlez de Nantes ? Parce qu’on parle juste d’une stratégie d’un patron. »
Pensez-vous qu’il y a un manque de métal dans les stades ?
Troupeaux : Peut-être le contraire ! Est-ce qu’il y a un manque de football dans le métal ? Parfois il y a ce côté « Les fans de football sont des idiots, des ploucs »… Eh bien, tout d’abord, non, et ce ne sont pas forcément deux mondes que l’on associe facilement.
Fœtus: Le foot, tu l’associes au rap. Si demain il y a un bizutage dans une équipe, que le mec doit chanter quelque chose, il y a peu de chances qu’il sorte quelque chose qui puisse être chanté, j’allais dire un Linkin Park ou un Metallica.
Troupeaux : Dans les stades, on joue de la musique qui rassemble les gens : White Stripes, Queen ou encore « Dans les yeux d’Emilie » par Joe Dassin. Le métal n’a pas souvent de refrains pop entraînante.
Fœtus: J’avoue qu’en tournée avec beaucoup de groupes de métal, c’est encore assez rare que je tombe sur des mecs qui sont autant fans de foot. Bien sûr, il y a des fans de foot, mais c’est quand même plus difficile d’en trouver. Et ça peut être tout aussi virulent. C’est un peu du snobisme.
Troupeaux : « Mais si on fait du métal, c’est parce qu’on est alternatif, qu’on est en marge et qu’on n’est pas dans le “pain et les jeux”. » Il y a un peu de dédain. Après, le football a ses problèmes, notamment dans l’image qu’il renvoie.
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