Les Catalans se sont rassurés après le résultat obtenu face aux Rochelais. Pré-requis nécessaire pour envisager un décollage cette saison, le déplacement à Lyon samedi, derrière l’Usap à la place de barragiste, constituera évidemment l’un des tournants majeurs de l’exercice. Le timing pour trouver, élever le niveau loin de ses bases, augmenter les moyens, Perpignan peut-il enfin accomplir ce grand coup ?
Vers 20 heures dimanche dernier, il y avait un sentiment de libération au Stade Aimé-Giral, conséquence d’une production plus que satisfaisante comparativement aux Maritimesqui a rompu une série inconfortable sur le plan comptable. Dominateurs dans la plupart des secteurs, y compris en conquête même si l’alignement reste l’indulgence favorite des Usapistes, les Catalans ont récité plusieurs séquences dignes de ce nom en référence à un savoir-faire développé depuis la saison dernière. « Si nous parvenons à remettre ce jeu en place, c’est le fruit de nos avants dans les mêlées et les mauls, sur le jeu au sol. Ensuite, on a peut-être manqué de patience jusqu’à présent, l’équipe a voulu marquer trop vite, ignorant le temps de jeu supplémentaire qu’il a fallu mettre en place. Le match qui s’annonce à Lyon sera forcément décisif pour la suite, c’est un grand moment de notre championnat.décline l’arrière Louis Dupichot.
La confrontation contre les Rhodaniens s’apparente à un véritable match à 8 points, qui vous réserve un destin de meilleure fortune généralement en cas de succès, et qui pourrait autoriser l’Usap à s’extirper avantageusement de la zone rouge. En revanche, les hommes de Franck Azéma et David Marty n’ont ramené qu’un point de leurs errances à l’extérieur d’Aimé-Giral à l’heure actuelle de Bayonne. Une carence manifeste, où trop souvent les Usapistes étaient ballottés, sans parvenir à rivaliser ni sur le fond ni sur la forme. Jérôme Porical, ancien joueur des deux équipes, explique cette difficulté :« Pour le moment, loin d’Aimé-Giral, l’Usap est à la peine. C’est un vrai test qui va avoir lieu, il manque ce déclencheur du match complet. On sent qu’ils visent la régularité sur 80 minutes. La conquête est « reprise contre La Rochelle, et le fil conducteur qu’ils ont mis en place prend tout son sens. Si Perpignan gagne ce duel, ce sera certainement un coup dur et les esprits seront touchés.»
La maintenance, pas un sujet tabou
Capitaliser les points sera évidemment une priorité, alors que le calendrier à venir pourrait s’avérer favorable lors des prochains matches (réception de Bayonne, Castres et Bordeaux-Bègles, déplacement à Pau). Flirter avec la zone rouge, notion que les Sang et Or ont maintes fois apprivoisée à leur avantage, évoque un sujet qui n’est pas interdit au sein du club. « On recherche toujours ce match référence bien sûravoue Tristan Labouteley, deuxième ligne. Quoi qu’il arrive, il faut chercher les points que l’on souhaite ou non les conserver. On n’est pas très loin de la zone de relégation comme de celle d’un tableau plus sympa. Aujourd’hui, il faut basculer du bon côté, le choix n’est plus de notre côté.
Face à des Lyonnais en quête d’un résultat positif en Top 14, la mission proposée arrive à un moment presque idéal pour les Catalans, avec le retour progressif de cadres et de profils susceptibles de susciter l’émulation. Le manager Franck Azéma concède :« Il y a beaucoup d’attentes là-dessus, et nous avons pris le temps de faire les choses dans l’ordre. Mathieu Tanguy, Patrick Sobela, Jake McIntyre, Marvin Orie et d’autres seront bientôt opérationnels. Je vois des sourires à l’entraînement, cette régularité est importante pour le club et les défis qui nous attendent, à commencer par ce déplacement à Lyon. Avec des options plus confortables, l’Usap disposera d’un groupe plus important qu’avant et ces dernières semaines où certaines positions étaient en flux tendu. Une aubaine pour le genre de match à produire contre Lou.
Lyon, le danger à canaliser
Les hommes de Karim Ghezal vont assumer de lourdes responsabilités, à travers la nouvelle transition vers la maîtrise avec le retour de l’ancien membre du staff de l’équipe de France, mais aussi pour vaincre Perpignan qui aura forcément les dents longues. «Ils ont beaucoup de talents impliqués et engagés dans leur projetpoursuit le technicien. Je les vois comme une formation capable d’être une menace permanente sur le terrain. Si on n’est pas vigilant, on sait ce qui nous attend avec leurs porteurs de ballon. Contre Paris et La Rochelle, c’était un peu pareil. Connaissant Karim, il devait se concentrer sur la façon de gérer au mieux leurs qualités et se concentrer sur l’affect dans le groupe. On le voit déjà dans les réactions des joueurs depuis son retour.
Jérôme Porical, l’ancien latéral international, ne tarit pas d’éloges sur les Lyonnais, peut-être pas à leur place aujourd’hui :« C’est du solide partout. Ils n’ont pas confirmé leur début de saison, les changements opérés sont certainement une nécessité pour retrouver une nouvelle dynamique. Face au Racing 92, ils arrachent une part de points méritée et viseront une forme de validation face à l’Usap. Leur charnière de niveau international sera prépondérante, et les Catalans devront mettre en place les ingrédients pour les contrer dans le jeu autour du ballon. L’issue de la rencontre donnera sans doute le ton de l’année 2025, entre des joueurs de Lou désireux de bien démarrer à domicile et des Perpignanais espérant une grande performance à l’extérieur. D’autant que les Catalans n’ont jamais réussi à s’imposer à Lyon depuis la montée des Rhodaniens en Top 14 en 2011, un véritable exploit à réaliser.