Matthieu Jalibert, talentueux demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles, traverse une période marquée par des tensions inattendues. Non lié à ses performances, mais à un départ du groupe France en pleine tournée de novembre. Lors des conférences de presse et dans les colonnes de Sud Ouestle joueur est revenu sur sa relation avec l’entraîneur Fabien Galthié et sur un détail troublant : la fuite de ses confidences, initialement partagées dans le cadre de la cellule psychologique mise à disposition des Bleus.
Un départ qui pose question
Lors de la tournée de novembre, Jalibert a surpris tout le monde en quittant précipitamment le groupe France. Une situation qu’il a décidé de clarifier dans une récente interview. “J’avais des choses à dire (à Fabien Galthié) depuis la Coupe du monde. Je n’ai pas trouvé le bon timing pour pouvoir le faire. Je me suis confié à la cellule de préparation mentale et à Patrick Arlettaz […]et cela lui est revenu aux oreilles.
Un aveu qui interpelle. A l’origine, les discussions avec l’unité psychologique auraient dû rester confidentielles. Pourtant, ils ont rapidement atteint Fabien Galthié, provoquant un dialogue entre le joueur et son entraîneur. Jalibert ne cache pas sa déception : “Ce que je regrette c’est que ça soit revenu aux oreilles de Fabien parce que je voulais attendre la fin du Tour pour lui en parler.
Le rôle de Fabien Galthié dans la décision
Face à ce retour inattendu de ses confidences, le joueur a fait part de son mal-être directement auprès du sélectionneur. Ce dernier, selon Jalibert, a rapidement détecté son besoin de faire une pause. : « Il m’a dit qu’il ne se sentait pas très bien et que je pouvais rentrer chez moi. Alors je lui ai dit que je préférais y retourner. J’avais besoin de faire une pause, de faire une pause mentalement dans tout ça.
On est très loin d’un départ en claquant la porte, évoqué par le monde du rugby après coup. Le coach s’est rapidement exprimé en conférence de presse : « C’est son choix. Chacun vit ses émotions, chacun est libre de les partager. Il nous faut de la détermination, des joueurs forts. » Faut-il en conclure que selon Galthié, un joueur qui exprime un mal-être n’est pas un joueur fort et déterminé ? À une époque où la santé mentale est aussi importante que la santé physique, la réaction du coach pose question. “J’ai exprimé mon malaise à Marcoussis et ça m’est tombé dessus” résume le joueur de l’UBB.
Malgré cette situation, Jalibert insiste sur l’absence de tensions : « Il n’y a eu aucun problème extra-sportif, aucune confusion, rien de tout cela. […] Cela s’est fait de manière saine.
Un débat sur la confidentialité au sein des Bleus ?
Si la décision de Jalibert et Galthié semble mutuellement acceptée, l’origine du problème reste en cause. L’unité psychologique du XV de France, censée garantir un espace de parole sécurisé aux joueursa ici failli à sa mission de confidentialité. Jalibert ne cache pas sa frustration : “On a une cellule pour parler de nos frustrations, de nos déceptions, de notre mal-être… elle est faite pour ça.”
Cette fuite pose une question : dans quelle mesure un joueur peut-il s’exprimer avec assurance sans craindre que ses propos soient transmis à sa direction ? L’histoire de Jalibert pourrait bien remettre en cause la gestion de la santé mentale au sein des équipes nationales.
Un joueur toujours prêt pour les Bleus
Malgré cet épisode, Matthieu Jalibert réaffirme son attachement au XV de France : “Je tiens à vous rappeler que je n’ai pas terminé ma carrière internationale […]. Pour moi, il n’y a rien de mieux que la sélection. Je suis toujours prêt à intervenir si on me fait appel. Une déclaration qui montre son professionnalisme, mais aussi son espoir de tourner rapidement la page de cet épisode complexe.