à Toulon, la résidence de luxe de la place de la Liberté accumule les problèmes

à Toulon, la résidence de luxe de la place de la Liberté accumule les problèmes
à Toulon, la résidence de luxe de la place de la Liberté accumule les problèmes

Patrick a acheté son appartement pour plus d’un million d’euros en 2022. Depuis le 11e Au rez-de-chaussée de la tour de l’ancienne Caisse d’Épargne, idéalement située à l’angle nord-ouest de la place de la Liberté, la vue à 360 degrés sur Toulon et la rade est extraordinaire.

Mais le panorama est bien l’une des rares prestations fidèles à ce qui a été vanté, à la présentation de cette demeure fièrement nommée Visio. Et d’énumérer ses problèmes de volets, de portes de parking, de corrosion sur les balcons, d’infiltrations…

“On l’appelle plutôt la tour infernale”grogne ce locataire que l’on croise, au regard noir, dans l’ascenseur. “Même dans le hall, il y a plein de petits défauts”peste Corinne, qui nous accueille dans sa résidence secondaire à 8 heurese étage, où sa mère vit également une bonne partie de l’année.

Bien plus embêtant : après une panne de climatisation qui a duré tout l’été – « Ma mère de 90 ans souffrait d’une température continue de 35 degrés !» – l’eau chaude ne coule plus du robinet depuis… le 4 octobre.

« La pompe à chaleur est en panne et ne peut pas être réparée »confirme Jean-Marie, résident du 7e étage. « Résultat : plus rien ne fonctionne alors même que la climatisation et le chauffage centralisés nous ont été vendus comme une prestation de luxe. Depuis le mois dernier, à cause de fuites sur les colonnes d’alimentation, on doit aussi se laver à la casserole ! C’est officiel : le bâtiment est insalubre.»

Pas d’eau chaude, ni de chauffage… et les volets s’envolent

A l’origine, rien ne prédestinait la tour de l’ancienne Caisse d’Épargne, conçue par Alfred Henry et construite en 1969, à susciter autant de mécontentement parmi ses occupants. Bien au contraire.

Labellisé Architecture Contemporaine Remarquable, il a abrité les services TPM de 2003 à 2013 au rez-de-chaussée et au premier étage, avant qu’Altarea-Cogedim n’y lance un important projet de rénovation.

Entre 2017 et 2020, le promoteur a investi près de 40 millions d’euros pour construire ici dix-huit appartements de luxe, dans un immeuble de quarante mètres de haut.

L’opération comprenait également, dans deux autres bâtiments attenants, une trentaine de logements et de bureaux, un hôtel quatre étoiles et une brasserie.

De quoi provoquer, dès la livraison du programme immobilier, les applaudissements des pouvoirs publics devant ce flamboyant « Métropolitain » – son surnom – de verre et d’acier.

Une histoire qui fait bondir Corinne aujourd’hui. “On a l’impression que beaucoup de choses sont de mauvaise qualité”explique-t-elle. « Nos volets roulants, par exemple, ne sont pas adaptés au vent. L’autre jour, le mistral les a déroutés et réduits en lambeaux. Ils auraient pu décapiter quelqu’un là-bas !

En bas se trouve Chez le Brasseur, un restaurant sympa en centre-ville. Il a récemment été victime d’un dégât des eaux… à cause d’un énième problème de plomberie avec ses voisins du dessus.

“Certains habitants ont peur de descendre au garage”

Sous le feu des critiques, le syndic Foncia affirme « tout est mis en œuvre pour résoudre les problèmes le plus rapidement possible ». Quarante-huit chauffe-eau individuels seront installés temporairement.

Un expert judiciaire doit être désigné pour recommander un moyen de rétablir l’alimentation en eau chaude sanitaire du bâtiment. Et établir une échelle de responsabilités.

Contacté, le concepteur de VisioCogedim, assure de son côté que « ce sinistre n’est en aucun cas lié à un défaut de structure ou de conception du bâtiment, mais à une défaillance d’éléments d’équipement dont l’origine doit être révélée par l’expertise ». Pas vraiment de quoi apaiser la colère des copropriétaires.

“Il y a d’autres dysfonctionnements récurrents”poursuit Henri, au troisième étage. “La porte du parking est toujours cassée, bloquée en position ouverte, avec des problèmes récurrents de squatteurs nocturnes.” Jean-Marie acquiesce : « Des voitures ont été endommagées. Maintenant, certains habitants ont peur de descendre au garage. ».

Corinne s’apprête à prendre un avion pour Chicago, où elle réside principalement. Le cœur lourd. « C’est difficile de laisser ma mère dans cette situation. On parle toujours d’une résidence censée être haut de gamme et écoresponsable.

Elle soupire: « Nous avons acheté notre appartement, sur plan, pour 750 000 euros, avant de procéder à de gros travaux de rénovation. Evidemment, ce n’était pas l’idée du siècle… »

 
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