“Je suis extraordinairement heureux”, a déclaré à l’AFP le réalisateur français Jacques Audiard après avoir battu jeudi le record de nominations pour un film non anglophone aux Oscars, “Emilia Perez”.
Son film a récolté 13 nominations aux Oscars jeudi, devenant ainsi le film non anglophone le plus nominé de tous les temps.
Cette odyssée musicale sur la transition sexuelle d’un trafiquant de drogue mexicain devance « Tigres et Dragons » (2000) et « Roma » (2018), qui détenaient auparavant ce record avec 10 nominations.
“Je suis complètement content, d’autant plus que je voulais que les actrices soient nominées”, a déclaré par téléphone le cinéaste de 65 ans, quelques minutes avant de monter à bord d’un vol pour Montevideo, où il poursuit une tournée promotionnelle.
L’actrice Karla Sofia Gascon, révélation du film, est nominée pour la statuette de la meilleure actrice, Zoé Saldana pour la meilleure actrice dans un second rôle.
“J’ai connu les Oscars il y a longtemps, à l’époque de +Un Prophète+”, nominé il y a 15 ans pour l’Oscar du meilleur film étranger, a-t-il rappelé. “Mais ce n’était pas la même pression”, a-t-il ajouté. Là, avec la double nomination du meilleur réalisateur et du meilleur film, “c’est une campagne très solide qu’il faut mener”.
-Dans la catégorie des nominations pour le titre de meilleur réalisateur, Audiard côtoie une compatriote, Coralie Fargeat (« La Substance »). “Il y a un phénomène assez curieux de films français comme le mien et celui de Coralie qui se retrouvent en compétition”, a-t-il constaté.
“C’est un cinéma mixte, je me demande si ce n’est pas une tendance, cette envie de faire des films avec des éléments linguistiques, des acteurs et des objets particuliers différents”, a-t-il souligné.
Il a également balayé la polémique en cours au Mexique, où certains dénonçaient, avant même la sortie du film en salles, l’image qu’il donnerait du pays et le problème du trafic de drogue.
“Il y a ceux qui ont vu le film, et ceux qui ne l’ont pas vu”, a-t-il déclaré. “Mes intentions semblent vertueuses, mais j’y remarque un problème.”
« On ne peut pas non plus parler de trafic de drogue ! Mais cela me tenait à cœur, je l’ai peut-être fait maladroitement », a-t-il ajouté.