« Cette campagne de cyberharcèlement détruit Anne »

« Cette campagne de cyberharcèlement détruit Anne »
« Cette campagne de cyberharcèlement détruit Anne »

Depuis une semaine, Anne, 53 ans, est victime de cyberharcèlement après son témoignage diffusé dans l’émission Sept à huit dimanche dernier ; sur TF1, où elle raconte avoir été escroquée de plus de 800 000 euros par un faux Brad Pitt. Marwan Ouarab, fondateur de Find My Scammer, affirme avoir retrouvé les contrefacteurs et nous fait part de son intention de « collaborer avec la justice » qui a ouvert une enquête pour identifier les auteurs. Selon lui, Anne aurait souhaité témoigner de manière anonyme, ce qui n’a pas été respecté par TF1, qui a depuis supprimé les contenus de ses plateformes.

Comment va Anne?

« Anne va très mal. Elle a été victime de moqueries après la diffusion de ce reportage qui a fait le tour du monde. Elle a été transformée en la même. »

Regrette-t-elle d’avoir rendu public son histoire ?

« Ce n’est pas elle qui a rendu public son histoire. Elle a été approchée par un journaliste de Sept à huit qui avait eu connaissance de cette arnaque alors qu’elle était hospitalisée à La Réunion suite à une tentative de suicide. Anne avait expressément demandé que son visage soit flouté et son nom camouflé, tout comme Sandrine, son amie que l’on voit également dans le reportage. Le rapport [dans lequel Marwan apparaît aussi, NDLR] a été libéré contre notre volonté. J’ai donc adressé une mise en demeure à Elephant et Cie, la société de production, le 12 janvier, pour dénigrement. Anne a vraiment été très attristée par le montage que Sept à huit a fait. Ils ont utilisé des photos d’elle en vacances, bien qu’elle ne les y ait pas autorisés. Ils les ont pris sur son Facebook. »

Anne va-t-elle porter plainte pour diffamation ?

« Des plaintes sont en cours de rédaction. L’objectif est d’arrêter cette campagne de cyberharcèlement qui détruit Anne, déjà très fragile et qui a plusieurs fois attenté à sa vie. »

« J’ai vu les comptes bancaires d’Anne. »

Pourquoi vouliez-vous l’aider plus que quiconque ?

« L’histoire d’Anne est très touchante. C’est celui d’une mère qui avait tout pour être heureuse, mais qui a divorcé de son mari, est tombée dans une grave dépression et est tombée avec un escroc. Ce sont les journalistes deSept à huitqui nous a mis en relation mi-novembre 2024 afin que mon entreprise puisse retrouver son escroc. Mais Anne n’a pas d’argent. Mon entreprise a donc enquêté gratuitement. J’ai aussi payé ses honoraires d’avocat (4 000 euros ont déjà été dépensés pour M. Hanna) et on continue, car Anne est également représentée par un autre avocat, un peu plus cher. »

Des voix s’élèvent et assurent que l’histoire d’Anne est fausse. Qu’elle aurait utilisé les médias. Elle est même apparue à la télévision par le passé… Qu’en dites-vous ?

« Ce sont des gens qui fantasment. L’intégralité de leurs déclarations peut être contestée. Il faut arrêter les fantasmes. Moi, le dossier, je le vis depuis le début. J’ai vu les comptes bancaires d’Anne. »

Combien de temps vous a-t-il fallu pour identifier le faux Brad Pitt ?

« Cette enquête a mobilisé deux personnes de mes équipes et moi-même pendant une semaine et demie. Sur une enquête comme celle-ci, la facture aurait été plutôt salée. »

-

Combien ?

« Je préfère ne pas répondre. »

Quelle méthode as-tu utilisé ?

« Nous n’avons utilisé que des méthodes de renseignement open source. Il s’agit de méthodes de renseignement juridique qui consistent à récupérer en ligne des informations disponibles mais qu’il faut savoir récupérer. Nous avons envoyé un logger IP, un lien piégé qui consiste à faire cliquer l’utilisateur. A partir du moment où il clique sur le lien, nous recevons toutes les informations sur sa connexion internet et sa localisation GPS. Nous avons piégé l’arnaqueur grâce à ce lien. A partir de l’adresse IP et des coordonnées GPS, nous avons pu récolter d’autres informations beaucoup plus approfondies, comme l’identité de la personne payant la connexion internet. »

«Il y en avait plusieurs qui ont agi pour arnaquer Anne»

Mais comment avez-vous identifié le brouteur avant de le piéger avec ce fameux lien ?

« Anne nous a donné toutes les informations (adresses email des arnaqueurs, numéros de téléphone, comptes sur les réseaux sociaux et traces de paiement). Nous avons envoyé notre lien piégé à ces adresses. Et ils ont mordu. Lors de notre rencontre, elle était toujours en contact avec son escroc. Elle savait qu’elle devait maintenir ce contact pour ne pas perdre la trace de cet escroc. »

Était-il seul ou opérait-il en groupe ?

«Il y en avait plusieurs qui ont agi pour arnaquer Anne. Ils sont très jeunes et basés au Nigeria. »

Allez-vous collaborer avec la justice ?

” Évidemment. J’ai été contacté ce samedi matin par l’Ofac (Office de lutte contre la cybercriminalité), rattaché au ministère de l’Intérieur. Je serai reçu dans leurs bureaux. J’aimerais leur expliquer comment nous avons travaillé et leur faire une démonstration pour qu’ils comprennent le processus. »

Anne a-t-elle des chances de récupérer son argent ?

« Oui, c’est ce que nous espérons, car des défaillances ont été constatées dans les banques. Des poursuites pourraient être engagées contre ces établissements bancaires afin d’obtenir un remboursement. Les avocats se veulent rassurants sur ce point. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV contrairement à Anne, son avocat ne serait pas tombé dans le panneau…
NEXT Arrestation de 4 Géorgiens à Courgenay