Où s’arrêtera Elon Musk ? Non content d’être l’homme le plus riche de l’histoire du monde, il souhaite désormais exercer son influence sur la politique américaine et mondiale. Elon Musk est devenu le plus proche collaborateur de Donald Trump, toujours à ses côtés, comme lors de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris le 7 décembre, et participant à la nomination des membres de son cabinet. A Mar-a-Lago, la villa du président élu en Floride, devenue l’antichambre du pouvoir en attendant l’investiture, Elon Musk affiche son soutien aux dirigeants d’extrême droite dont il partage les idées libertaires et « anti-wokistes ». Le président argentin Javier Milei et le Premier ministre hongrois Viktor Orban ont ainsi obtenu une audience avec le fondateur de Tesla et SpaceX.
Elon Musk a également reçu le Britannique Nagel Farage, architecte du Brexit, pour évoquer le financement de son parti europhobe et ultra-conservateur, Reform UK. Il « veut nous aider », a déclaré Nigel Farage, sans confirmer la somme de 100 millions de dollars avancée par les médias britanniques. A la tête d’une fortune estimée à 440 milliards de dollars, Elon Musk se montre très généreux avec ses champions. Il a ainsi versé 200 millions de dollars à la campagne de Donald Trump.
Algorithme modifié
Mais c’est sur X (ex-Twitter), qu’il a racheté en 2022, que son influence s’exerce de la manière la plus visible. En changeant pendant deux jours son surnom en Kekius Maximus, il a fait augmenter la valeur de la cryptomonnaie du même nom de 1 400 %. Déjà suivi par plus de 210 millions de personnes, il a modifié l’algorithme du réseau social pour augmenter la visibilité de ses posts après avoir annoncé son soutien au candidat républicain, selon une étude de l’université de technologie du Queensland.
Et c’est aussi sur X qu’il mène ses croisades, notamment contre les gouvernements britannique et allemand. Depuis son retour au pouvoir à Downing Street en juillet, il réclame de nouvelles élections et continue de s’en prendre au Premier ministre britannique Keir Starmer, qu’il accuse d’avoir réprimé trop durement les émeutiers anti-migrants. en août dernier et dirigeait « un État policier tyrannique ». Jeudi, il a réclamé la libération du militant d’extrême droite Tommy Robinson, fondateur du groupuscule issu du mouvement hooligan de la Ligue de défense anglaise, condamné fin octobre à 18 mois de prison pour avoir alimenté les violences anti-migrants.
Scholz, un « idiot incapable »
Quant au chancelier allemand Olaf Scholz, il l’a qualifié d’« idiot incompétent », voire d’« imbécile incompétent » après l’attentat du marché de Noël de Magdebourg. A quelques semaines des élections législatives anticipées, il affiche ouvertement son soutien au parti d’extrême droite AfD, qu’il qualifie de “dernière lueur d’espoir” pour l’Allemagne dans un article publié samedi par le quotidien Le monde. Une ingérence dénoncée par Olaf Scholz, alors que l’AfD continue de grimper dans les sondages.
Déjà nommé à la tête d’un futur Département de l’Efficacité du Gouvernement par Donald Trump, Elon Musk visera-t-il la présidence américaine ? Interrogé à ce sujet, le président élu a répondu que la Constitution le lui interdit, car il n’est pas né aux États-Unis. En tout cas, pour le fondateur de SpaceX, partisan de la conquête de Mars, le monde ne suffirait pas.