Ténor franco-suisse, Benjamin Bernheim a chanté à l’inauguration de Notre-Dame de Paris et à la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques en août 2024. Cet habitué des plus grandes scènes d’opéra a aussi récemment sorti son premier album de chansons, “Douce France”. .
Doté d’une couleur de voix particulière, vibrante, chaleureuse et un peu mystique, le ténor franco-suisse Benjamin Bernheim enchaîne les succès depuis près de dix ans. De Paris à New York, il a foulé les plus grandes scènes d’opéra, comme celle du Metropolitan Opera où il a interprété cet automne le rôle d’Hoffmann dans « Les Contes d’Hoffmann » aux côtés de la soprano Pretty Yende. Il s’est également illustré lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris en chantant une version modernisée de « l’Hymne à Apollon » accompagné du pianiste Alain Roche, suspendu au-dessus du Stade de France, et a fait briller, à l’international, l’opéra français.
Lausanne, une étape décisive
Son dernier album sorti en août 2024, « Douce France : mélodies & chansons », s’écoute en hommage à notre pays voisin. Car Benjamin Bernheim, 39 ans, partage une histoire d’amour avec la chanson française. Mais le ténor a bel et bien grandi à Genève puis s’est formé au Conservatoire de Lausanne.
«Lausanne a été pour moi un premier grand pas, explique-t-il dans le 19h30 du 19 décembre. J’ai rencontré mon professeur, Gary Magby, je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai eu mes premières expériences, puisque je chantais à l’époque à le chœur de l’Opéra de Lausanne, j’ai fait mes débuts sur scène, à Lausanne, avant de partir pour Zurich» et d’intégrer la troupe de l’Opéra. Studio.
Artiste lyrique de l’année
Sacré artiste lyrique de l’année aux dernières Victoires de la Musique Classique, sa voix a souvent été comparée à celle du grand ténor Luciano Pavarotti. Il joue aujourd’hui des rôles majeurs dans le répertoire lyrique du ténor et est particulièrement apprécié pour sa diction. « Ce que je veux apporter sur scène, c’est permettre au public d’entendre chaque mot. Quelle que soit la langue, français, allemand, russe et italien, [j’aimerais que] les gens qui parlent la langue de l’opéra que je chante n’ont pas besoin de regarder les surtitres et peuvent comprendre que j’ai vraiment fait un travail d’élocution (…). C’est un travail de longue haleine. »
Benjamin Bernheim a joué un rôle clé dans la réouverture de Notre-Dame de Paris et a ainsi contribué à la large diffusion de la musique classique auprès de tous les publics. « Il est crucial aujourd’hui [que l’opéra brise les barrières]. Le monde s’agrandit et en même -, le monde de la musique classique a toujours été considéré, malheureusement, comme quelque chose destiné, peut-être, aux personnes âgées. Mais ce n’est pas vrai : que je vais à New York, Paris, Zurich ou ailleurs, je vois beaucoup de jeunes fascinés par la voix qui vibre dans l’espace, dans une pièce. Et cela montre que la culture, les arts, s’adressent à tous les âges », conclut-il.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web : Melissa Härtel