“C’est l’enfer”, a déclaré l’actrice Anna Mouglalis. Face à la commission d’enquête sur les violences sexuelles à l’Assemblée nationale, l’actrice a pris la parole, lundi 16 décembre, pour dénoncer les nombreuses agressions dont elle a été victime dans le monde du cinéma. D’une voix rauque et déterminée, l’actrice a raconté, pendant plusieurs minutes, les comportements inacceptables auxquels elle a été confrontée tout au long de sa carrière.
Du harcèlement dès la phase de casting
Dès le début de sa carrière, elle a connu beaucoup de violences. “En tant qu’actrice, quand j’avais 19 ans, j’avais un acteur de 50 ans qui, pour un casting, enfonçait sa tête dans mon bas ventre tout en me tenant par les hanches”, a expliqué l’actrice. actrice. Pour Anna Mouglalis, ces attaques débutent souvent dès la phase de casting, moments cruciaux pour les jeunes comédiennes, qui hésitent à refuser des demandes parfois inappropriées, de peur de compromettre leur carrière.
Elle a insisté sur la pression exercée sur les actrices dans le cadre de certains rôles, dont l’objectif semble souvent séduire à tout prix un réalisateur tout-puissant. « Il s’avère que l’on obtient généralement le rôle lorsque le réalisateur est attiré par celui-ci. Mais non, on n’est pas venu pour le séduire, on est venu pour jouer. Il y a donc un gros problème », dit-elle, soulignant la confusion que ces situations peuvent provoquer.
Un premier tournage et une rencontre avec Gérard Miller…
Anna Mouglalis entre dans le monde du cinéma en 1997, à l’âge de 20 ans, pour le film « Terminal » de Francis Girod. Avant le début du tournage, la production l’a encouragée à rencontrer l’un des scénaristes, Gérard Miller. L’actrice a ensuite raconté comment elle a échappé à une éventuelle agression en refusant au célèbre psychanalyste une séance d’hypnose.
Cependant, elle a appris plus tard que d’autres jeunes actrices du film avaient accepté ces séances. Certaines d’entre elles ont raconté avoir été victimes de violences sexuelles. Cette expérience l’a marquée et l’a poussée à témoigner publiquement pour dénoncer ces abus.
Dans l’enquête exclusive du magazine ELLE, son témoignage sur le psychanalyste Gérard Miller, qui fait l’objet d’accusations de violences sexuelles, a été recueilli.
Nos enquêtes exclusives sur l’affaire Gérard Miller :
Demandes « folles » en période de promotions
Aux côtés de l’actrice Nina Meurisse, celle qui incarnait la présidente Amélie Dorendeu dans la série “Baron Noir” sur Canal+ continue son récit sur les dérives de l’industrie, cette fois en abordant “l’après-tournage”. Elle évoque notamment la période de promotion des films, à laquelle les acteurs et actrices sont souvent contractuellement obligés de participer. Ces moments peuvent parfois conduire à des situations « aussi assez folles », selon l’actrice.
Dans son récit, elle se souvient notamment de la promotion du film « Merci pour le chocolat » de Claude Chabrol, sorti en salles en 2000. Elle raconte comment la production lui avait demandé de participer au spectacle du chocolat, vêtue d’une robe en chocolat. Le concept consistait alors à ce que les visiteurs puissent l’utiliser directement sur elle, jusqu’à la déshabiller complètement. Une proposition qu’elle a fermement rejetée, même si d’autres jeunes actrices auraient pu s’y conformer par crainte de représailles.
Interrompus par la dissolution du gouvernement avant l’été, les travaux de la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le monde de la culture ont repris début novembre. Aujourd’hui présidée par la députée écologiste Sandrine Rousseau, cette commission doit se poursuivre jusqu’en avril 2025 et devrait aboutir à un projet de loi.