BRANDON BELL/Getty Images via AFP
Tony Buzbee, ici en 2023, lors du procès en destitution de l’ancien procureur général de l’État du Texas, Ken Paxton.
ÉTATS-UNIS – Son nom ou son visage ne vous disent peut-être rien, mais Tony Buzbee joue un rôle essentiel dans les plaintes qui s’accumulent contre Sean « Diddy » Combs, alias P. Diddy, accusé d’avoir dirigé un trafic sexuel violent et un système d’extorsion pendant des années. Depuis dimanche et la modification d’une plainte de cet avocat texan pour révéler officiellement le nom de Jay-Z, l’affaire a pris une nouvelle dimension en visant le célèbre rappeur et producteur américain.
Selon la plainte déposée par Tony Buzbee, Jay-Z serait accusé d’avoir violé une jeune fille de 13 ans avec P. Diddy après les MTV Video Music Awards en 2000. Dans la version précédente de la plainte, l’artiste était décrit comme “John Doe” (nom d’une personne non identifiée aux États-Unis) et décrit uniquement comme un «célébrité et personnalité publique»comme le rappelle New York Times.
Des accusations que Jay-Z nie catégoriquement, comme il l’a fait savoir à travers un communiqué qui accuse violemment l’avocat du média. Le producteur l’appelle« être humain déplorable »mais surtout mentionne « une tentative de chantage (…) de la part d’un ‘avocat’ nommé Tony Buzbee.»
Partisan des actions collectives
Un avocat attaqué ainsi attire forcément l’attention, surtout lorsqu’il s’agit de Jay-Z devant lui. Alors pourquoi le rappeur est-il si pointu à ce sujet ? Le parcours de Tony Buzbee donne matière à réflexion à cet égard. En tant qu’avocat, il est connu pour « ses tactiques juridiques agressives, sa capacité à attirer l’attention des médias et son talent pour transformer des batailles juridiques complexes en récits publics », souligne AP, citant le site internet de son cabinet d’avocats.
Fils d’un cantin de lycée et d’un boucher, Buzbee, qui a grandi au Texas et est passé par la Marine, porte des affaires très médiatisées outre-Atlantique. Comme celui contre le quarterback de Cleveland Brown, Deshaun Watson, accusé d’agressions sexuelles sur une vingtaine de plaignantes. Parmi ces autres faits d’armes, notons son procès de 750 millions de dollars contre le rappeur Travis Scott, au nom des 125 victimes du drame survenu lors d’un concert de la star américaine au festival Astroworld en 2021. Ou encore son éphémère carrière politique pour devenir maire de Houston en 2019, qui s’est soldée par un échec.
Cependant, plusieurs actions en justice ont été intentées contre lui ces dernières années. LE Los Angeles Times cite un cas en particulier, qui fait écho aux accusations de Jay-Z, puisqu’il est accusé d’extorsion après avoir écrit des lettres contenant ” Des allégations horribles et complètement fausses » sur une personne non identifiée, accusée d’avoir violé des mineures lors des soirées P. Diddy.
Des méthodes controversées
Désormais, Tony Buzbee est clairement identifié comme l’avocat représentant plus de 150 personnes qui accusent P. Diddy d’abus et d’exploitation sexuels. Des plaintes que son bureau recueille depuis plusieurs mois grâce à un numéro de téléphone.
Le New York Times rapporte cependant des détails inquiétants concernant la relation entre Jay-Z et Tony Buzbee dans ce dossier très vaste. Selon l’artiste, Tony Buzbee avait « a calculé que la nature de ces allégations et l’attention du public le pousseraient à accepter un règlement à l’amiable.
Selon le journal, Jay-Z aurait reçu une lettre plusieurs semaines avant que la plainte ne soit amendée. Une lettre qui offrait deux choix au rappeur. ” Soit il doit payer à plusieurs reprises une somme d’argent exorbitante pour empêcher les prévenus de publier largement des allégations d’agression sexuelle complètement fausses qui exposeraient le plaignant à l’opprobre et causeraient un préjudice irréparable à sa réputation, à sa famille, à sa carrière (…) soit il doit faire face à la menace d’innombrables poursuites civiles et de ruine financière et personnelle “, ont-ils résumé.
En réponse, Tony Buzbee a répondu lundi que « envoi d’une simple lettre de mise en demeure » ne constituait pas une extorsion ou un chantage, mais qu’il s’agit simplement » pratique juridique ».
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