Hubert Proulx rêvait de créer un jour son propre spectacle et avec Nous n’abandonnons pas !il rend un vibrant hommage à son frère. L’acteur est sur scène avec son fils Viktor et ils ont hâte de poursuivre leur tournée à travers le Québec.
• Lisez également : 13 artistes dévoilent leur moment le plus mémorable devant la caméra
Hubert, tu as écrit le spectacle Nous n’abandonnons pas !dans lequel vous jouez avec Viktor, votre fils de 13 ans. Comment est né ce projet ?
Hubert : Cela faisait longtemps que je participais à des projets créatifs ici et là, et maintenant j’avais envie de créer mon propre projet. J’ai écrit une émission sur les modèles de ma famille, qui est soudée et aussi très colorée. (rires) Au fond, mon père est un homme vraiment drôle, au point que je dis souvent que je suis l’acteur, mais c’est lui la star ! Mon père est un gars du bâtiment, un gars de bar et quand il arrive quelque part, il prend tout l’espace. Mais ce qui le rend drôle, c’est qu’il a une réplique et qu’il ne le sait même pas. (rires) Et puis il y a mon frère qui a été mon premier modèle ; il m’a tout montré quand nous étions petits. En fait, quand j’ai dit à mon père que je voulais être acteur, il m’a répondu : « Eh bien, voyons, c’est ton frère qui devrait être acteur. Il a ce talent !
Mais ton frère a eu une vie difficile…
H. : Oui. Malheureusement, il est devenu toxicomane et, à l’âge de 32 ans, il a eu un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé handicapé et sans mémoire à court terme. Ce spectacle est un hommage à lui, car il a toujours été mon moteur. J’avais envie de faire la lumière sur cette période sombre qui a touché ma famille.
Qu’en pense ta famille ?
H. : Ils trouvent ça amusant ! C’est drôle, à chaque fois que je vois mon père, je lui fais lire des parties du texte pour son approbation et à chaque fois, il n’arrive pas à croire les choses qu’il a déjà dites.
Partir en tournée avec Viktor, votre fils, c’est toute une aventure…
H. : Absolument ! Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est d’être sur scène et de partir en tournée. Je l’aime! J’adore voyager à travers le Québec et rencontrer des gens après les spectacles. J’aime le monde, je suis un gars des gens. Quand je suis parti en tournée pour le documentaire musical Outside Novembre, cela m’a fait perdre un - précieux avec Viktor lorsque j’étais en route, mais maintenant, comme mon fils aime jouer et a déjà fait du théâtre, nous partons ensemble.
Viktor est aussi acteur et il veut suivre vos traces. Est-ce la première fois que vous jouez ensemble ?
H. : Non. Nous avons participé à l’émission S’il vous plaît, n’envoyez pas de fleurs à Eve Landry, qui était l’invitée. On jouait un duo père-fils avec un beau petit blond angélique qui humilie son père devant tout le monde, et ça a bien marché. C’est pourquoi j’ai immédiatement pensé à Viktor lorsque j’ai commencé à écrire cette série.
Viktor, tu veux devenir acteur depuis longtemps ?
Viktor : Oui, j’ai commencé à presque quatre ans dans l’émission La Chasse-galerie, mais j’étais trop jeune pour m’en souvenir. Ensuite, j’ai joué dans Léo, dans Je t’aime, je m’en vais et j’ai fait du théâtre, entre autres, dans la pièce L’Ascension du BlingBling.
H. : Et dans cette pièce – sans blague – il jouait l’Enfant Jésus… Rien de moins pour mon gars !
Avez-vous été surpris que Viktor veuille devenir acteur ?
H. : Je n’ai pas été surpris, car j’ai remarqué que ça lui plaisait, mais tout s’est fait naturellement. Très honnêtement, on ne lui force pas les choses. On nous demande s’il aimerait jouer dans tel ou tel projet, et il décide. Les dernières fois que je l’ai vu sur scène, j’ai remarqué son charisme. Et ça me touche, car, sur scène, il me rappelle beaucoup sa mère. Elle aussi avait une formation d’actrice et quand elle montait sur scène, on ne voyait qu’elle ; c’est pareil pour Viktor.
V. : J’étais vraiment tenté de faire ce spectacle avec mon père. Lors de ma dernière année, alors que je commençais le lycée, je ne voulais pas jouer parce que je voulais me concentrer sur mes études. Et j’ai bien réussi, car entrer au collège, c’est une grosse adaptation ! J’ai de la chance car je fréquente l’école FACE qui propose une filière beaux-arts. J’y ai appris la musique, le théâtre et le chant et, à l’école, mes professeurs et la direction étaient d’accord pour que je fasse cette tournée avec mon père.
H. : Quand j’étais en tournée pour Hors novembreViktor était en 6e année et j’avais demandé une permission spéciale à son professeur pour l’emmener avec moi en Abitibi pendant une semaine. Nous nous sommes tellement amusés ensemble que je sais que ce sera un voyage formidable, ce que nous allons vivre.
Hubert, pour ce spectacle, vous vous êtes bien entouré…
H. : Oui ! J’ai demandé à Anne Dorval de réaliser et à Vincent Bolduc d’être mon scénariste. Je connais Vincent depuis le lycée, et c’est avec lui que j’ai commencé à faire du théâtre. Je me sens donc entre de bonnes mains. Eh bien… Anne, à ce moment-là, m’a dit : « Eh bien, voyons ! Je n’ai jamais fait ça, diriger. Je lui ai dit qu’avec son expérience, j’étais sûr qu’elle allait être aussi bonne et que j’avais juste besoin d’une bonne actrice qui puisse me pousser plus loin. Elle a donc accepté avec joie.
Comment décririez-vous votre relation ?
H. : Viktor et moi sommes des amis très proches ! Je sais que beaucoup sont contre l’aspect amitié entre parent et enfant, mais pour nous, c’est comme ça. On s’amuse vraiment ensemble, comme des amis. Par contre, quand vient l’heure de la discipline, ma priorité est d’être son père, et je peux être assez autoritaire. Mais Viktor est un bon garçon ; il a de très bonnes notes à l’école, il écoute bien, donc je n’ai pas besoin de lui faire la leçon trop souvent, sauf en ce qui concerne le - passé devant un écran. Quand j’y pense, quand j’étais enfant, j’étais un peu comme ça aussi, sauf qu’on jouait plus dehors, on n’avait pas autant d’écrans qu’aujourd’hui. En tout cas, ses amis semblent penser que je suis plutôt cool. (rires)
Viktor, qu’en penses-tu ?
V. : Oui, vraiment ! C’est vrai que nous sommes aussi amis. Nous faisons du sport ensemble et j’aime ça. C’est mon père, mais c’est aussi mon ami. Mes amis ont des parents super sympas, mais stricts parfois, donc si on compare, c’est vrai que mon père est plutôt cool. (rires)
H. : Je dois dire que l’arrivée de Viktor dans ma vie m’a ancré…
V. : Je pense que j’ai enfin rendu ta vie meilleure. (rires) Quand vous pensez à la tournée qui continue après les vacances, qu’attendez-vous le plus avec impatience ?
V. : Manquer l’école ! (rires)
H. : (Rires) Ce sera « l’école à l’hôtel ». Mais franchement, partir en voyage avec mon fils, dormir à l’hôtel, manger au restaurant, découvrir de belles salles de spectacle et rencontrer du monde… ça va être vraiment sympa !
Nous découvrons Nous n’abandonnons pas ! à : onslachepas.ca.