Suite aux plaintes déposées en début d’année par la comédienne Judith Godrèche pour viol sur mineur de 15 ans contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot, les deux cinéastes ont été entendus par les enquêteurs ce lundi matin dans le cadre d’une garde à vue. Les deux hommes, qui nient ces accusations, sont arrivés à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) à Paris vers 9h30.
Benoît Jacquot « va enfin pouvoir s’exprimer devant la justice », a réagi son avocate Me Julia Minkowski, qui a dénoncé une garde à vue « douteuse ». « Une audience libre aurait dû être décidée », a-t-elle ajouté. Pour Me Marie Dosé, avocate de Jacques Doillon, « aucun des critères légaux ne peut justifier cette mesure » de garde à vue « 36 ans » après les faits dénoncés par Judith Godrèche.
Les deux avocats ont dénoncé les « atteintes à la présomption d’innocence » de leurs clients et la médiatisation de ces mesures. Ces périodes de garde à vue pourraient donner lieu à des confrontations entre les réalisateurs et certaines de leurs accusatrices, dont Judith Godrèche. Sur Instagram, l’actrice a partagé une « Story », la montrant jeune aux côtés de Benoît Jacquot : « Je ne sais pas si j’ai la force mais je l’aurai. Je l’aurai, j’aurai la force pour elle », a-t-elle écrit. L’avocate de l’actrice, Laure Heinich, n’a pas souhaité faire de commentaire, rappelant le secret de l’enquête.
Judith Godrèche avait porté plainte contre Benoît Jacquot, avec qui elle avait eu une relation alors qu’elle n’avait que 14 ans et lui 25 ans son aîné. Ces derniers mois, Judith Godrèche avait évoqué une « prise de conscience » de cette « relation d’emprise », dont elle a progressivement décrit la nature à travers différents médias. « C’est une histoire de violence, une histoire d’emprise », a-t-elle décrit, après avoir porté plainte contre lui pour viol sur mineur.
L’actrice a également dénoncé les violences sexuelles qui auraient été commises par Jacques Doillon lorsqu’elle était adolescente. L’actrice avait joué dans son film “La Fille de 15 ans”, sorti en 1989. Selon son récit, le réalisateur aurait modifié le casting et le scénario pour tourner une scène de sexe avec l’actrice alors qu’elle était encore adolescente.
Elle l’accuse également d’avoir abusé d’elle en privé. « Ce qui s’est passé dans la maison de Jane (Birkin, son compagnon de l’époque), dans le bureau de Doillon, personne ne l’a vu”, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’elle n’avait encore jamais raconté ces faits présumés.
