Pour Karine Le Marchand, fini les « mâles dominants »

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La censure du gouvernement Barnier se rapproche malgré les avertissements

Faisant fi de l’avertissement de Michel Barnier sur « la tempête » que déclencherait une chute du gouvernement, le Rassemblement national brandit plus que jamais la menace d’une censure, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, sur lequel députés et sénateurs s’interrogeront. “Les Français attendent des engagements clairs et fermes sur l’abandon des hausses de 3 milliards du prix de l’électricité, l’abandon du déremboursement des nouveaux médicaments et la désindexation des retraites. (…) et le Premier ministre ne prend pas le chemin», a réagi sur X Marine Le Pen au lendemain de l’intervention du chef du gouvernement sur TF1. Le député RN Jean-Philippe Tanguy ne voit ni « une main tendue » de la part de Michel Barnier, même si ce dernier s’est dit prêt à faire davantage pour « préserver le pouvoir d’achat » des Français et a annoncé une mission sur la représentation proportionnelle, une autre demande du RN. Le Rassemblement national pourrait faire tomber le gouvernement s’il votait une motion de censure déposée par la gauche. A défaut de convaincre le parti de Jordan Bardella, le gouvernement tente d’en appeler à la « responsabilité » des parlementaires socialistes – dont les chefs de file seront reçus mercredi en fin d’après-midi à Matignon – en accentuant « l’affaiblissement » d’une France sans budget et sans gouvernement. Bonne chance pour affronter un bras de fer au niveau de l’Union européenne sur le (Traité de libre-échange) Mercosur alors que vous êtes en pleine crise politique», a lancé la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a de son côté invité “à faire le point sur le risque que fait peser cette motion de censure sur l’image, sur le poids qu’aura la France dans les années à venir”, prévient son collègue de Bercy Laurent Saint-Martin. contre « une crise économique et financière ». – Un premier 49-3 lundi ? – Sans attendre la lecture finale du budget de l’Etat mi-décembre, une motion de censure pourrait être déposée dès la semaine prochaine en cas de recours au 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale. Faute de majorité à l’Assemblée, le gouvernement pourrait déclencher ce 49,3 lundi si députés et sénateurs parviennent ce mercredi à un compromis au sein de la commission paritaire des partis (CMP), où la coalition gouvernementale dispose d’une courte majorité (huit voix contre six). Il faudra déjà convaincre les députés d’Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) de ne pas s’opposer à une hausse des cotisations patronales, que les macronistes voient comme un répudiation de sept ans de politique de l’offre. L’EPR a une voix cruciale, qui pourrait faire la différence. « Ce sera un long CMP. Peut-être dans la nuit», prévient un parlementaire LR. Un échec du CMP renverrait le texte dans la navette parlementaire, alourdissant probablement le nombre de 49,3 nécessaire pour espérer faire adopter le texte. » Mais, s’il échoue à cause de l’EPR, c’est un risque politique. Plus largement, c’est l’existence du socle commun qui est en jeu», a prévenu Laurent Saint-Martin. Le gouvernement n’est pas présent au CMP mais peut interagir par appels téléphoniques et SMS. Il a proposé un effort de quatre milliards d’euros sur ces cotisations patronales, le Sénat l’a réduit à trois, mais le camp présidentiel réclame publiquement sa suppression. Pour Laurent Saint-Martin, un « bon consensus » au CMP serait de « 1,5 milliard » d’euros. Un milliard et demi « de trop » selon le député EPR Mathieu Lefèvre, qui s’interroge cependant sur le risque de voir le RN « prendre des excuses » à un échec de la CMP à justifier la censure de Michel Barnier. Si les cotisations sont le principal irritant pour les macronistes, le texte regorge de mesures sensibles, sur l’indexation des retraites, le remboursement des médicaments ou la fiscalité sur les sodas et le tabac. Le patron des députés Droite Républicaine Laurent Wauquiez a annoncé un accord avec les sénateurs LR pour renoncer à sept heures de travail sans salaire pour tous les salariés, censé rapporter 2,5 milliards. Une annonce qui a bouleversé certains sénateurs centristes en la découvrant dans la presse. La gauche tentera de défendre l’augmentation de l’objectif de dépenses de l’assurance maladie (Ondam), voire la suppression de certains remboursements de médicaments, et proposera des mesures de financement.sac-ama-sde/jco

France

 
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