Pour son premier rôle au cinéma, le chanteur Bilal Hassani incarne un quinquagénaire fan d’une diva de la pop devenue une destructrice de YouTubeurs, dans “Les Reines du drame”, un film déjanté, queer et punk.
Ce long métrage, présenté lors du Festival de Cannes au printemps, permet à l’artiste “d’ouvrir cette porte en tant qu’acteur”, a-t-il déclaré à l’AFP sur la Croisette. Mais il tire surtout un « grand honneur de faire partie de cette histoire » écrite et réalisée par Alexis Langlois, cinéaste non binaire.
“Quand j’ai commencé à écrire, il y a six ans, j’ai découvert Bilal sur YouTube, où il parlait de son coming-out et comment ça s’était mal passé au collège, et je me suis dit que les YouTubeurs sont quelques-uns des conteurs de notre époque”, a ajouté Alexis Langlois. .
Par hasard, Bilal Hassani est fan de son court métrage « Terreur, mes sœurs ! ». Les deux prennent contact via les réseaux sociaux. C’est le producteur d’Alexis Langlois qui milite pour que Bilal Hassani tienne le rôle majeur du film.
Le représentant de la France à l’Eurovision 2019 a vécu le tournage comme un « jeu d’enfant ». Ce long métrage d’1h55 vole comme un météore, avec des références qui vont du dessin animé au cinéma fantastique des années 1970. Sans oublier une bande-son qui met notamment en scène une grenade électro provocatrice sortie par Rebeka Warrior.
Il est particulièrement savoureux de voir Bilal Hassani incarner un YouTubeur hystérique, animé de mauvaises intentions, se sachant lui-même victime de haine en ligne.
Le chanteur ne voit « aucun parallèle ni miroir » avec sa vie mais en profite pour « se défouler en se montrant odieux ». « Ce personnage fan d’un chanteur souffre de solitude et, de ce fait, devient un peu un monstre. Nous ne pouvons pas entièrement lui en vouloir », selon l’auteur-compositeur-interprète.
Lui aussi était un “fan qui s’est réfugié dans l’amour de ses idoles”, confiant notamment qu’il n’a pas quitté sa chambre pendant quatre jours lors de la mort de Michael Jackson en 2009.
