Sur Instagram, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche a indiqué avoir reçu un avis préliminaire de mise en examen suite à sa plainte pour « agression sexuelle » contre Jacques Doillon.
«Je n’ai pas compté le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles déposées contre Jacques Doillon. Je sais que le mien est prescrit. Mais sa plainte pour diffamation ne l’est pas. » Sur Instagram, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche a indiqué, mardi 19 novembre au soir, avoir reçu une « mise en demeure préalable » à la suite d’une plainte déposée par le cinéaste Jacques Doillon, qu’elle accuse d’agression sexuelle.
« C’est drôle comme ce n’est pas drôle au final. Je pensais que ma capacité à rendre les choses légères prendrait le dessus », déplore Judith Godrèche. « La mise en examen, dans cette affaire, est automatique. Mais quand même…, continue-t-elle. Lorsque j’ai reçu ce document, j’ai pensé à la lettre qu’il avait envoyée à la maison de mes parents dans laquelle il se comparait à un cochon. Un cochon jaloux de Benoît Jacquot. J’avais 15 ans. C’est donc la dernière fois qu’il m’a écrit. »
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« J’ai passé ma vie à peindre la pièce en rose – une pièce où personne n’est poursuivi pour diffamation, parce que personne ne poursuit pour viol. Ni l’un ni l’autre. Alors voilà. Cette vie en rose est différente de la vie que je vis. Mais au moins ma vie aujourd’hui dit la vérité », conclut Judith Godrèche. Un post qui a reçu de nombreux soutiens.
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Une affaire qui remonte à 1989
Début février, l’actrice de 52 ans a accusé publiquement le cinéaste Benoît Jacquot de viol, puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, déclenchant une nouvelle tempête dans le #MeToo du cinéma français. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour viols sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, viols, violences par conjoint et agressions sexuelles sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité. Benoît Jacquot et Jacques Doillon ont été interrogés en garde à vue début juillet par la Brigade de protection des mineurs (BPM) dans ce cadre.
Concernant Jacques Doillon, l’actrice accuse le cinéaste d’avoir “mis ses doigts dans son pantalon” lors des essais d’un film sorti en 1989. Elle avait alors 15 ans et était en couple avec Benoît Jacquot. L’avocate de Jacques Doillon, Me Marie Dosé, avait dénoncé en juillet l’atteinte à la présomption d’innocence de son client et le cadre de son audition. Jacques Doillon «aurait dû être entendu dans le cadre d’une audience libre compte tenu de l’ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et de l’inévitable classement sans suite qui clôturera cette enquête», avait souligné Me Dosé.