Comment résumer Amadou et Mariam ?
Amadou : Nous sommes des artistes populaires et nous avons fait de la Musique quelque chose à partager. Nous aimons être avec les autres, échanger, partager. Chacun apporte sa petite contribution, cela donne une autre couleur.
Mariam : La musique nous a beaucoup servi pour communiquer avec les autres, partager, échanger des idées mais surtout pour donner de la joie aux autres.
Votre musique a fait connaître le Mali au monde entier mais vous ne vouliez pas faire de musique traditionnelle. Pour quoi ?
Amadou : Depuis que nous sommes petits, nous écoutons du rock et du blues, c’est pourquoi nous avons toujours voulu mélanger notre musique avec les autres pour que tout le monde puisse comprendre ce que nous disions dans la musique. Le mixage était une manière de faire connaître notre musique traditionnelle. C’est notre style, notre marque de fabrique. Notre inspiration principale reste la musique Bambara à travers un instrument appelé le N’goni.
Votre best of traverse toutes les époques. Comment l’avez-vous conçu ?
Amadou : L’idée est venue d’un constat : nous jouons ensemble depuis de nombreuses années et nous avons fait de nombreuses collaborations donc nous voulions rafraîchir la mémoire des gens avant de préparer le nouvel album qui va bientôt arriver.
Cela a rafraîchi la mémoire des gens, mais aussi un peu la vôtre : y a-t-il des chansons que vous aviez un peu oubliées ?
Mariam : Pas oublié, non, mais c’est vrai qu’on s’est rendu compte qu’on avait beaucoup de chansons et qu’on ne pouvait pas toutes les jouer. Il permet de faire ressortir des chansons anciennes pour les rappeler aux gens.
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Vous avez également collaboré avec de grandes personnalités comme Manu Chao. Qu’a apporté Manu Chao à votre musique ?
Amadou : Beaucoup de choses ! Nous nous sommes bien amusés avec Dimanche à Bamako. C’est lui qui est venu vers nous, car un jour, il était dans sa voiture, il écoutait notre musique. La chanson s’appelait Chauffeur. Il a dit à notre manager qu’il voulait travailler avec nous. Nous avons commencé à travailler à Paris puis la collaboration s’est poursuivie au Mali. C’est une chanson à laquelle nous devons beaucoup : nous avons remporté deux Victoires de la Musique et bien d’autres prix.
Vous avez également collaboré avec Damon Albarn qui a produit « Sabali ». Comment est née cette collaboration ?
Amadou : C’est un grand musicien, très ouvert sur l’Afrique. C’est là que nous nous sommes retrouvés. Il a organisé son festival, Africa Express, où il nous a invités. C’est là que nous avons commencé à jouer ensemble, à voyager. Et de là, nous sommes partis au Mali avec sa guitare. Nous avons essayé de composer, de chanter Différent.
Mariam : Il faisait sa musique et nous composions sur Différent. Différentcela signifie de la patience. Quand on est patient, on peut avoir beaucoup de choses.
Sur le best of, il y a une nouvelle chanson : « La vie est belle » annonce-t-elle une nouvelle facette de votre musique ?
Amadou : Sur cette chanson, nous avons travaillé avec Busy Twist, un DJ anglais qui aime la musique africaine. Il nous a proposé de la musique et nous avons commencé à composer à partir de là. Nous avons fait des guitares et d’autres choses, mais nous avons surtout écrit des chansons sur la musique.
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Et est-ce la tournure que prendra le prochain album ?
Amadou : Non, l’album est mixé. Il y a de la musique qui est la nôtre et d’autres apportées par Busy Twist. Mais 80 ou 90 % sont notre musique.
Lorsque vous composez un album, quel est votre moment préféré ?
Amadou : Ce sont différentes étapes. Au moment où on compose, c’est la gestation. Quand nous mettons tout ensemble, nous sommes très heureux. Vient ensuite la production : c’est le moment où l’on passe à l’action. Il permet de vous identifier et de savoir si ce sur quoi vous avez parié était bon. Et puis la sortie de l’album, c’est le plus important. C’est une manière de communiquer avec les autres. C’est là que tout prend tout son sens.
Amadou et Mariam, « La vie est belle ».
