“J’avais pour mission de parler à Céline Dion au nom des Français”, raconte Anne-Claire Coudray

“J’avais pour mission de parler à Céline Dion au nom des Français”, raconte Anne-Claire Coudray
“J’avais pour mission de parler à Céline Dion au nom des Français”, raconte Anne-Claire Coudray

“J’ai reçu une dose de sincérité comme je n’aurais jamais imaginé en recevoir”, confie Anne-Claire Coudray à 20 minutes. Le journaliste de TF1 a décroché l’interview exclusive de Céline Dion pour la France. L’interview, filmée à Las Vegas, aux Etats-Unis, où vit la star, sera diffusée ce dimanche dans son journal télévisé de 20 heures. L’artiste québécoise parle notamment de sa pathologie, le « syndrome de l’homme raide », dont elle souffre depuis des années et qui l’éloigne de la scène. Anne-Claire Coudray nous raconte les coulisses de ce tête-à-tête.

Comment est née cette interview ?

Prime Video a réalisé ce documentaire incroyable [Je suis : Céline Dion] en cours. Quand ils se demandaient comment soutenir la sortie [la mise en ligne est prévue pour le 25 juin], ils ont déterminé avec les équipes de Céline Dion les pays auxquels ils accorderaient un entretien. Comme elle chantait en français et faisait ici des concerts incroyables, le public français figurait évidemment en bonne place sur sa liste d’envies. Ils se sont tournés vers nous, ce sont eux qui nous ont contactés, pour des raisons tout à fait rationnelles et objectives : nous avons une audience très forte et nous avons une culture des grandes interviews – j’ai reçu Brad Pitt, Stromae… La dimension JT, la solennité, ce cadre presque sacré ou, du moins, empreint de gravité a également joué un rôle. C’est un cadre où l’on peut être artiste et, sans se donner en spectacle, parler de soi, évoquer des choses douloureuses, intimes… Cette dimension a intéressé l’équipe de France. Lorsqu’on nous a proposé l’entretien, nous avons évidemment immédiatement accepté.

Quand a eu lieu la validation finale ?

Quelques jours seulement avant de partir pour Las Vegas. Ces choses doivent rester secrètes. Cela ne peut pas être planifié des mois à l’avance. Tant que ce n’était pas fait, il n’était pas question d’en parler. Même en termes de communication, il a fallu attendre plusieurs jours avant de le partager sur les réseaux sociaux. Il y a eu des négociations avec Prime Video, en tenant compte des autres pays qui ont également obtenu des interviews. Les Américains étaient évidemment de loin privilégiés, car il s’agit d’un marché très important pour la plateforme. La chaîne NBC avait la formule prime, elle avait le droit de diffuser son entrevue le 11 juin. On était tenu de respecter un certain horaire, notamment à l’égard des Québécois. Comme nous interviewons tous les deux en français, nous avons dû nous coordonner avec nos collègues, c’est pourquoi nous diffusons l’interview dimanche soir. Celle de la chaîne québécoise, dirigée par Jean-Philippe Dion, sera diffusée quelques heures plus tard.

Quand cette interview a-t-elle été enregistrée ? Et comment cela s’est-il passé ?

C’était fin mai, après la Pentecôte. Nous sommes partis trois jours, le temps de voyager et de faire l’entretien sur place. Nous avions vingt minutes. C’est une énorme machine. C’était une organisation à l’américaine, tout était contrôlé. Ils avaient eux-mêmes monté le plateau d’enregistrement avec le cadre et l’éclairage. Vous n’imposez rien à votre arrivée. Nous avions vingt minutes. Comme Céline Dion est très généreuse et parle beaucoup, on finit par se poser très peu de questions pendant cette période. Elle était tellement disposée à expliquer les choses que c’était une joie.

À quelles confidences s’est-elle livrée ? Qu’allons-nous apprendre dans cette interview ?

Elle décrit sa maladie. J’étais loin de soupçonner que cela handicaperait à ce point son corps et sa voix. Et puis sa grande confiance concerne ces dix-sept ans [durant lesquelles elle a caché le fait qu’elle était malade] où elle a l’impression d’avoir menti, comme si elle s’était mentie. Elle est en totale remise en question sur qui elle est, sur la façon dont elle a vécu ses dix-sept ans et sur son envie de se retrouver pour la première fois de sa vie.

Est-ce qu’interviewer Céline Dion vous a fait quelque chose ?

Bien sûr. Dans la liste restreinte des stars que vous souhaitez rencontrer, elle figure évidemment en tête de liste. En même temps, elle a cette simplicité dans la façon dont elle vous accueille, dans sa façon de vous approcher, dans sa façon de vous parler, qui, étrangement, enlève toute timidité que vous pourriez avoir et qui pourrait être envahissante. Quand on est Céline Dion, on exhale tellement que nos interlocuteurs peuvent être complètement anesthésiés. Je me suis tout de suite senti à l’aise. Elle a ce don… Parce que, à travers vous, elle parle à ses fans, elle a de l’empathie et, pour reprendre une expression québécoise, elle est amoureuse du public. C’est comme ça qu’elle te voit, donc c’est très chaleureux et ma timidité est vite partie.

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On a pu voir une séquence sur les réseaux sociaux où vous offrez une Tour Eiffel miniature à Céline Dion. Est-ce une idée de dernière minute ?

Non, cela a été soigneusement étudié. Nous nous sommes demandé comment créer notre propre moment dans cette machine très rodée et ultra maîtrisée, et comment lui transmettre le bonjour des Français. J’avais cette mission, lui parler au nom des Français, lui dire combien elle nous manquait, combien nous avions envie de la revoir. Avec mon rédacteur en chef, Cyril Auffret, on s’est dit qu’il fallait lui faire un petit cadeau. Sauf qu’apporter un cadeau à Céline Dion n’a aucun sens, vous n’allez pas lui offrir un bouquet de fleurs… Nous cherchions un symbole. J’avais lu dans une interview, quelques jours avant de partir pour Las Vegas, qu’elle rêvait de revoir la Tour Eiffel. Je me suis dit « Voilà l’idée, je vais aller lui acheter un petit porte-clés Tour Eiffel ». C’est ce que tous les touristes achètent à Paris, de taille modeste, suffisamment petit pour ne pas être vécu comme déplacé et qui, en plus, permettait de faire un clin d’œil au nom des Français et je pense que c’est comme ça qu’elle l’a reçu. Elle a été très touchée.

Si vous deviez résumer cette interview en un mot ?

Pour moi, le mot « privilège » et, pour elle, « sincérité ». C’est ce qui est le plus rare à la télévision, parce que nous sommes dans un monde de communication et parce qu’elle vit aussi dans un monde de communication et d’image. Maintenant, là-bas, j’ai reçu une dose de sincérité que je n’aurais jamais imaginé recevoir. Céline Dion est totalement transparente. C’est ce qui a fait sa carrière.

 
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