A l’Opéra national du Rhin, Norma dans l’ombre tutélaire de Maria Callas : Actualités

A l’Opéra national du Rhin, Norma dans l’ombre tutélaire de Maria Callas : Actualités
A l’Opéra national du Rhin, Norma dans l’ombre tutélaire de Maria Callas : Actualités

À l’Opéra national du Rhin (OnR), Marie-Eve Signeyrole met en scène le chef-d’œuvre italien Norma, convoquant les souvenirs de Maria Callas qui a immortalisé ce rôle mythique.

La mezzo-soprano Karine Deshayes fait ses débuts sur scène dans le rôle-titre de cette œuvre phare de Bellini créée en 1831, qu’elle a chantée en version concert en juillet 2022 au festival d’Aix-en-Provence.

Fierté, colère, détresse… Dans cet opéra, particulièrement célèbre pour son air Casta Diva, (« Chaste déesse » en français), Norma est une femme déchirée par des sentiments contradictoires.

Druidesse gauloise, elle rompit ses vœux de chasteté et eut secrètement des enfants avec le proconsul romain Pollione. Mais elle découvre qu’il la trompe avec son amie Adalgisa, alimentant sa rage et son désespoir.

Ici, un point de la forêt où l’on cueille du gui sacré : Marie-Eve Signeyrole – qui revient à l’OnR après avoir réalisé Cendrillon de Wolf Ferrari en 2015, Don Giovanni en 2019 et Samson et Dalila en 2020 – transpose l’action au XXe siècle, dans un théâtre en résistance, en pleine occupation.

Chanteuse adorée, Norma se plonge dans les souvenirs d’une autre idole elle aussi trahie, Maria Callas, qu’Aristote Onassis a abandonnée pour Jackie Kennedy.

Des extraits de la correspondance de « La Callas » mettent en lumière le parallèle entre l’histoire personnelle de la chanteuse grecque et celle de Norma, rôle qu’elle a popularisé.

Maria Callas, “elle est un exemple pour nous”, “elle fait partie des grandes figures qui ont marqué le rôle”, confie à l’AFP Karine Deshayes.

– « Rôle des rôles » –

Mezzo-soprano multi-récompensée, dont trois Victoires de la Musique Classique de la meilleure artiste lyrique, Karine Deshayes avait auparavant endossé le rôle d’un autre personnage de l’œuvre, Adalgisa.

“Voilà, voilà, je franchis le seuil, je passe à celui de Norma, qui est encore pour nous le rôle des rôles”, ajoute le belcantiste français.

Il est réputé comme l’un des plus exigeants du répertoire, prenant et particulièrement long, avec 45 minutes de chant à l’acte 1 et 45 minutes de chant à l’acte 2.

« La voix est très exigeante, tant dans les graves que dans les aigus. Cela demande vraiment des exigences techniques, des choses qu’il faut maîtriser pour, après, vraiment se mettre au service du personnage et du rôle”, explique-t-elle.

« Femme amoureuse, femme blessée, mère, guerrière qui dirige sa troupe, qui mène sa vie, qui assume ses fautes… Le rôle est vraiment intense. On passe par toute une palette de sensations et c’est ça qui est génial dans le jeu », raconte Karine Deshayes.

“C’est un immense défi mais c’est aussi un immense cadeau”, apprécie la mezzo-soprano, sur scène aux côtés de Benedetta Torre (Adalgisa), Norman Reinhardt (Pollione) et Önay Köse (Oroveso).

Ils sont placés sous la direction du chef italien Andrea Sanguineti à la tête de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse.

Norma est présentée à l’Opéra de Strasbourg du 11 au 20 juin puis à La Filature de Mulhouse les 28 et 30 juin, et clôture la saison 2023/24 à l’Opéra national du Rhin.

 
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