Dans un biopic sorti en 2023, Benjamin Lavernhe incarnait le rôle de l’abbé Pierre. L’acteur français est revenu sur l’affaire du fondateur d’Emmaüs dans une émission de France 2.
Depuis plusieurs semaines, les témoignages se multiplient, accusant l’abbé Pierre de viols et d’agressions sexuelles. Si les victimes présumées se comptent par dizaines, beaucoup sont sous le choc des accusations portées contre le fondateur d’Emmaüs.
“On ressent une grande trahison”
C’est le cas de Benjamin Lavernhe, qui incarnait le prêtre catholique de son vrai nom Henri Grouès, dans un biopic sorti en 2023. L’acteur est revenu sur l’affaire et s’est exprimé dans l’émission Beau geste de France 2 diffusé ce dimanche.
«Déjà, je pense aux victimes. […] Nous ressentons une grande trahison, une grande tristesse.
Benjamin Lavernhe, qui incarnait l’Abbé Pierre au cinéma, fait part de son étonnement après les témoignages de dizaines de victimes du fondateur d’Emmaüs.#BeauGeste pic.twitter.com/F6tLaRzCpw
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“Je pense déjà aux victimes, il y a 25 témoignages et c’est terrible. Forcément, on ressent une grande trahison, une grande tristesse. De l’étonnement. Je cherche des mots, mais c’est difficile de les trouver. Peur, parce que quelque part, c’était un ami”se désole Benjamin Lavernhe devant la caméra France 2.
Même s’ils ne se sont pas rencontrés, l’acteur français était tellement investi dans le rôle qu’il avait l’impression “l’impression de l’avoir un peu connu”. Après l’étonnement ou le sentiment de trahison, les questions se multiplient pour le comédien.
« Comment ce type qui a fait tant de choses extraordinaires a-t-il pu se comporter si mal ? Et au-delà ! La dualité de l’être humain, l’ambivalence, c’est toujours un choc. Et bien sûr Frédéric Tellier et toutes les équipes sont dévastés. Se dire qu’on a raté ça et qu’on ne l’a pas vu, eh bien, c’est ça le plus terrible. Alors oui, il va falloir du temps pour s’en remettre.
Un dossier ouvert
Sans attendre le délai de 75 ans après sa mort, la Conférence des évêques de France (CEF) a ouvert l’accès aux documents relatifs aux accusations d’agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre. Certains documents mentionnent « une personne gravement malade mentale » et un « perte de tout contrôle de soi ».
216 pièces dans un dossier qui mélange documents imprimés et lettres manuscrites. Un dossier, ouvert aux journalistes et chercheurs, qui porte sur la connaissance des faits par certains évêques ou encore sur les inquiétudes de certains quant à la notoriété grandissante de l’abbé Pierre au vu des faits allégués.
C’est la Conférence des évêques de France (CEF) qui a ouvert l’accès au document à la mi-septembre. « Quelques évêques au moins » étaient au courant “de 1955 à 1957” de « comportement grave » de l’abbé Pierre « envers les femmes » expliquait le président du CEF, Eric de Moulins-Beaufort, le 16 septembre.