“J’aime qu’on dise de moi que j’étais respectueux d’une certaine idée du cinéma”

“J’aime qu’on dise de moi que j’étais respectueux d’une certaine idée du cinéma”
“J’aime qu’on dise de moi que j’étais respectueux d’une certaine idée du cinéma”

ENTRETIEN – Alors qu’il peaufine son prochain album, Plein d’amour, avec son groupe Super 8, l’acteur se dévoile dans la série Dans l’ombreco-écrit, entre autres, par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et Gilles Boyer.

Dans la série Dans l’ombre, Melvil Poupaud incarne Paul Francoeur, un élu respecté de droite qui se lance dans une campagne présidentielle sous haute tension en raison de sa rivalité avec un opposant interne, incarné par Karin Viard.

Madame Figaro. – Ce qui m’a attiré dans cette série ?
Melvil Poupaud. – Le rôle, parce qu’il m’a permis d’explorer de nouvelles facettes du jeu d’acteur : une autorité naturelle, quelque chose d’imposant, de charismatique. Il a fallu que je retrouve en moi cette sorte de force de caractère, cette confiance et cette autorité, tout en étant un peu gêné puisque mon personnage est en fauteuil roulant.

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Aurais-je fait un bon politicien ?
Non, parce que je n’ai pas envie d’être élu, de diriger. Même à mon humble niveau, lorsqu’on me propose d’être président d’un festival, je refuse car ce n’est pas dans ma nature de donner des indications ou des ordres. Je suis une personne plutôt discrète, j’aime ma position d’acteur, étant au service d’un réalisateur, d’un film. Je n’ai jamais été de l’autre côté de la caméra car je n’ai pas de nature managériale.

Mon état d’esprit actuel ?
Je n’ai pas tourné depuis un moment et cela m’a permis de voyager, de penser à autre chose que le cinéma. J’attends donc maintenant de nouveaux grands rôles avec de bons réalisateurs. Je me sens très privilégié car j’ai commencé à jouer il y a longtemps et cela aurait pu se terminer plusieurs fois. Mais j’ai toujours eu la chance de rebondir. Et les séries télévisées m’ont presque donné un nouveau métier, car c’est assez différent d’être acteur de cinéma : les projets sont plus longs et les rôles prennent parfois la majeure partie de notre emploi du temps.

Parler de moi en promotion, une corvée ?
Non, ma mère était attachée de presse, et je l’ai toujours vue faire ce lien important entre auteurs et journalistes, donc je suis consciente de l’importance de ce contact pour qu’une œuvre touche le public.

Ce n’est pas dans ma nature de donner des ordres

Melvil Poupaud

Un sujet qui me met en colère ?
Le cinéma, parfois. Quand je vois que certains films ont du mal à être financés tandis que d’autres – que je trouve sans intérêt – obtiennent beaucoup trop d’argent, je peux m’énerver. Et quand certains acteurs se mettent soudain à s’enflammer et à se retourner beaucoup, ça m’énerve de les voir tomber dans des signes que je considère comme dangereux, ou du moins un peu énervants.

Ce que j’aime que les gens disent de moi ?
Que j’ai choisi des films intéressants, que j’ai été attentif à mes choix, que j’ai été respectueux d’une certaine idée du cinéma. Que j’étais honnête, en somme.

La dernière fois que j’étais fier de moi ?
En juin dernier, à l’Olympia, avec mon groupe Super 8 composé de mon frère Yarol et de notre ami Victor Mechanick. Nous étions accompagnés d’un orchestre symphonique de 60 musiciens, et comme j’étais à la batterie, c’était à moi de donner le rythme à tout le monde.

Quand je vois que certains films ont du mal à être financés tandis que d’autres – que je trouve sans intérêt – obtiennent beaucoup trop d’argent, je peux m’énerver.

Melvil Poupaud

Mon prochain défi ?
Jouez dans le court métrage de Vassili Schneider. Cela faisait longtemps que je n’avais pas travaillé avec un réalisateur débutant et j’essayais de comprendre ce qu’il voulait en me mettant à son service. Je l’ai fait avec Xavier Dolan il y a quelques années, et c’est toujours bouleversant de voir que, si jeunes, certains réalisateurs ont déjà intégré toutes les techniques du cinéma, le langage, la manière de réaliser… Je trouve important d’assister à cet épanouissement.

Est-ce que j’ai toujours le feu sacré ?
Oui, je le vois là, dans mon attente d’un bon projet. J’ai envie de m’investir pleinement dans un nouveau rôle, cela fait partie de ma vie, c’est essentiel pour moi d’avoir un personnage à travailler, à découvrir. C’est un métier transformateur, et quand je reste seul trop longtemps, je tourne en rond.

Dans l’ombre, réalisé par Pierre Schoeller et Guillaume Senez, avec Karin Viard, Swann Arlaud… Sur france.tv

 
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