«Je travaille depuis des années pour atteindre le niveau de Louis de Funès»

«Je travaille depuis des années pour atteindre le niveau de Louis de Funès»
«Je travaille depuis des années pour atteindre le niveau de Louis de Funès»

Est-ce le côté Zinneke qui vous a poussé à créer le personnage de l’agent Verhaegen ?

« Oui, clairement, il s’inspire de mon père, de cette génération bruxelloise, de l’environnement dans lequel j’ai grandi, de ce que j’ai vu et entendu. Je me suis inspiré de mon père et aussi de ma ville et de la Belgique en général car elle fait partie de moi, de mes racines.

Maintenant que l’agent Verhaegen est si connu, n’est-ce pas un handicap dans la rue, lorsque la police vous reconnaît et peut vouloir se venger des « moqueries » ?

« Non, au contraire, ça m’a plutôt été bénéfique (rires). Les policiers sont très sympas, ça les amuse car ce personnage leur fait penser à leur chef, l’ancienne génération qui s’y perd un peu. Cela leur apporte un peu de nostalgie. Avec la mondialisation partout, on perd un peu de l’identité de chaque culture et je pense que c’est ce qui plaît aux gens dans ce personnage. Il fait référence à nos parents, nos grands-parents, nos oncles ou. nos cousins, qui sont des gens de plus en plus rares et je pense qu’il est important de garder ce qui fait de nous des Belges. La culture, c’est aussi les accents et c’est pour ça que je l’aime tant. accents parce que c’est une belle fenêtre sur qui nous sommes. Un personnage comme Verhaegen reflète, au-delà de son accent, cette belgicité.»

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Faire carrière dans l’humour n’est pas facile, il faut du talent, mais aussi un peu de chance. Qu’est-ce qui a fait décoller votre carrière ?

«C’est très difficile à dire. Je suis vraiment très reconnaissant car cela demande beaucoup de chance, mais aussi beaucoup de détermination et de travail. Quand j’ai commencé, à l’époque, avec les comédiens de ma génération comme Kody, Vizorek, de Warzée, on le faisait par pure passion parce que ce n’était pas un métier comme aujourd’hui. Bien sûr, cela reste un métier difficile, mais il y a plus d’opportunités pour la nouvelle génération. faire des critiques radio, faire des vidéos sur les réseaux sociaux il y a plus d’occasions de se faire connaître alors qu’à notre époque, il y avait une part de folie parce que les seules références de ceux qui avaient réussi. , c’était Pirette et les Taloche, c’est tout. Aujourd’hui, il y a toute une génération dont je fais partie qui en vit et cette nouvelle génération peut se permettre de rêver un peu plus.

Votre dernier show s’appelle Gamin et est un peu plus intimiste. Quand vous étiez enfant, avez-vous déjà fait rire les autres ?

« Quand j’étais enfant, j’aimais déjà imiter mes parents, mes professeurs, faire le clown. C’est quelque chose d’instinctif chez moi. A l’adolescence, ça change, on essaie de plaire aux filles, on pose plus de questions, on a peur du jugement Aujourd’hui, je n’ai pas besoin de faire le clown dans ma vie privée, je le fais déjà assez sur scène. Je suis plutôt calme, posé, même si c’est le cas. aussi des moments fous dans ma vie privée je sais qu’il y a des comédiens qui sont tristes dans la vie. Personnellement, je suis très heureux, très épanoui et je n’ai pas besoin de faire le clown. alors que quand j’étais enfant j’avais tout le temps besoin d’attirer l’attention. Adolescent, ça a un peu changé. J’ai détesté cette période car c’est une période où on est particulièrement. faux, on n’est pas connecté avec qui on est On se cherche, on a besoin de faire plaisir à nos amis et copines On se crée un personnage, j’ai toujours détesté cette période car j’ai toujours été assez sensible et. Je pense que cette période où c’est le plus bruyant qui s’en sort n’a jamais vraiment été mon truc, mais elle m’a façonné. C’est une période où on souffre où on se dit que personne ne nous aime, personne ne nous comprend, mais c’est une période où on gagne beaucoup de sensibilité. Je pense qu’il y a des gens qui sont coincés là-dedans. On est tous des idiots à l’adolescence et certains restent des idiots et qui restent coincés dans leur petit rôle et ils deviennent cadres dans une entreprise et sont insupportables.

A cette époque, votre carrière de comédien était encore loin. Envisagez-vous de faire autre chose si cela ne fonctionne pas ?

«Quand j’avais 18 ans, je voulais vraiment faire du théâtre, pas seulement de la comédie, mais aller au conservatoire pour devenir acteur. Je savais que c’était ce que je voulais mais, dans ma formation, ce n’était pas un métier donc ce n’était pas possible et j’ai donc étudié la communication et obtenu mon master en communication à l’Ihecs. Ce n’est qu’après que j’ai pris un congé sabbatique. pour m’amuser, pour faire ce que je veux faire, je suis allé à l’école d’art dramatique en pensant seulement le faire pendant un an, mais je me suis tellement amusé que je me suis dit : je dois le faire. C’est viscéral. Et puis si je ne gagne pas ma vie, tant pis, mais je dois le faire. C’est comme ça que ça s’est passé. J’ai toujours voulu faire ça, mais ça m’a pris. il est temps de me permettre de le faire.

Les Diables sont aussi un tournant dans votre carrière. Les capsules produites pour soutenir l’équipe nationale connaissent un véritable succès. Était-ce évident d’aborder le sujet des Diables, par passion ?

« J’ai commencé par faire la scène, en créant ce personnage de l’agent Verhaegen. Je l’ai développé sur scène, à la radio et puis quand je me suis dit que ce serait bien de faire des vidéos avec ce personnage et qu’il fallait aborder des sujets donc j’ai choisi des sujets qui me font rêver, que j’aime et qui me plaisent vraiment. passionné de football donc cela se fait tout naturellement. Avec ces capsules, je n’attends rien. De toute façon, je me dis que je vais faire une vidéo, ce sera drôle et je me dis que je parlerai du match de la veille qu’on a tous vu, on a les mêmes références, c’est plus simple de s’y rapporter. rire.”

Dans ces vidéos, malgré la passion que vous portez aux Diables, vous n’hésitez pas à vous moquer d’eux…

« Une blague, c’est de l’amour. Si vous n’aimez pas quelqu’un, vous ne pouvez pas le vanner. Quelqu’un que vous n’aimez pas, vous l’ignorez. C’est comme dans les repas en famille, on vannera toujours ceux qu’on aime. Nous ne parlons pas à ceux que nous n’aimons pas. Pour moi, c’est une façon de te dire je t’aime.

Les Diables ont également participé à certains sketchs. Sont-ils vraiment drôles ?

« Oui, ils sont très drôles. Eden est un petit coq qui aime aussi vanner. Les Diables restent des jeunes qui jouent au football, qui sont conscients de la chance qu’ils ont et qui ont aussi besoin de souffler car ils ont beaucoup de pression. Et donc faire des vidéos avec moi est un terrain de jeu pour tout le monde. Je suis très content de les rencontrer, de rire avec eux, et ils sont contents de s’éloigner de la pression. “un sportif de haut niveau, que ce soit Eden, Thomas Meunier, Yannick Carrasco, Axel Witsel et bien d’autres, ce sont des jeunes qui ont envie de s’amuser, comme tout le monde.”

Lors du dernier Euro, les Français n’ont pas apprécié un passage d’un de vos sketchs (Qui va tacler Mbappé dans les tibias… Amadou Onana). Peut-on encore rire de tout alors que l’humour est aujourd’hui bridé par la censure ?

«Je n’ai pas compris. D’autant plus qu’on avait déjà réalisé cette vidéo, à un moment où on ne savait pas qu’on allait jouer contre la . Il n’y a vraiment aucune intention, on se cache. Mais aujourd’hui c’est la règle du jeu, ce sont les réseaux sociaux, on est dans un monde où les gens sont plus sensibles. Je pense que quels que soient nos sentiments, notre objectif est de le faire. faire rire les gens, mais il faut comprendre que certaines personnes peuvent se sentir blessées. Je pense qu’il faut savoir l’entendre, savoir écouter. Personnellement, je ne me censure pas, mais je ne veux pas blesser les gens. personnes. Mon travail est de faire rire les gens. S’il y a une réelle intention malveillante derrière cela, ce n’est pas drôle qu’un comédien fasse une blague épicée mais on ne peut que sentir son énergie derrière. C’est agressif, il y a de la colère, de la frustration, ce n’est jamais bon et à ce moment-là, l’humoriste ne fait plus de l’humour, il fait de la politique.

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Entre les réseaux sociaux, la scène, la radio, la télé, qu’est-ce qui vous fait encore rêver ?

« J’entre dans une phase où j’ai besoin de me challenger, de me mettre en danger car pour rester passionné il faut sortir de sa zone de confort. J’ai essayé de travailler sur d’autres choses que les personnages que les gens connaissent. C’est pourquoi mon dernier show était plus personnel. Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder d’autres médias comme la fiction qui me passionne depuis longtemps. comédie, mais sinon, en racontant une histoire vraiment différente d’une émission ou de vidéos sur les réseaux sociaux j’ai envie d’utiliser en fait tout ce que j’ai appris et essayer de m’y confronter. une montagne qui me dépasse Si je fais toujours ce que j’ai toujours fait, je perdrai la flamme. C’est pour cela que je travaille dans l’ombre depuis des années pour atteindre mon objectif, atteindre le niveau de. Louis de Funès ou Robin Williams, pour moi, ce niveau c’est toute une vie. Quand on voit de Funès, il est devenu bon à un âge très avancé. La comédie, c’est comme le vin, plus on est vieux, mieux on est je pense. J’ai vraiment la vision d’un marathonien, je continue de travailler pour essayer de me dépasser et je me prépare pour essayer d’aller vers l’étape suivante.

Le cinéma est-il le Saint Graal ?

« Oui, c’est l’un de mes objectifs car je pense que cela représente tout ce que j’aime. Il y a un élément d’écriture, de réalisation, de jeu d’acteur, de musique et nous racontons une histoire. Il faut réunir tous ces arts pour faire rire, c’est fascinant je sais que ça va prendre forme dans quelques temps, mais c’est un gros risque je peux aussi complètement foirer, mais c’est ça qui me motive. Quand j’ai commencé à créer mes personnages, même dans ma famille, les gens me disaient pourquoi tu fais ça, ça n’a pas de sens et puis du coup quand ça marche et que je fais Forest National, ils me disent. dit « mais oui, c’est super, on le savait… » mais on oublie qu’on travaille déjà depuis dix et quinze ans, qu’on a galéré, mais il faut être prêt à se montrer parce que c’est « C’est un un travail où on se prend une raclée.

Le 9 décembre, à Mons, nous vous retrouverons dans un spectacle grandiose, « Noël en famille », avec de nombreux autres artistes. Pouvons-nous lever un coin du voile ?

« Noël a toujours été une période magique pour moi. C’est une grande fête qui nous ramène en enfance. Il y aura des artistes belges et français. Booder sera là, comme Jeanfi Janssens, Victor Vincent, Antoine Donneaux, Véronique Gallo,… Il y aura de très très grosses surprises, notamment en chanson, plein d’autres artistes qui sont de très grands noms. C’est un haut niveau de bêtise, c’est sûr. Tout est là avec Sandrine Dans. Je suis très heureux de pouvoir mettre cela ensemble. Le fil conducteur est le petit paresseux du Père Noël qui demande un coup de main à Verhaegen pour se remettre sur les rails, sinon il ne pourra pas livrer les cadeaux. en mission pour que tous les enfants aient leur cadeau et surtout, il veut aussi son cadeau. C’est une grosse surprise à la fin car le cadeau de Verhaegen sera l’arrivée de quelqu’un qui n’est pas un comédien. ni chanteur, mais je ne peux pas en dire plus, il faut venir voir le spectacle à Mons.

 
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