Eric Clapton, DIEU revient au capital

Eric Clapton, DIEU revient au capital
Eric Clapton, DIEU revient au capital

La dernière fois, c’était à Mogador en janvier 2018. Eric Clapton avait alors accepté l’invitation (et l’argent) d’Edouard Carmignac pour donner un concert privé d’anthologie. Mais l’histoire entre le dieu de la six cordes et la France semblait compliquée. Une sombre histoire d’excès de vitesse dans les années 2000 a eu raison de sa relation avec la France. Mais tout cela semble oublié puisque hier soir, dans une Accor Arena qui affichait complet depuis des mois, Eric Clapton a donné le premier des quatre concerts d’une courte tournée française.

Première impression en arrivant sur scène à 20h55, Clapton a fait un effort, beau dans son costume sombre et sa chemise blanche. Un sourire et là il attrape sa Stratocaster arborant désormais les couleurs du drapeau palestinien. Clapton débute avec « Blue Dust », un nouveau titre instrumental, mais qui pose d’emblée les bases d’un show sans fioritures : un son énorme, impressionnant Paris, qui donne à ces retrouvailles une standing ovation avec passion. « Bonsoir Paris, ça fait si longtemps » dit l’intéressé avant d’entonner « Key To The Highway », un classique de son répertoire emprunté à Charles Segar.

Avant de poursuivre l’ambiance blues sur « I’m your Hoochie Coochie Man » de Willie Dixon. Mais ce sont les premières mesures de « Badge », l’un des tubes historiques de Cream, son premier groupe, qui font vibrer le public. Sans en faire trop mais avec une aisance de seigneur, Clapton livre un solo époustouflant, qu’il joue les yeux fermés. Il continue avec son récent single « Prayer of a Child » joué sur fond d’images de bâtiments détruits et d’enfants errant dans les rues de Gaza. Clapton a rarement joué la carte politique dans ses concerts. Et c’est sans un mot qu’il conclut la pièce – les mots affichés sur les écrans étant suffisamment éloquents.

L’artiste toujours aussi à l’aise

Puis là, il s’assoit sur une chaise et prend une guitare acoustique. Le set acoustique débute avec « Back Home », un choix surprenant, destiné aux puristes. “Ça fait quoi, dix ans depuis mon dernier concert ici ?” C’est ridicule », demande Clapton (quatorze ans en réalité), « mais j’espère revenir un jour, parce qu’après…. »

A 79 ans, Clapton ne donne pourtant pas le sentiment d’être en fin de carrière, plus à l’aise que jamais lorsqu’il interprète “Nobody Knows You When You’re Down and Out”. Autre rareté de la soirée, « Golden Ring » tiré de l’album « Backless » (1978) et joué pour la sixième fois seulement ! Mais Paris applaudit surtout les premières mesures de “Tears in Heaven”, la ballade emblématique, écrite après la mort accidentelle de son jeune fils Connor en 1991.

Le reste après cette annonce

Depuis, Eric Clapton n’a cessé d’en jouer, l’interprétant à chacun de ses concerts, avec une dévotion et une émotion qui forcent le respect. Paris ne s’y est pas trompé et lui a réservé une longue ovation. Mais Clapton n’est pas le genre d’homme à se laisser déborder. Non, le voilà rebranche sa Stratocaster et lance « Got to Get Better in a Little While » créé lorsqu’il faisait partie du groupe Derek & the Dominos. Là pendant près de 10 minutes, Clapton donne une véritable leçon entre solos magiques et groove puissant. La machine n’est que plus impressionnante lorsqu’elle monte en régime.

1h30 de spectacle

Entouré de Chris Stainton et Tim Carmon aux claviers, épaulé par le guitariste Doyle Bramhall III, le bassiste Nathan East et deux choristes, Clapton se comporte en leader généreux, laissant de la place à ses musiciens, acceptant de facto un (court) solo de batterie de Sonny Emory. . « Sainte Mère » – troisième et dernière rareté de cette soirée – fait alors son apparition, permettant à la température de redescendre. Avant que Clapton ne dégaine ses trois derniers uppercuts : « Crossroads » joué plus funky que d’habitude, « Little Queen of Spades » s’étale sur près de 10 minutes et « Cocaine » où le public se lève enfin pour se précipiter devant la scène.

Clapton chante désormais « Dirty Cocaine » pendant le refrain, déformant le sens initial de la chanson titre de « Slowhand ». Mais Clapton, revenu de tout, de l’enfer de la drogue et de l’alcool, ne voudrait certainement pas inciter les jeunes générations à mettre leur nez dans la poudre blanche… Un dernier solo et le voilà quittant la scène après 1h30 de show. Une seule chanson au rappel, une reprise de Bo Diddley « Before you accuse me » jouée avec un enthousiasme presque juvénile. Clapton se retire le sourire aux lèvres, le sentiment du devoir accompli – sans trop forcer. Mais c’est là la force des génies…

En concert le 27 mai à Paris (Accor Arena), le 29 mai à Lyon (LDLC Arena) et le 31 mai à Nîmes (Arènes)

Setlist du 26 mai Paris, Accor Arena

1/ Poussière bleue
2/ Clé de l’autoroute
3/ Je suis ton Hoochie Coochie Man
4/ Insigne
5/ Prière d’un enfant
6/ Retour à la maison
7/ Personne ne vous connaît lorsque vous êtes déprimé
8/ Bague Dorée
9/ Des larmes au paradis
10/ Je dois m’améliorer en peu de temps
11/ Sainte Mère
12/ Carrefour
13/ Petite Dame de Pique
14/ Cocaïne
15/ Avant de m’accuser

 
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