François Damiens annonce le retour de ses caméras cachées, dont une qui aurait pu très mal finir… (vidéo)

Rencontre avec François Damiens : “Encore aujourd’hui, j’ai l’impression que personne ne me voit”

Qui dit cinéma belge dit aussi François Damiens, que l’on retrouve aujourd’hui (presque) dans le rôle de Jacques Brel. Dans « Sous le vent des Marquises », il incarne un acteur incarnant Brel dans un biopic, dont la vie trouve un écho dans celle du chanteur. L’occasion pour l’un de nos acteurs les plus populaires de se confier sur l’équilibre qu’il a trouvé entre sa vie privée et sa vie d’artiste.

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Par Stanislas Idé

Publié le 26/02/2024 à 10h00

François, comment la vie de Brel s’entremêle-t-elle avec celle de votre personnage ?

On sait qu’à la fin de sa vie, Jacques Brel a connu certains problèmes avec son ex-femme et sa fille France, et qu’il est parti aux Marquises. C’est là qu’il découvre sa maladie. Mon personnage s’apprête à faire un film sur cette partie de la vie de Brel, mais il apprend au début du tournage qu’il est malade. Cela va le pousser à tout laisser tomber sur un coup de tête pour tenter de renouer avec sa fille, qu’il n’a pas vue depuis longtemps. Bref, les échos entre sa vie et celle de Brel sont inévitables et, par l’artifice de la fiction, Alain va remettre de l’ordre dans sa vie. Comme lorsque lui et sa fille, assis dans un bar, font semblant de ne pas se connaître pour enfin parvenir à se dire leurs vérités.

Et cela peut-il passer par l’humour ?

Bien sûr ! Parfois, grâce à l’humour, on parvient à faire passer des messages qu’il serait difficile de transmettre directement. Par exemple, je peux fermer comme une huître. Quand les gens m’appellent et me disent simplement qu’ils veulent me voir, eh bien, ils ne me trouvent pas. C’est peut-être de la lâcheté, mais j’arrive souvent à avoir autre chose à faire à ce moment-là. Mais bon, tôt ou tard, nous avons tous des moments de lâcheté dans la vie.

Selon vous, le cinéma vous incite-t-il à vous perdre ?

Peut-être… C’est un métier où il ne faut pas oublier de rentrer chez soi, surtout quand on décide d’avoir des enfants. J’ai entendu des artistes dire qu’ils n’avaient pas vu leurs enfants grandir. Surtout en musique. Je ne sais pas quelle carrière justifie cela en fait. Je ne pense pas que quiconque se réveille un matin et décide qu’il va mal élever ses enfants. Mais parfois, nous faisons des erreurs. Alors, je sais que quand je choisis un film qui m’oblige à partir deux mois à l’étranger, il faut qu’il soit justifié. Je ne le fais pas à tout prix et je n’essaie pas de salir les films pour le plaisir de les salir. Parce que quand on quitte la maison, la vie continue. Au début de ma carrière, j’attendais que tout le monde soit là la veille de mes départs, ainsi qu’à mes retours. Et puis j’ai réalisé que la vie continuait sans moi quand j’étais loin. Que mes proches avaient leur propre vie, et qu’elle ne tournait pas autour de ma carrière. Alors, quand je pars et reviens, je dois reconstruire mon petit trou. C’est pourquoi je n’aime pas trop remplir mon agenda. Le 1er septembre, je n’ai pas besoin de savoir avec qui je vais passer la nouvelle année. J’aime attendre le dernier moment avant de m’engager, pour que l’évidence devienne claire.

Ce film vous rappelle également votre statut de célébrité, avec des demandes constantes de selfies par exemple. Comment réagissez-vous à l’attention que vous recevez au quotidien ?

Je suis assez timide donc ça me gêne un peu quand ça m’arrive. Parce que c’est vraiment fou tout l’amour qu’on reçoit. Et j’ai l’impression de ne rien faire. Cela me met mal à l’aise. Quand quelqu’un me complimente, j’essaie de trouver une issue, une pirouette pour m’échapper. Mais le contraire serait bizarre, non ? Prenez mon petit plaisir et dites à la personne de continuer à m’asperger (rires) !

Alors pas besoin d’une dose de narcissisme pour être acteur ?

Je ne sais pas. J’ai plutôt un grand besoin d’être aimé. Je suis embourbé dans des complexes et je ne m’aime pas forcément. Je connais tous mes défauts, et c’est justement parce que je les connais que je peux jouer avec eux. C’est peut-être là que ça frappe les gens. Peut-être qu’ils pourront se reconnaître dans tous mes défauts.

Si vous deviez jouer dans un biopic, quelle personnalité populaire aimeriez-vous aborder ?

Jouer quelqu’un de célèbre et quelqu’un que j’aime vraiment, ce n’est pas pour moi, je pense. Par contre, j’ai l’impression de faire plein de petits biopics de personnes que j’observe autour de moi. J’adore ça, regarder les gens. L’autre jour, j’étais au restaurant avec mon fils, et il m’a filmé pendant deux minutes à mon insu. Eh bien, je regarde juste la table suivante (rires) ! Je ne me suis jamais vu faire ça et j’ai découvert que je ne suis vraiment pas discret. Je scrute les gens de haut en bas, je remonte, je souris et je reviens. Cela peut me captiver encore plus que lorsque je regarde un film. Mais j’ai toujours fait ça. Quand j’étais petite, je restais à la table des adultes et je me faisais toute petite pour écouter. Je suis resté sur place pour qu’ils ne me disent pas d’aller dormir. Pareil à l’école, j’observais toujours les plus grands. Là, depuis que mon fils m’a filmé, j’ai compris que c’était tout ce qu’on voyait. Je regarde un peu, c’est presque irrespectueux. Et puis les gens parlent moins fort, mais j’écoute encore plus (rires) !

Mais avec la célébrité, c’est toi qu’on regarde, non ?

Je sais. Et pourtant, aujourd’hui encore, j’ai l’impression que personne ne me voit.

“Sous le vent des Marquises” Toujours en salles

 
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