St Vincent le Texan et Neil Young le retour

St Vincent le Texan et Neil Young le retour
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Au programme cette semaine, le nouvel album du talentueux chanteur américain, et un live endiablé de Neil Young.

Saint Vincent, Tous nés en criant (Musique universelle)

Septième album déjà pour l’artiste américain qui continue d’être largement sous-estimé dans nos pays. Aux Etats-Unis, la Texane a déjà été largement récompensée pour son travail. Ici, on continue de la percevoir comme une chanteuse étrange, voire inquiétante, et c’est regrettable. Même s’il est assez difficile d’accès, ce nouveau disque est bel et bien une belle réussite. Après avoir collaboré avec Jack Antonoff, le producteur star de Taylor Swift et Lana Del Rey, St Vincent, alias Annie Clark, a décidé de ne pas solliciter l’aide d’un réalisateur pour l’enregistrement de ses nouveaux titres. Et elle a bien fait. Le jeune quadragénaire continue d’expérimenter les textures sonores. Cette fois, elle se souvient des mouvements grunge et industriels des années 1990. Nous pensons autant au Nirvana de Pas grave que le chef d’oeuvre de Nine Inch Nails, La spirale descendante. De ces disques fondateurs, le musicien accompli a retenu la science de l’arrangement sonore.

Un album sans concession, qui confirme que la nièce du guitariste Tuck Andress (du duo Tuck et Patti) n’est pas près de vendre son âme au diable du commerce. Assez radical, le disque emprunte au lexique du rock alternatif, de la pop synthétique, du funk et de la new wave. Les climats sont froids et oppressants, grinçants et disloqués, avec des clins d’œil aux musiques de films (noir, le film) et aux guitares hurlantes du groupe Garbage. Véritable virtuose, St Vincent est l’une des rares femmes à avoir un modèle de guitare à son nom. Elle n’a pas besoin de mettre en avant son féminisme pour affirmer sa force artistique. L’écoute de ce disque cathartique est salutaire et capable de redonner espoir aux plus désespérés.

Neil Young et Crazy Horse, Merde (Warner)

Depuis son dernier album studio, Record du monde, sorti fin 2022, Neil Young a fait son retour en concert. Après l’album étrange mais attachant Avant et après, qui reprend la carte des concerts acoustiques donnés l’été suivant, Neil Young retrouve son fidèle groupe depuis 1968, Crazy Horse dans le cadre d’une nouvelle bousculade électrique. Si Avant et après visait à couvrir toute la longue carrière du canado-américain, Merde se concentre sur un seul album : l’excellent Gloire en lambeaux, sorti en 1990. Un an avant la bombe Pas grave, Neil Young est devenu le parrain du grunge avec ce disque furieux, plein de distorsions et d’improvisations héroïques. Ceux qui ne voient en lui qu’un hippie bon enfant ne s’en remettent toujours pas. Dans le cadre d’une soirée privée pour l’anniversaire d’un de ses amis, le septuagénaire a décidé de revisiter le disque, plus de trois décennies après sa sortie. Et le résultat est sacrément bon. Non seulement le groupe est toujours aussi pointu, qui bénéficie de la présence de Nils Lofgren au piano et de Micah Nelson à la seconde guitare, mais Neil Young est dans une forme fulgurante. Certaines chansons, qui ont toutes de nouveaux titres (une décision aussi étrange que leur auteur) sont livrées dans des versions encore plus furieuses, notamment la chanson titre. Alors qu’il approche des 80 ans, Young continue d’être un adolescent qui s’amuse à faire des histoires, et c’est une bonne chose. Ce disque augure bien pour la tournée électrique qui vient de débuter en Amérique du Nord, et qui n’est malheureusement pas annoncée sur notre vieux continent.

 
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