Amy Winehouse (1983 – 2011), héroïne tragique de sa gloire, fait partie du cercle restreint des rock stars décédées à l’âge « canonique » de 27 ans : Jim Morrison, Janis Joplin, Brian Jones, Jimi Hendrix, Kurt Cobain… Le biopic Retour au noir suit sa vie en accéléré à travers le point de vue de la diva anglaise, auteur du célèbre tube Désintox. Avec cet hymne insoumis et tragique, vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde, le chanteur qui a fait “non non Non” a parlé ouvertement de ses multiples addictions (alcool, drogues, sentiments amoureux, etc.) et de son désir de rester maître de ses propres tourments.
Portrait intime d’une jeune fille fragile
Armée de sa voix incroyable, Amy n’aspirait réellement qu’à une chose : être aimée par son petit-ami, le turbulent Blake. Pour ce faire, il a dû s’adapter tant bien que mal aux secousses sismiques liées à une réussite proportionnelle à son génie. C’est en tout cas ce que cherche à nous raconter le film de Sam Taylor-Johnson, portrait intime d’une jeune fille fragile qui n’est pas préparée à voir son talent devenir un phénomène, une spectatrice aussi effrayée que passionnée par une fièvre incontrôlable.
Les clichés du genre évités
Les puristes faisant référence au documentaire Amy d’Asif Kapadia qui a démontré toute la toxicité de l’entourage du chanteur pourra crier à une falsification de la réalité, à une édulcoration des faits. Pourtant, en se plaçant du côté de la jeune femme, le film évite les clichés du genre pour sonder les failles intimes d’un être prisonnier de lui-même. Marisa Abela, la jeune interprète d’Amy Winehouse, parvient ici à l’incarner sans rechercher de mimétisme grossier. Un challenge plutôt rare dans ce type d’entreprise. 02h02