Humour inquiet et Claire Chazal en invitée, Pierre Niney et Igor Gotesman présentent « Fiasco »

Huit ans après “Five”, Pierre Niney, François Civil, Igor Gotesman et Pascal Demolon se retrouvent pour “Fiasco”, une série Netflix en sept épisodes, disponible à partir du 30 avril. Les deux premiers ont été présentés début avril à Cannes Séries. où Paris Match a rencontré ses créateurs Pierre Niney et Igor Gotesman.

Paris Match. Racontez-nous la genèse de ce projet. Igor, on dirait qu’il mûrit dans ta tête depuis douze ans ?
Igor Gotesman. En 2011, j’ai finalisé la post-production du court métrage Cinq (mais qui n’était pas encore le film du même nom). C’est à cette époque que j’ai commencé à fréquenter Pierre, que j’ai rencontré lors d’un concert. Un jour, je lui ai dit que ce serait cool d’écrire quelque chose sur un plateau de tournage parce qu’il y a cette sorte d’effervescence, cette famille où tout le monde est obligé d’être ensemble avec des gens qui se crient dessus, qui s’aiment, qui sont jaloux les uns des autres… On a commencé à y réfléchir. En même temps, nous étions occupés sur d’autres projets ensemble et chacun de notre côté. C’est pendant le confinement que nous avons décidé de relancer cette idée. Nous le voulions toujours. Nous avons écrit pendant un an, à cheval entre 2021 et 2022.

“Je mangeais beaucoup exprès car ça me donnait un petit goitre”

Pierre, vous incarnez Raphaël, un jeune réalisateur maladroit et peu charismatique. Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle ?
Pierre Niney : J’ai commencé à le préparer en l’écrivant. Il y avait beaucoup de choses que nous pouvions tester en direct. C’est vraiment sympa d’écrire comme ça. Je sais qu’au théâtre j’aime l’écriture qui se fait sur scène. J’ai aussi aimé le travail sur la voix, que nous avons voulu un peu plus fine, aiguë, nasale afin de donner cette fragilité à ce personnage qui est mal à l’aise, mal dans sa peau, pas charismatique, pas leader du tout. . Tout ce dont vous avez besoin pour faire un mauvais leader parmi les hommes. J’ai pris quelques kilos, j’ai volontairement beaucoup mangé car ça me donnait un petit goitre. Ajoutez à cela les lunettes et les petites franges… Quand je me suis vu dans un miroir, j’ai eu envie de prendre une douche et de me changer tout de suite. Me rendre un peu dégoûtant m’a amené à un endroit où je me sentais comme « Raph », ce gars qui avait du mal à se détacher de sa famille d’agriculteurs, qui a grandi dans cette zone rurale et a décidé qu’il voulait faire des films. Nous pouvons imaginer à quel point cela peut être difficile. Cette prise de poids m’a aidée, cette voix, cette démarche aussi et ce petit duffle-coat un peu trop pudique. Tout a bien fonctionné !

Qu’avez-vous chez Raphaël ?
Rocher : Je pense qu’il y a un élément d’enfance. Il est en admiration, dans une envie de positif malgré tout. Le rapport à l’enfance, commun à de nombreux artistes, vaut aussi pour le personnage de Raphaël qui aura envie de raconter sa vision, qui est passionné, qui a écrit un beau film. J’ai ce rapport à l’enfance, qu’on cultive quand on est artiste, qui prend forcément une place importante dans notre vie.
Igor
: On a l’impression qu’il est habité par les hontes que nous avons eues étant enfants. Par exemple, en colonie de vacances, lorsque vous faites une mauvaise blague devant les gens. Ou les premiers frémissements de l’amour. Il a ce truc du gars qui est toujours à côté, avec cet humour particulier qu’on développe dans la série. C’est de l’humour un peu gênant, maladroit, un peu grinçant. C’est un humour qu’on voit moins en France qui est plus anglo-saxon. L’humour avec lequel on a grandi dans « The Office ».

Le reste après cette annonce

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Pierre Niney dans la peau d’un jeune réalisateur sans charisme.

© Gaël Turpo/Netflix

Pierre, ton personnage n’ose pas dire des choses qui agacent. Il finit par s’en débarrasser en les écrivant sur des post-it avec un « désolé » à la fin. Est-ce que cela correspond à l’un d’entre vous ?
Tous deux en chœur : Non.
Igor
: C’est une lâcheté poussée à l’extrême. On le voit essayer de trouver des solutions, des subterfuges pour faire accepter la vérité sans jamais la dire. Puis à un moment donné, dos au mur, il finit par coller un post-it disant qu’il est désolé.

Rocher
: C’est une maladresse extrême, c’est une stratégie d’évitement perpétuelle pour ne jamais avoir à blesser, offenser ou contredire quelqu’un parce qu’il veut que les choses se passent bien.

Regarder quelques scènes de Fiasco, on ne peut s’empêcher de penser qu’ils ont existé. Par exemple, l’ami d’enfance qui vient jouer un rôle, est-ce réel ?
Rocher : Les gens qui veulent absolument des rôles ou qui vous disent tout le temps « pense à moi » alors qu’ils ne sont même pas forcément acteurs, ça arrive.
Igor
: Ce qui est fou c’est que la plupart des gens ne sont pas acteurs mais c’est quand même quelque chose qui les attire et les fait fantasmer alors ils viennent vous dire « si jamais un jour tu le cherches ».
Nos meilleurs amis ne sont pas comme ça.
Rocher
: Je n’ai pas non plus d’amis d’enfance qui veulent un rôle. Au contraire, ils s’en éloignent. Ils me connaissaient depuis longtemps et ne sont pas du tout intéressés. Je n’ai pas d’ami d’enfance « acteur wanabee ». Tant mieux.

Il y a aussi le producteur has been, complètement à la rue…
Rocher
: C’est inspiré par différentes personnes.

Igor
: C’est évidemment un peu caricatural. En tout cas, il y a dans ce métier – et c’est ce que nous aimons aussi – une cohabitation de plusieurs générations. C’est un travail où nous travaillons tous ensemble comme une famille.

Rocher
: Les milieux sociaux sont intéressants. C’est l’idée qu’on se rassemble même si on ne vient pas du tout des mêmes endroits, les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes pour tout le monde sur un plateau de tournage et pourtant il va falloir former une équipe et mener ça . à la fin. C’est rare des métiers qui mélangent autant de personnes différentes, allant de la maquilleuse au machiniste, en passant par le producteur, l’acteur principal, jusqu’à celui qui n’a qu’un jour de tournage et qui est figurant. Forcément ça crée des frictions, des conflits et aussi des moments tendres, d’ailleurs Pascal Demolon (qui incarne ce producteur has been, NDLR), c’est vraiment un personnage drôle dans son côté ringard.

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Pierre Niney et François Civil incarnent deux amis d’enfance dans la série Fiasco.

© Gaël Turpo/Netflix

“Nous ne nous sommes pas disputés une seule fois”

Au casting, on retrouve François Civil, Géraldine Nakache, Pascal Demolon… Ça fait quoi de filmer avec ses amis ? Y a-t-il eu des difficultés ou des rires incontrôlables ?
Igor
: Il y a de nombreux avantages à travailler en famille ou entre amis. Les quelques inconvénients sont les limites que l’on met à la hiérarchie sur un set. Par exemple, lorsque les choses deviennent trop compliquées. Moi, la réalisation est plus mon sujet. C’est un équilibre entre vouloir capter leur créativité, leur bonne humeur, leur complicité et parfois leur dire « bon les gars, il nous reste une heure, le soleil va se coucher, il faut faire cette séquence, on ne peut pas le faire ». il.” Je m’estime très chanceux de travailler avec mes amis que sont Pierre, François et les autres.

Rocher : Très bon titre de film d’ailleurs…
J’ajouterais que nous avons passé plus de soixante jours de tournage, nous avons co-créé, co-écrit, coproduit. C’était une série ambitieuse. On avait tous ces chapeaux à partager et je me disais que par moments ça allait grincer, frotter. À la fin de la série, je me souviens avoir dit à Igor : « Mec, nous ne nous sommes pas disputés une seule fois. » Nous avons parfois eu de petits désaccords qui ont été résolus au cours du travail mais nous ne nous sommes jamais disputés. Sauf si nous discutons ce soir. Il nous reste ça ce soir ! La grande bagarre sur le tapis rose…
(L’interview a été réalisée pour la première de « Fiasco » à Cannes Séries, le 8 avril, NDLR).

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Pierre Niney dans le rôle de Raphaël, réalisateur. Il est dans l’émission de Claire Chazal accompagné de son actrice principale (Leslie Medina) et de sa grand-mère (Marie-Christine Barrault) mais tout ne va pas se passer comme prévu

© Thibaul Grabherr/Netflix

Claire Chazal s’est immédiatement autodévalorisée pour toutes les scènes”

Comment avez-vous convaincu Claire Chazal de jouer dans la série ? Comment c’était de tourner une scène très pipi avec la dame à partir de 20 heures ?
Igor
: J’ai adoré écrire et réaliser ce passage. La convaincre était le travail de Pierre. Elle a joué le jeu, on était super contents, elle est super dans la série.

Rocher : Il y a notamment une scène où je dois la convaincre de nous inviter dans son émission. Alors, je vais à sa salle de sport. Nous nous retrouvons sur deux rameurs, l’un à côté de l’autre. Mais nous ne ramons pas à la même vitesse donc je ne peux pas présenter l’idée à laquelle elle nous invite. Tout cela m’a beaucoup amusé et elle aussi. Elle s’est tout de suite autodérisée pour toutes les scènes, notamment celle à laquelle vous pensez qui est un peu trash. Sur cette fameuse scène, on ne s’attend pas à avoir Claire Chazal, qui est l’élégance, la classe à la française. Et en même temps on se disait qu’il était la meilleure personne pour avoir le contrepoint à la catastrophe dans laquelle ils se trouvent. On se connaissait déjà, elle adore le théâtre, elle était déjà venue me voir à la Comédie Française. Je l’ai prévenue qu’il y avait une scène un peu régressive. Elle a dit “J’aime ça, j’adore jouer”. Elle était géniale.

 
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