« Dans les interviews, quand j’étais plus jeune, je n’étais pas un cadeau »

« Dans les interviews, quand j’étais plus jeune, je n’étais pas un cadeau »
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Malgré sa silhouette et sa voix de petit oiseau, elle dégage une force singulière. Dans Première affaire, de Victoria Musiedlak, une jeune avocate naviguant en eaux troubles. Dans cette « Autopromo », elle plaide pour la joie et la contradiction.

Madame Figaro. – Mes nouvelles?
Noé Abita. – Première affaire m’offre mon premier rôle plus adulte. J’aime les zones grises au cinéma, et le film tourne justement autour des notions de morale et de vérité, et de la difficulté parfois de les dissocier.

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Mon personnage ?
Une jeune avocate à qui est confiée sa première affaire pénale. Très introvertie et studieuse, elle s’est réfugiée dans les études puis dans le travail pour s’évader de bien des choses. Mais cette affaire va lui redonner vie, la sortir de son insouciance et lui permettre de s’émanciper.

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Qu’est-ce que je partage avec mon personnage ?
Son paradoxe : elle est à la fois très observatrice et impulsive.

Mon attitude sur le plateau ?
J’aime les vivre pleinement. Ne pas aller aux loges, mais rester sur le plateau pour regarder les autres travailler, apprendre, m’entourer de la vie. D’autant que j’aimerais réaliser un jour…

Mon état d’esprit actuel ?
Je me sens porté par les écrits de Paul B. Preciado, que je relis en ce moment. Cet écrivain espagnol, expert de la notion de genre, pose un regard clair et incisif sur ces questions aujourd’hui centrales dans notre société. Il met en mots les intuitions et les mal-êtres que j’ai ressentis, mais promet aussi joie et renouveau. Ça fait vraiment du bien !

Première affaire m’offre mon premier rôle plus adulte

Noé Abita

Une nouvelle plus importante que la mienne ?
La révolution essentielle qui secoue le cinéma français depuis le mouvement MeToo et la prise de parole de Judith Godrèche. Ma conscience féministe s’est accrue à la lumière de ces événements. J’ai toujours été attentive aux représentations du féminin, mais sans en avoir conscience. Aujourd’hui, forte de mes expériences et de ces histoires qui nous parviennent, ma vigilance s’est accrue.

Parler de moi en promotion, une corvée ?
C’est plutôt un cadeau de pouvoir parler de soi et de son travail, mais j’apprends au fur et à mesure. Quand j’étais plus jeune, je n’étais pas un cadeau. C’était laborieux pour les journalistes.

Est-ce que je mens lors des entretiens ?
Non, mais je l’embellis parfois.

J’aime regarder les autres travailler, apprendre, m’entourer de la vie

Noé Abita

Une question que je redoute ?
Si je n’aime pas ça, je ne réponds tout simplement pas.

Mes icônes de cinéma ?
Les acteurs d’aujourd’hui, Théodore Pellerin ou Félix Maritaud, par exemple. J’ai besoin de connaître l’être humain pour l’admirer. On ne sait jamais ce qui se cache derrière l’image publique.

Mon rapport à l’image ?
C’est une longue courbe d’apprentissage et je pense avoir fait des progrès. Il n’y a pas si longtemps, les séances photo et les tapis rouges me dérangeaient, mais maintenant j’ai vraiment envie de m’amuser. Non seulement j’aime beaucoup la mode et la collaboration avec les photographes, mais je vois aussi ce jeu avec mon image comme une suite logique pour la petite fille que j’étais et qui adorait se déguiser.

J’aime les débats après les projections publiques, surtout quand les gens n’aimaient pas les films

Noé Abita

La dernière critique qui m’a fait plaisir ?
Je ne les lis ni ne les écoute. En revanche, j’aime les débats après les projections publiques, surtout quand les gens n’aimaient pas les films. Il faut du courage pour tenir tête à l’équipe, et la contradiction nous fait penser différemment.

La dernière fois que j’ai été fier de moi ?
J’ai récemment fêté mes 25 ans et j’ai réalisé que j’avais déjà accompli de grandes choses : devenir mère et trouver ma voix dans celle des autres.

Première affaire, de Victoria Musiedlak. Sortie le 25 avril 2024.

 
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