« Si le temps passé devant un écran est important, le contexte d’exposition des enfants compte beaucoup, sinon plus » – .

« Si le temps passé devant un écran est important, le contexte d’exposition des enfants compte beaucoup, sinon plus » – .
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Un enfant regarde un écran, à Paris, le 4 février 2024. Joël SAGET / AFP

Jonathan Bernard est chercheur au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm-Inrae-Université Paris Cité-Université Sorbonne Paris Nord). Il mène des recherches sur l’exposition des jeunes enfants aux écrans et son influence sur leur développement et leur santé. L’étude qu’il a menée sur les données de près de 14 000 enfants de 2 à 5 ans et demi, publiée en septembre 2023, a, comme d’autres avant elle, démontré une relation négative entre le temps d’exposition aux écrans et le développement des enfants. Mais elle a aussi mis en évidence, explique-t-il, que cette relation est diminuée lorsque l’on prend en compte le cadre de vie familial.

La surexposition des enfants aux écrans est devenue un enjeu politique. Mais à partir de quand, à partir de quel seuil, fait-on « mal » ? Beaucoup de parents se posent la question…

Le mot « surexposition » est entré dans le langage courant, mais j’ai quelques réserves quant à son utilisation car il est vague. Elle fait référence à l’exposition des enfants au-delà des recommandations sanitaires, sans définir précisément cet « au-delà ». Est-ce petit à petit ? Très ? De combien, précisément ? Et à quel âge exactement ?

Le mot ne peut d’ailleurs être compris si l’on ne pense pas aux recommandations officielles qui, en la matière, sont diverses et parfois discordantes. L’Organisation mondiale de la santé et l’Académie américaine de pédiatrie recommandent de ne pas exposer les enfants aux écrans avant l’âge de 2 ans ; en France, l’ANSES [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] est dans la même lignée, mais d’autres autorités, comme le Haut Conseil de la Santé Publique, recommandent d’attendre jusqu’à 3 ans, ce qui correspond à l’âge d’entrée en maternelle.

Il y a aussi les balises « 3-6-9-12 » développées par le psychiatre Serge Tisseron : pas d’écran avant 3 ans, pas de console de jeux portable avant 6 ans, pas d’Internet avant 9 ans, et pas d’Internet non accompagné avant 12 ans. . Plutôt que de parler de seuils ou d’interdictions scientifiques, je préfère parler de repères.

Savons-nous combien de jeunes enfants sont exposés au-delà de ces critères ? Et pour combien de temps ?

Nous avons examiné les données de près de 14 000 enfants de la cohorte française ELFE [première étude longitudinale d’envergure nationale consacrée au suivi des enfants de la naissance à l’âge adulte] ; les enfants nés en 2011 sur lesquels nous avons collecté des données de 2 ans à 5 ans et demi – entre 2013 et 2017 donc. Les parents ont déclaré le temps passé quotidiennement sur différents types d’écrans.

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