Colette, l’épouse de Louis Nicollin, dévoile le côté intime de l’histoire familiale

L’épouse de Louis Nicollin, mère d’Olivier et Laurent, a accepté de partager avec les lecteurs de Midi Libre les dates qui ont marqué sa vie. La rencontre avec Louis, la naissance de ses enfants… et le MHSC, l’essor de l’entreprise familiale : entre anecdotes et confidences, la gardienne du temple dévoile l’intimité d’une famille ancrée dans l’histoire de Montpellier. Découvrez le deuxième article de notre série « Ils ont fait briller Montpellier ».

Figure de l’ombre, elle a toujours brillé dans les coulisses de la saga Nicollin. Colette, l’épouse de Loulou, joue un rôle de premier plan, se mettant rarement en avant. A l’aube de ses 78 ans, elle ouvre son cœur sur les grandes dates de sa vie. Ses hommes aussi. “Il y avait mon mari, mais j’aime passionnément mes fils, c’est ma vie.” Aujourd’hui à la tête du groupe Nicollin et du MHSC, Olivier et Laurent, nés en 1970 et 1973 à la clinique Parès, rue Marceau, sont devenus des figures incontournables à Montpellier.

Colette Nicollin entre son fils Laurent et Marion Torrent.

Le couple, tous jeunes parents, loue alors un F3 meublé dans la ville de Saint-Martin. « Laurent est arrivé en pleine nuit, Louis n’est pas resté. Il est parti à 6 heures du matin pour que les camions partent. Envoyé par son père Marcel Nicollin dans le sud de la France, Louis est chargé de mettre en place la collecte des déchets à Montpellier après avoir remporté le marché le 1er juillet 1967. Colette se souvient d’une autre date très proche, gravée à jamais dans sa mémoire.

Colette, jamais loin de son mari, Louis Nicollin.

7 décembre 1967 : la rencontre avec Louis

L’étudiant, pionnier sur la Colline, rencontre des amis « à une fondue à l’Ecusson. Je n’étais pas prévu ». La magie opère. Elle emmène Louis écouter Brassens près du Pic Saint-Loup. “Il m’a embrassé. Une histoire d’amour ne s’explique pas. Il a rompu avec sa fiancée. Le mariage devait avoir lieu au Parc de la tête d’or. Au lieu de cela, son père a invité ses employés. Colette et Louis se marient en 1969. Louis ne tarde pas à reprendre Montpellier Littoral après avoir rejoint le comité directeur. Le stade Richter vit ses dernières heures au profit de La Paillade qui a vu naître le MHSC en 1974. « Les bureaux et le premier centre de formation ont été installés dans des bungalows », elle s’en souvient comme si c’était hier. Ses cheveux blonds attachés en chignon, le sourire aux lèvres et ses chaussures à talons hauts, Madame Nicollin tient elle-même la buvette les jours de match. Mais c’est sur le centre de formation qu’elle portera toute son attention. Comme une fée au-dessus d’un berceau.

Avec les joueurs du MHSC.

1981 : le centre de formation déménage à Grammont

C’est sous la houlette de Georges Frêche, « un homme d’une honnêteté exemplaire » dit-elle, que le centre de formation du MHSC déménage à Grammont. « Les chambres étaient au dessus de la chapelle ». Laurent Blanc et bien d’autres y ont fait leurs armes. « Je me suis associé au cours Daudet pour mettre en place la scolarité. » Elle pense à leur après-carrière, « pour que tout le monde puisse se débrouiller dans la vie. » Un tout nouveau centre est sorti de terre sous le mandat Mandroux. « Grammont est plusieurs fois numéro 1 des centres de formation de Ligue 1. » Une fierté qu’elle partage avec Bernard Gasset. Cette année-là, Colette Nicollin se souvient aussi de cette victoire contre Avignon qui permettait au MHSC de monter en première division. “J’ai vu le manteau bleu marine de Louis voler à travers le terrain.” En retrait, mais toujours à ses côtés, elle partage avec lui les défaites, les relégations, les coupes et les victoires. Ce ne sont pas les plus gros titres qui comptent le plus pour lui. Plutôt les souvenirs comme une fête après une victoire ou ce premier match de Coupe d’Europe au Portugal. Une vie basée sur le MHSC, sur l’expansion de l’entreprise aussi.

Colette aux côtés des salariés de l'entreprise Nicollin.
Colette aux côtés des salariés de l’entreprise Nicollin.

1975 : quand Nicollin remporte le marché de Versailles

Passé de 300 en 1967 à 10 000 salariés aujourd’hui en France et à l’Outre-mer, le Groupe Nicollin a bâti son empire en diversifiant ses activités. Parmi les jalons, l’année 1975. « Nous sommes allés six mois à Versailles quand nous avons décroché le contrat. J’ai dû faire du porte à porte pour distribuer les sacs car le précédent prestataire ne nous avait pas envoyé le dossier. Ce sont les renouvellements de contrat qui m’ont le plus marqué. Elle préfère se souvenir des renouvellements. Même si la défaite de Nîmes reste une blessure. Et pour une bonne raison : “Cacharel n’a pas voulu reprendre les salariés”. Des dates sombres qu’elle préfère évacuer de sa mémoire. « Il faut avoir un sentiment d’autodérision et ne garder que les belles choses. Nous avons vécu tellement de bons moments, c’était toujours excitant ! J’ai eu une vie avec des gens de qualité. Je n’ai aucune position politique mais je ne supporte pas l’injustice et la méchanceté. Et de préciser : “J’ai une qualité qui est un défaut : je dis des choses !”

Colette Nicollin avec l'équipe de la marque Soleïado dans les années 90.
Colette Nicollin avec l’équipe de la marque Soleïado dans les années 90.
Midi Libre – RICHARD DE HULLESSEN

29 juin 2017 : anniversaire et décès de Louis Nicollin

C’est devenu un rituel. Chaque 29 juin, la famille se rend au cimetière et déjeune au restaurant de Marsillargues. “Il nous aura tout fait, allez mourir à Nîmes !” avait ramené Olivier de Corse où il s’était rendu après l’anniversaire de son père au restaurant Chez Alexandre, à Garons. “Il s’est endormi sur sa chaise après le repas”, explique sobrement sa femme. La veillée funèbre a eu lieu au Mas Saint-Gabriel à Marsillargues où le couple vivait depuis les années 1990. “Je n’ai pas versé une larme pendant quatre jours.” Elle ne se souvient plus d’eux, le jour de ses funérailles, lorsqu’elle voit les camions Nicollin garés de part et d’autre de la route de la mer… et les machines à laver arriver à Montpellier. « Louis avait un franc-parler, il pouvait être un peu autoritaire. Mais je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’employeurs avec leur personnel à ses côtés comme ça. Il avait une grande bouche mais un grand cœur. J’ai reçu des dizaines de lettres de personnes qu’il avait aidé après sa disparition et je ne le savais pas. Sept ans se sont écoulés. Et même si elle ne le dit pas clairement, Colette aimerait voir un stade porter le nom de son mari. “Ne mets pas en danger ta vie professionnelle pour avoir un stade au nom de ton père”, a-t-elle dit à ses fils. La voix de la sagesse, héritée d’une éducation marquée du sceau de la droiture. Issue d’une famille modeste – son père était vigneron à Marsillargues – Colette Nicollin n’oublie pas d’où elle vient. Plus qu’un héritage, un héritage moral.

Colette Nicollin aux côtés de Maëlle Lakrar, MHSC et joueuse internationale.
Colette Nicollin aux côtés de Maëlle Lakrar, MHSC et joueuse internationale.
 
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