« Nous allons tout mettre en œuvre pour Wuambushu 2 »

Lors de Wuambushu 1, la préfecture a démoli 700 bangas à travers l’île

« L’opération Wuambushu 2 débutera probablement à la fin du Ramadan et durera plusieurs semaines. Ce sera un dispositif très concentré et très renforcé qui permettra de remplir 3 objectifs fondamentaux pour l’île : la lutte contre l’immigration clandestine, la lutte contre l’habitat insalubre et l’arrestation des chefs de gangs. a déclaré Marie Guévenoux à l’issue de la réunion qu’elle a tenue ce jeudi 4 avril à la préfecture de la Grande-Terre en présence des services préfectoraux et des forces de l’ordre. Une réunion qui visait justement à régler les derniers détails de l’organisation de cette opération. Le ministre a tenu à rappeler que contrairement au sentiment général des Mahorais, la première opération Wuambushu avait été un succès : « Lors de Wuambushu 1 nous avons procédé à l’éloignement de 700 bangas et à l’arrestation de 60 chefs de gangs. Nous espérons atteindre au moins les mêmes objectifs lors de Wuambushu 2, mais il ne s’agit pas de « faire des chiffres pour faire des chiffres », a-t-elle précisé.

Bien entendu, la date exacte et les zones de l’opération sont pour l’instant tenues secrètes au risque de voir « les cibles » s’envoler dans la nature. “L’objectif est de manifester avec une extrême régularité et sur des points extrêmement ciblés la présence des forces de police et de gendarmerie, de procéder au plus grand nombre d’arrestations possible et de mettre fin aux trafics de toutes sortes”, a précisé le ministre. . « Comme me l’a rappelé le préfet, ce dernier réalise effectivement des « opérations Wuambushu tous les jours ». Depuis sa nomination, 12 opérations ont déjà été réalisées. Ils ont donné lieu à 77 arrestations. L’investissement de l’État dans la sécurité des Mahorais est quotidien. Mais pour Wuambushu 2, nous allons vraiment tout mettre en œuvre », a-t-elle insisté. Le ministre n’a toutefois pas révélé de chiffres précis concernant le nombre de policiers et de gendarmes supplémentaires qui seront appelés pour cette opération. Concernant la crainte des Mahorais que ces personnels soient rappelés en métropole pour les JO, Marie Guévenoux a déclaré « qu’elle serait particulièrement vigilante sur ce point ».

Un changement de stratégie pour les forces de l’ordre

Le général Barth a confirmé que la police allait « remettre en question ses méthodes d’action » pour Wuambushu 2

Le général Barth, visiblement présent à cette réunion, a confirmé ce que le directeur général de la Gendarmerie nationale avait annoncé, à savoir que les policiers « allaient changer leurs modes d’action par rapport à Wuambushu 1 ». Mais encore une fois, ces nouveaux modes d’action sont pour l’instant tenus secrets. « Nous continuerons à assurer la sécurité sur les routes, structure essentielle de l’économie mahoraise. Cependant, je tiens à souligner que nous menons deux fois par semaine des opérations lourdes à l’intérieur des terres, dans les zones de Banga. Tant en matière judiciaire qu’administrative. En tout cas, nous allons remettre en question nos modes d’action », a-t-il révélé. Il a également indiqué que la gendarmerie allait « renforcer certaines capacités, notamment dans certains domaines judiciaires non encore explorés pour l’instant ». Concernant le sort des personnes arrêtées, il a affirmé « ne pas être compétent pour répondre à cet aspect ». Joint par téléphone à ce sujet, le procureur Yann Le Bris s’est refusé à tout commentaire sur cette question.

Les Forces Vivantes se réveillent

Les Forces Vives n’étant pas convaincues par les mesures gouvernementales, faut-il craindre un nouveau mouvement social ?

Malgré les visites régulières du ministre de l’Outre-mer à Mayotte et les opérations déjà réalisées (démantèlement du camp du stade Cavani) ou en préparation (Wuambushu 2), les Forces Vives se disent « déçues par les réponses apportées par le gouvernement ». . Ils l’ont fait savoir à la presse ce jeudi 4 avril, dans un communiqué. “Nous, forces vives de Mayotte, exprimons notre profonde déception et nos regrets face à l’insuffisance des réponses apportées par le gouvernement à la crise sécuritaire et migratoire qui frappe notre île”, peut-on notamment lire. Pour les Forces Vives « le gouvernement se contente d’effets d’annonce » sans « appliquer des mesures concrètes ayant un impact sur la délinquance et les violences qui rongent la société mahoraise ». Toujours dans ce communiqué, les Forces Vives rappellent que, même si les violences ont diminué grâce au Ramadan, elles « persistent dans différentes localités, notamment dans les communautés urbaines ». « La population de Mayotte ne perçoit pas les effets de ces mesures, malgré les annonces et les promesses du gouvernement », poursuivent-ils.

Pour y remédier, les Forces Vives souhaiteraient engager des « discussions constructives avec le gouvernement » afin de « trouver des solutions durables pour la sécurité et le bien-être des Mahorais ». « Nous sommes convaincus que l’implication directe des citoyens dans les stratégies de sécurité, en complément des actions de l’État, est cruciale pour répondre efficacement à cette urgence », estiment-ils. Il est vrai que, lors de ses deux dernières visites, aucune séquence de la ministre déléguée à l’Outre-mer n’a été consacrée aux échanges avec les Forces Vives, qui ont été à l’origine du « passage à la vitesse supérieure » du gouvernement en matière de lutte. contre l’insécurité et l’immigration clandestine sur le territoire.

Ses représentants indiquent qu’ils tiendront une assemblée à la fin du ramadan pour faire le point sur l’action du gouvernement en matière de sécurité et d’immigration clandestine. S’ils jugent les mesures appliquées insuffisantes, les blocus pourraient bien reprendre et cette fois « de manière plus intense jusqu’à ce que des solutions durables soient mises en œuvre », menacent-ils.

Nora Godeau

 
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