L’actrice et auteure du livre “À corps Ouvert” a témoigné sur BFMTV de sa lutte contre l’inceste, elle qui a été victime de son père de 5 à 12 ans.
Le sujet est « lourd mais nécessaire ». A l’occasion de la sortie de son livre Corps ouvertAux éditions Robert Laffont, Vahina Giocante s’est exprimée sur BFMTV ce jeudi 4 avril. Elle a évoqué son combat contre l’inceste.
De 5 à 12 ans, elle subit des « changements sexuels » imposés par son père. Cette dernière a été condamnée à trois ans de prison, dont un avec sursis, juste avant que l’actrice ne devienne majeure.
« Je suis suffisamment réparé pour en parler. J’avais besoin de parler de réparation, d’une éventuelle reconstruction. C’est une façon pour moi de contribuer à briser cet énorme tabou”, a-t-elle confié sur notre chaîne.
« Très isolant »
Malgré l’émergence du sujet dans le débat public, ces violences contre les enfants restent particulièrement difficiles à révéler. Pourtant, 14,5 % des femmes et 6,4 % des hommes en France ont été agressés sexuellement pendant leur minorité, selon une étude de 2021.
Parmi ces victimes, 35,7% des femmes déclarent avoir été agressées par un membre de leur famille contre 21,6% des hommes.
«Je n’ai pas écrit ce livre pour moi. L’inceste est très isolant », a déploré Vahina Giocante, soulignant son exclusion de sa famille lorsqu’elle a révélé qu’elle en était la victime. « Souvent, celui qui parle est celui qui tire l’épingle et est rendu responsable de la destruction d’une famille. C’est une double peine. »
Autre combat de l’actrice : supprimer la prescription pour les cas d’inceste. “La prescription est totalement aberrante, elle devrait être supprimée”, a-t-elle déclaré.
Depuis 2018, les victimes de violences sexuelles durant l’enfance peuvent porter plainte jusqu’à l’âge de 48 ans. En novembre dernier, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles contre les enfants (Ciivise) a publié un rapport dans lequel elle propose de déclarer imprescriptibles le viol et les agressions sexuelles sur enfants, comme c’est le cas en Suède, en Norvège, en Belgique ou au Canada.
