Le président Donald Trump arrive à l’aéroport d’Asheville (Caroline du Nord, Sud-Est), le 24 janvier 2025 (AFP / Mandel Ngan)
Donald Trump a effectué vendredi un déplacement pour l’emmener en Californie, un Etat qui a promis de mener la résistance contre lui, tandis que la Maison Blanche évoque les expulsions de migrants irréguliers.
“Nous sortons du pays les pires criminels”, a assuré le président américain, sans plus de précisions, en partant de l’avion pour Asheville (Caroline du Nord), sa première étape.
La maison blanche du milliardaire républicain s’est résumée à avoir lancé « la plus grande opération d’expulsion massive de l’histoire ».
“L’administration Trump a arrêté 538 migrants criminels illégaux”, a déclaré sa porte-parole Karoline Leavitt sur X, ajoutant que “des centaines” avaient été expulsés, à l’aide pour la première fois d’avions militaires.
“C’est une pure opération de propagande”, a déclaré sur X Aaron Reichlin-Melnick, un expert de l’American Immigration Council. L’année dernière et les années précédentes, il y avait déjà des dizaines de vols d’expulsion chaque semaine ».
Durant l’exercice budgétaire 2024 (octobre à fin septembre), sous la présidence de Joe Biden, la police des frontières avait expulsé 271 000 sans-papiers, soit une moyenne de 742 personnes par jour.
Le président républicain a promis d’expulser au total « des millions ». Peu après son investiture lundi, il a signé une série de décrets destinés à stopper l’arrivée de migrants irréguliers – l’un d’eux, remettant en cause le droit du sol, est contesté devant les tribunaux.
“Tous les Etats ont le droit d’exercer leur juridiction le long de leurs frontières internationales” mais “ils doivent le faire conformément à leurs obligations en matière de droits de l’homme”, a déclaré la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani.
– Catastrophes naturelles –
L’opération de communication de la Maison Blanche sur l’immigration a lieu alors que Donald Trump effectue vendredi son premier déplacement depuis son investiture lundi.
Il se rend en Caroline du Nord (sud-est) et en Californie (ouest), deux Etats touchés par des catastrophes naturelles que le leader républicain utilise pour s’en prendre à ses opposants démocrates.
La Caroline du Nord avait été touchée en octobre par Hurgagan Hélène qui y avait tué 104 personnes.
Les habitants “ont été maltraités”, a déclaré Donald Trump, qui a virulent la gestion de crise de l’administration Biden, sans hésiter à diffuser de fausses informations.
-Le milliardaire de 78 ans a repris ses menaces envers la FEMA, une agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles.
La FEMA, agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles, est dans le viseur du président américain Donald Trump (AFP / Paul J. Richards)
Cette organisation “fera prochainement l’objet d’un grand débat, car je préférerais voir les Etats (fédérés) gérer leurs propres problèmes”, a déclaré le président américain sur Fox News.
Vendredi, il a affirmé que toute aide supplémentaire à la Caroline du Nord ou à la Californie, confrontées aux incendies catastrophiques de Los Angeles, “passera par nous”, et “pas par la Fema”.
Donald Trump a menacé la Californie de remettre en question l’aide fédérale, assurant que les autorités démocrates avaient coupé l’alimentation en eau des systèmes anti-incendie, affirmations démenties par les experts.
Il a dit vouloir également aborder les règles électorales dans ce grand Etat démocratique lors de son voyage.
«Je veux deux choses à Los Angeles. Je veux des preuves d’identité pour les électeurs et je veux que l’eau soit distribuée », a-t-il déclaré.
En août dernier, le président, qui assure régulièrement que le système électoral serait « truqué » contre lui, a déclaré que « si Jésus comptait les voix », il pourrait gagner en Californie.
En novembre, la vice-présidente démocrate Kamala Harris a sans aucun doute remporté l’État, même si Donald Trump y a fait des progrès.
Selon la presse, le président sera accueilli à sa descente de l’avion à Los Angeles, tout comme l’usage, par le gouverneur de l’Etat, Gavin Newsom.
Cet espoir du parti démocrate est une des cibles privilégiées du républicain.
L’incendie Hughes à Castaic, un district du nord-ouest de Los Angeles, Californie, le 22 janvier 2025 (AFP / Frederic J. Brown)
Le gouverneur s’est positionné comme l’un des grands animateurs de l’opposition face à Donald Trump. Il souhaite « défendre (la) constitution et faire respecter l’État de droit ».