Fribourg veut développer les soins à domicile pour les seniors afin de désengorger les EMS

Fribourg veut développer les soins à domicile pour les seniors afin de désengorger les EMS
Fribourg veut développer les soins à domicile pour les seniors afin de désengorger les EMS

Le canton de Fribourg souhaite garder ses seniors à domicile le plus longtemps possible pour désengorger les EMS. Le gouvernement a présenté vendredi son plan de soins de longue durée pour 2026-2030, qui prévoit un large développement des soins à domicile.

Le Conseil d’Etat fribourgeois a mis vendredi en consultation un rapport de planification des soins de longue durée pour la période 2026-2030. On parle d’un défi « énorme » pour les pouvoirs publics, tant en termes d’infrastructures supplémentaires que de ressources humaines et financières.

Le document présente les besoins en lits dans les établissements médico-sociaux (EMS) et en horaires de soins ainsi qu’en aide à domicile. Il publie également des projections jusqu’en 2050.

Le vieillissement de la population fribourgeoise nécessite une révision de l’organisation des soins de santé d’ici 2030, estime l’exécutif. Un changement de paradigme est donc nécessaire pour faire face à l’augmentation du nombre de personnes âgées, dans un contexte de manque de places en EMS et de pénurie de personnel soignant.

Une population vieillissante

La population du canton, également la plus jeune de Suisse, devrait atteindre 360’572 personnes en 2030 (+4,7% par rapport à 2022), tandis que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentera de 30%, pour atteindre 73’985 personnes. La situation est encore plus accentuée pour les personnes âgées de 90 ans et plus, avec une augmentation des deux tiers attendue, à 3.819 individus.

Pour le gouvernement fribourgeois, l’évolution démographique nécessite de repenser l’organisation des soins aux personnes âgées, d’autant que les projections prévoient des augmentations encore plus importantes entre 2030 et 2050. Il y a quatre fois plus de nonagénaires et deux fois plus de personnes de plus de 65 ans.

Le constat est donc clair pour le Conseil d’État : d’ici 2030, compte tenu du vieillissement de la population, de la pénurie de personnel soignant et du manque d’infrastructures adaptées, il faudra trouver une autre manière de prendre en charge les seniors.

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Développer les soins à domicile

Il s’agit de planifier le développement des soins à domicile et des soins EMS uniquement pour les situations les plus graves. Même avec un tel changement, le nombre de lits EMS doit être adapté chaque année avec 114 lits supplémentaires, soit un total de 3 585 lits en 2030.

Les heures de soins à domicile augmenteront de 35 000 heures par an, pour atteindre plus de 944 000 heures en 2030. Une partie des personnes nécessitant des soins légers à modérés, actuellement prises en charge en EMS, pourra ainsi être progressivement prise en charge à domicile.

Les soins à domicile LAMal devraient également croître de moitié d’ici 2030. La réorganisation envisagée nécessite encore le développement d’autres services, notamment les maisons de jour. Actuellement sous-utilisées, celles-ci joueront un rôle plus important, selon le rapport de l’exécutif fribourgeois.

Frais supplémentaires

En termes de personnel soignant, les domaines des EMS et des soins à domicile devront recruter respectivement 135 et 33 emplois en équivalent temps plein (ETP) par an, estime le Conseil d’Etat.

Cette évolution aura un impact significatif sur les coûts entre 2026 et 2030. L’augmentation du coût résiduel des soins et des subventions de soutien versées par le Service de Sécurité Sociale (SPS) pour les EMS et par le Service de Santé publique (SSP) pour les soins à domicile sont estimés à 60 millions de francs, répartis entre le canton et les communes.

iar avec ats

 
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