Le géant Paccar met la table pour grossir les rangs du secteur québécois de l’électrification, apprend-on La presse. Cet acteur dominant dans la construction de camions envisage des investissements majeurs en ce sens dans son complexe québécois de Sainte-Thérèse.
Signe que le projet est sérieux, la multinationale américaine s’est inscrite le mois dernier au registre des lobbyistes du Québec pour demander une aide gouvernementale « dont la nature reste à déterminer » pour un « projet d’investissement » dans les Laurentides.
Le gouvernement Legault est réceptif.
« Paccar est effectivement en discussions avec Investissement Québec sur différents projets de développement », confirme le cabinet de la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, dans une déclaration à La presse.
Dans la banlieue nord de Montréal, dans les Laurentides, l’usine de 425 000 pieds carrés de Paccar assemble actuellement des camions moyens (classes 5, 6 et 7) des marques Peterbilt et Kenworth, qui appartiennent à la multinationale.
Chaque jour, près de 75 camions sont assemblés. Cependant, ils sont tous équipés de moteurs thermiques.
Il est difficile, pour le moment, d’avoir une idée de l’investissement prévu par Paccar dans ses installations québécoises pour prendre le virage électrique. Québec n’a pas offert plus de détails sur l’état de ses discussions avec le géant américain. Au moment de la rédaction de cet article, la multinationale n’avait pas répondu aux questions de La presse envoyé par email.
Mais le constructeur de camions a clairement des ambitions pour son complexe de Sainte-Thérèse.
Sans l’annoncer publiquement, la multinationale américaine a déboursé 26 millions en mai dernier pour devenir propriétaire d’un bâtiment industriel de 75 000 pieds carrés situé rue Sicard, juste en face de son usine. Le terrain couvre près de 150 000 pieds carrés.
Pas une surprise
Les salariés du constructeur de camions sont bien conscients de ses ambitions électriques. Chez Unifor, qui représente les employés de l’usine, nous savons que ce n’est pas une question de « si », mais de « quand ». Reste à savoir quand Paccar annoncera publiquement ses couleurs.
«Nous voyons certainement cela sous un jour positif», explique Patrick Laroche, vice-président de la section locale d’Unifor. L’entreprise suit le marché. Nous savons qu’ils veulent fabriquer des camions électriques. Il y a des formations qui vont bientôt commencer pour les mécaniciens à ce sujet. Vous devez être formé avant de commencer. »
-Toutefois, les échanges entre Paccar et le gouvernement Legault surviennent à un moment moins heureux pour les employés du complexe Sainte-Thérèse.
À peine un an après avoir été relancé, le quart de soir est déjà devenu une chose du passé depuis le début de l’année dans les Laurentides en raison du ralentissement des livraisons de camions moyens chez la multinationale américaine.
Résultat : plus de 300 licenciements ont été effectués depuis septembre dernier. Il y avait quelque 1 400 syndiqués dans les installations de Paccar au Québec avant la dernière vague de compressions.
Le géant de la fabrication de camions a encore du travail à faire pour électrifier l’ensemble de son portefeuille de produits en Amérique du Nord. Jusqu’à présent, l’accent a été mis sur les semi-remorques ainsi que sur un modèle de livraison urbaine.
Néanmoins, le constructeur américain déploie plusieurs centaines de millions annuellement en recherche et développement. La tendance est également à la hausse. Paccar prévoit d’avoir investi jusqu’à 470 millions de dollars en 2024, l’enveloppe pourrait atteindre 530 millions de dollars cette année.
« La R&D, c’est quand nous avons de bons projets sur lesquels travailler, qu’il s’agisse de nouveaux systèmes pour camions, de connectivité, d’électronique ou de tout ce qui rendra nos camions plus rentables pour nos clients », a souligné le PDG de Paccar, Preston Feight, en octobre dernier, lors d’une conférence. appel avec des analystes financiers.
Le propriétaire des marques Peterbilt et Kenworth discute avec Québec sur fond de paix industrielle à Sainte-Thérèse. En novembre dernier, Unifor et l’employeur ont convenu de renouveler la convention collective pour cinq ans.
Paccar en bref
- Siège social : Bellevue, Washington
- Chiffre d’affaires : 24 milliards de dollars (après les trois premiers trimestres de 2024)
- Bénéfices : 1,3 milliard de dollars (après les trois premiers trimestres de 2024)
- Marques : Peterbilt, Kenworth, DAF (Europe)
- Effectif mondial : 32 400 personnes
- Valeur marchande : 58 milliards de dollars
Apprendre encore plus
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- 22,5 %
- Des augmentations salariales sur cinq ans obtenues par les syndiqués Paccar de Sainte-Thérèse en novembre dernier.
Source : Unifor