80e Salon de l’auto de Montréal | Des voitures plus grosses, plus chères… et surtout pas chinoises

Les guerres géopolitiques coûtent cher. Et ce sont les automobilistes qui paieront, ce qui inquiète les représentants du secteur automobile présents au 80e Salon de l’auto de Montréal. Ils continuent d’espérer une bonne année 2025 en termes de ventes, même si cela peut changer d’un moment à l’autre.


Publié hier à 14h37

L’investiture officielle lundi prochain du président élu américain Donald Trump est l’un de ces moments. Le milliardaire a promis une « surtaxe immédiate » de 25 % sur tout ce qui entre aux États-Unis en provenance du Canada. Verra-t-on grimper le prix des véhicules neufs assemblés en Amérique du Nord et vendus au Canada la semaine prochaine ?

« Cela ne risque pas d’arriver le jour même », tergiverse le directeur des relations gouvernementales de Toyota Canada, Scott MacKenzie. « Même s’il a parlé de mesures « immédiates », le temps que les mécanismes soient mis en place, il faudra encore des semaines avant qu’ils soient applicables. »

Durant cette période, des négociations entre Ottawa et Washington auraient sans doute lieu pour éviter le pire. «D’autant que ces taxes auraient un impact atroce tant sur les États-Unis que sur le Canada», affirme M. MacKenzie, qui ajoute que Toyota, en cas de doute, n’envisage pas d’entreprendre d’investissements supplémentaires de part et d’autre. de la frontière au moins pour les prochains mois.

“De toute façon, après cet horizon, personne ne peut prédire ce qui va se passer”, ajoute le dirigeant canadien.

L’essence en tête

L’autre incertitude qui plane sur le marché automobile canadien concerne la popularité des véhicules électriques. La fin prématurée et peut-être permanente de l’aide fédérale aux achats, combinée à la cessation temporaire de l’aide provinciale, donne un peu de froid à tout le monde dans ce créneau.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Véhicules de la marque suédoise Polestar

À cela s’ajoute la surtaxe de 100 % sur les véhicules électriques construits en Chine. La marque suédoise Polestar, peut-être la plus sensible à cette situation car elle construit ses véhicules en Chine, s’en sort bien : ses dirigeants ont rempli les parkings de véhicules en nombre suffisant pour satisfaire la demande « ici de fin d’année ». a déclaré le directeur de la marque Polestar au Canada, Hugues Bissonnette.

Le Canada ne compte aucune marque automobile chinoise, au grand plaisir des constructeurs déjà établis, mais au grand désarroi des consommateurs, affirme George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA).

« Il n’existe pas de véhicules électriques bas de gamme au Canada », dit-il.

Les marques chinoises auraient pu occuper cet espace sans nuire aux autres. Le gouvernement aurait pu leur épargner sa surtaxe, quitte à ne pas offrir d’aide à l’achat sur ces véhicules.

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George Iny, président de l’Association de protection des automobilistes

Plusieurs acheteurs au Québec aimeraient sans doute payer moins de 30 000 $ pour un véhicule électrique… Mais cela n’arrivera pas de sitôt, ajoute le président du Salon et membre de la Corporation des concessionnaires automobiles de Montréal, Gilles Pilon.

« Nous entendons beaucoup de choses contradictoires à propos des véhicules chinois, mais je ne pense pas qu’elles soient éprouvées pour un climat comme le nôtre », dit-il. Quoi qu’il en soit, la majorité des véhicules vendus au Québec sont à essence, cela devrait donc quand même être une bonne année pour nos ventes. »

Toujours plus grand

Hyundai est un constructeur qui ne sera pas entièrement d’accord avec cette affirmation. Le groupe sud-coréen a vu ses ventes de véhicules électriques bondir de 149% dans le pays l’an dernier. Plus des trois quarts de ses ventes ont été réalisées au Québec. Son directeur commercial, Steve Flamand, prévoit une nouvelle année de croissance en 2025, « même si le marché total risque de diminuer ».

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Un modèle de Ioniq 9

Le stand Hyundai accueillait le seul dévoilement officiel de la journée médiatique – jeudi – du Salon de l’auto de Montréal cette année. Le véhicule sous la toile était un Ioniq 9, le plus gros véhicule électrique jamais vendu par Hyundai.

Les dimensions plus que généreuses de ce véhicule de 2 336 kilos s’inscrivent également dans une tendance du secteur automobile cette année : tout est plus grand.

Les véhicules eux-mêmes sont toujours plus gros, quelle que soit la motorisation, ce qui semble aller de pair avec des prix de vente toujours plus élevés. Le prix moyen d’un véhicule neuf vendu au Québec s’élevait à plus de 66 000 $ à la fin de 2024, comparativement à près de 40 000 $ cinq ans plus tôt.

Les industriels européens ne veulent pas d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis

Les constructeurs automobiles européens ont appelé jeudi l’Union européenne (UE) à éviter un “conflit commercial” avec les Etats-Unis, quatre jours avant l’investiture de Donald Trump. Une guerre commerciale pourrait « causer des souffrances considérables » au secteur, a souligné Ola Källenius, le patron de Mercedes et nouveau président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), lors du Salon de l’auto de Bruxelles. Dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le lobby automobile européen exhorte l’UE à « essayer d’éviter un potentiel conflit commercial ». “Plus les marchés sont libres et ouverts, mieux c’est pour l’industrie automobile européenne”, a souligné M. Källenius devant les journalistes, en mentionnant les Etats-Unis et la Chine. Le lobby automobile réclame également de la « flexibilité » dans la politique européenne de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Agence -

 
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