Ces Bretons sont les nouveaux rois de l’hôtellerie à Paris

Ces Bretons sont les nouveaux rois de l’hôtellerie à Paris
Ces Bretons sont les nouveaux rois de l’hôtellerie à Paris

Paris et ses restaurateurs aveyronnais. Paris et ses hôteliers bretons ! C’est relativement méconnu, mais une part considérable des 1 700 hôtels de la capitale dépend du capital armoricain. L’Ekta et le Galileo, à proximité des Champs-Élysées, de Whistler, de la Gare du Nord, de l’Albe Bastille, du Mercure, boulevard Raspail, du Parister, à deux pas des Folies Bergère… Nombreux sont les hôtels appartenant à des entrepreneurs bretons à plusieurs dizaines. Une ruée vers l’or (eiller) pour des propriétaires aux profils très différents.

Dans ce grand marché hôtelier parisien, il y a d’abord des entreprises dont c’est l’activité principale, comme le groupe finistérien Océania Hôtels, présent porte de Versailles et dans le 17e arrondissement. Ou encore les résidences-hôtels Odalys, du groupe d’origine rennaise Duval. Sans oublier l’incontournable B&B brestois dont les hôtels épousent les courbes du périphérique parisien, tandis que le Brit Hotel costaricain (Loudéac, Christophe Madore) possède des hébergements plus rares en Île-de-.

Champions des franchises

Des réseaux qui cohabitent avec les franchisés du mastodonte Accor. Dans ce domaine, le Rennais Didier Ferré, dont la fortune professionnelle est estimée par le magazine Challenges à 1 milliard, est un champion toutes catégories avec une centaine d’hôtels, dont une dizaine à Paris. Comme le Mercure Paris Montparnasse TGV (anciennement Concorde) et ses 352 chambres, acheté en 2011, pour près de 100 millions d’euros. On peut également citer Jacques Gad et sa sœur Françoise Roblin, fondateurs de Cofigad, dont le groupe hôtelier est valorisé, toujours selon Challenges, à plus de 520 millions d’euros.

Et puis, à côté, on retrouve une foule d’entités plus modestes, comme le Rennais Vicartem (Céline et Sébastien Meslin) avec le Solly Hôtel Paris, aux portes du Marais ; le fils de Louis Le Duff, Vincent; ou encore Olivier Bordais, ancien directeur du centre Leclerc à Landerneau (29), fondateur de La Chocolaterie et repreneur du glacier finistérien Jampi. Il est propriétaire de l’Hôtel Louis II, près de l’Odéon. Né à Plouguenast (22), l’ancien ouvrier agricole Jean Goubin, ayant fait fortune dans le couvoir, possède également quelques établissements. Même si, à 85 ans, il est en train d’en abandonner une grande partie.

Il y a toujours des hôtels à vendre à Paris mais il y a plus de demande que d’offre.

Des investissements très lourds

Le Rennais Christian Roulleau, fondateur du groupe de services aux entreprises Samsic, s’est lancé il y a quelques années avec son family office For-BZH. Outre le Parister, il possède la Bloom House Paris, à proximité des gares du Nord et de l’Est. Dans cette liste figurent également Jo Le Mer (Sermeta, à Morlaix, 29) et ses six hôtels parisiens (Elysées Flaubert, Volnay, etc.). Toujours originaires de la capitale bretonne, Daniel Jeulin et ses enfants, Céline et Arnaud, sont des spécialistes de l’immobilier et de l’aménagement de bureaux. Mais ils possèdent quelques hôtels. « Nous nous sommes intéressés à Paris un peu par hasard, explique Céline Jeulin. « Nous avions cet objectif à long terme d’investir à la fois pour le côté patrimonial et pour l’activité au sein de notre groupe. » Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’investissements très lourds, se chiffrant en millions d’euros. « Nous avons donc des partenaires privés à nos côtés. »

Une entreprise à Paris vaut entre quatre et six fois son chiffre d’affaires. Les murs valent entre 25 et 30 ans de loyer. « Il y a toujours des hôtels à vendre à Paris mais il y a plus de demande que d’offre », constate Lionel Rolland, responsable de douze établissements chez GHP. « Les prix sont soutenus. » D’autant que la tendance est à la montée en gamme. Les anciennes familles 2 étoiles deviennent rares. La période Covid a aussi changé le paysage. De nombreux hôteliers en ont eu marre et ont voulu vendre. De réelles opportunités aux yeux des chefs d’entreprise bretons qui souhaitaient placer le produit de la cession de leur entreprise dans un secteur rentable, bien aidé par une fiscalité avantageuse, en confiant la gestion à des tiers. Ce qui interpelle les groupes historiques.

« Plus de concurrence »

« Ce n’est pas forcément simple car cela nous donne plus de concurrence, confie Gurvan Branellec, président d’Océania. « Il est clair que cela a augmenté parce que les impôts sont chers. C’est à nous d’être meilleurs. » Même si c’est plus facile certaines années que d’autres. « 2023 a été exceptionnelle. Le marché, globalement, se porte bien mais 2024 n’est pas à la hauteur de nos attentes, notamment en ce qui concerne les Jeux Olympiques », souligne James Galland, directeur général d’Odalys City. Une équation difficile qui doit prendre en compte, outre la richesse, la flambée des prix des terrains et des coûts de construction compliqués à équilibrer pour les promoteurs.

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