Après deux ans sans président de la République, le Liban a désormais un nouveau chef de l’Etat. Il s’agit du commandant en chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun, qui a été élu jeudi 9 janvier par les députés. Il a été élu au second tour avec 99 voix sur 128 députés.
Cette élection a eu lieu après une rencontre entre les représentants des blocs pro-iraniens du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal, et M. Aoun au Parlement, lui assurant ainsi la majorité nécessaire pour l’emporter.
Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (aucun lien de parenté avec Joseph), en octobre 2022, le Parlement n’a jusqu’à présent pas réussi à élire un président, dont le rôle est essentiellement cérémoniel. Les détracteurs du Hezbollah l’accusaient d’avoir bloqué le scrutin en voulant imposer son candidat, Sleiman Frangié. Ce proche de M. Assad a annoncé mercredi son retrait au profit de Joseph Aoun, permettant son élection. Les réunions et consultations entre forces politiques se sont multipliées ces dernières heures dans le but de parvenir à un consensus sur le militaire.
Pour que cette élection soit validée, il faudra toutefois amender la Constitution qui, jusqu’à présent, interdit l’élection des hauts fonctionnaires en exercice ou ayant exercé leur fonction au cours des deux dernières années, ce qui est le cas du chef de l’État. l’armée.
Mais le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, s’est montré optimiste mercredi quant à une issue positive de ce nouveau scrutin. “Pour la première fois depuis la vacance présidentielle, je ressens de la joie car, si Dieu le veut, nous aurons (…) un nouveau Président de la République”dit-il. Dans le cadre du système confessionnel de partage du pouvoir au Liban, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.
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Pression internationale
Ces négociations se sont également déroulées sous une pression internationale accrue. Depuis le début de la semaine, les envoyés américains Amos Hochstein, saoudien Yazid ben Farhane et français Jean-Yves Le Drian ont eu des entretiens séparés avec des députés et personnalités politiques libanaises. L’ancien ministre français des Affaires étrangères a également assisté à la séance du Parlement jeudi.
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Cette élection a lieu après qu’Israël a infligé un sérieux revers au Hezbollah pendant les deux mois de conflit, tuant notamment son chef Hassan Nasrallah. L’accord de cessez-le-feu prévoit le retrait de l’armée israélienne des zones qu’elle occupait au sud du Liban pendant la guerre, avec le déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière sud. Le Hezbollah doit retirer ses troupes au nord du fleuve Litani et démanteler toutes les infrastructures militaires de la région. Les États-Unis, la France et l’ONU supervisent le mécanisme de mise en œuvre du cessez-le-feu.
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