Patrick Martin a jugé « contre nature » et « aberrant » que les retraités bénéficient d’une défiscalisation pour frais professionnels.
Le président du Medef, Patrick Martin, a réclamé jeudi la suppression de la déduction pour frais professionnels dont bénéficient les retraités dans leur déclaration de revenus, qu’il estime “aberrant”. « Qu’un retraité bénéficie d’une défiscalisation pour frais professionnels »pour 4 milliards et demi d’euros par an, “ce n’est pas naturel” et “aberrant”a-t-il estimé jeudi, interrogé sur BFM TV/RMC. Cette réduction d’impôt pour frais professionnels, dont bénéficient tous les travailleurs, permet de réduire les revenus déclarés de 10 %, jusqu’à 4 000 euros. Le supprimer entraînerait une augmentation de l’impôt sur le revenu pour certains retraités, et ferait en sorte que d’autres, aujourd’hui non imposables, le deviennent.
Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cet, s’est également dit favorable, lundi, à « la suppression de la réduction d’impôt de 10 % sur les retraites ». Patrick Martin a également appelé à revoir le taux réduit de CSG qui s’applique aux retraites par rapport à celui sur les salaires et les revenus de la propriété. “Il faut remettre en question un certain nombre de systèmes : (…) les retraités ont un taux de CSG inférieur, pourquoi ?”se demanda-t-il.
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Opposé à la réforme des retraites
La CSG – cotisation sociale généralisée – est l’un des principaux impôts des particuliers en France. Elle a rapporté, avec la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale), 156 milliards d’euros en 2023, soit bien plus que l’impôt sur le revenu (97,1 milliards), selon l’Insee. Le taux de CSG sur les pensions de retraite et d’invalidité est au maximum de 8,3 % – avec deux taux réduits pour les pensions faibles -, contre 9,2 % pour les salaires ou les revenus du patrimoine.
« J’ai le plus grand respect pour les retraités, (…) mais on ne peut pas continuer à faire peser une charge sur les agents économiques, en premier lieu les entreprises, qui sont déjà les plus imposés au monde »estime Patrick Martin. Il s’est également opposé à une modification de la réforme des retraites, qui relève l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans en 2023. Ecologistes et communistes, qui placent l’abrogation de la réforme des retraites en tête de leurs revendications, ont participé à un deuxième meeting à Bercy. mercredi soir avec les socialistes. « Il ne faut pas toucher au « rendement » de la réforme » OMS « essentiellement en raison de l’âge légal de la retraite à 64 ans »a insisté Patrick Martin.
Dans une interview accordée à L’Express mercredi, il a également plaidé pour une réouverture de « la question de la retraite par capitalisation »dans lequel les cotisations des travailleurs seront utilisées pour leur propre retraite, par opposition à la retraite par répartition en vigueur en France.