Une nouvelle frappe aérienne a visé vendredi la capitale yéménite Sanaa, ont indiqué les rebelles houthis. Ils avaient auparavant revendiqué la responsabilité d’attaques de missiles et de drones contre Israël.
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27 décembre 2024 – 21h35
(Keystone-ATS) Cette frappe intervient au lendemain de raids israéliens meurtriers sur des sites aux mains de ces rebelles, dont l’aéroport de Sanaa, où se trouvait le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
On ne sait pas exactement qui a mené l’attaque de vendredi contre la capitale yéménite, également rapportée par des témoins. Les Houthis parlent d’« agression américaine et britannique ».
Plus tôt, les rebelles avaient déclaré avoir tiré un missile vers l’aéroport de Tel-Aviv (centre d’Israël), lancé des drones vers la ville de Tel-Aviv et attaqué un navire dans la mer d’Oman.
En Israël, l’armée a affirmé qu’un missile lancé depuis le Yémen avait été intercepté avant de traverser le territoire israélien. Des sirènes d’avertissement ont été retenties dans le centre d’Israël en raison de la possibilité de chutes de débris.
Frappes meurtrières jeudi
Les attaques des Houthis font suite aux frappes israéliennes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, notamment l’aéroport de Sanaa, des bases, des centrales électriques et des installations portuaires ailleurs au Yémen, ce que les insurgés ont qualifié de « crime ».
Six personnes sont mortes au Yémen selon les Houthis. Quatre d’entre eux à l’aéroport de Sanaa et une vingtaine de voyageurs et membres du personnel y ont été blessés, selon le vice-ministre des Transports de l’administration rebelle, Yahya al-Sayani.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, se trouvait à l’aéroport de Sanaa au moment de l’attentat et a déclaré sur X qu’il était « sain et sauf ». Il a rendu compte vendredi
Aéroport endommagé
M. Sayani lui a indiqué que les vols avaient repris vendredi à 10h00 heure locale (8h00 heure suisse) à l’aéroport de Sanaa. Au moment de l’attaque, de nombreux passagers s’apprêtaient à embarquer sur un vol alors qu’un autre avion devait atterrir, a-t-il ajouté.
La tour de contrôle a été « directement touchée » ainsi que la salle des départs et les équipements de navigation, a-t-il précisé. Des images de l’AFP montrent le sommet de la tour de contrôle détruit, les vitres d’un immeuble brisées et des morceaux de verre jonchant le sol.
Depuis 2022, seule la compagnie aérienne nationale Yemenia assure une liaison commerciale limitée depuis l’aéroport de Sanaa, avec Amman comme destination principale. Entre 2016 et 2022, il n’a accueilli que des vols humanitaires opérés par l’ONU.
L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé jeudi « des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l’aéroport de Sanaa » ainsi que des centrales électriques et des sites militaires notamment à Hodeida (ouest), toujours en réponse aux attaques des rebelles.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné jeudi une “escalade”, soulignant que les frappes contre les infrastructures de transport “font peser de graves risques sur les opérations humanitaires à un moment où des millions de personnes ont besoin d’une assistance vitale”.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, contrôlent Sanaa ainsi que de vastes pans du Yémen, un pays pauvre en proie à une guerre civile depuis une décennie. “L’agression israélienne ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à continuer à soutenir le peuple palestinien”, ont déclaré les insurgés dans un communiqué.
« Détruire les infrastructures »
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi dans le centre de Sanaa pour protester contre les frappes israéliennes de la veille et réaffirmer leur soutien aux Palestiniens.
“L’équation a changé et est désormais devenue : aéroport contre aéroport, port contre port, et infrastructure contre infrastructure”, a déclaré à l’AFP le manifestant Mohammed al-Gobisi. « Nous ne nous lasserons pas de soutenir nos frères palestiniens. »
Depuis le début de la guerre à Gaza, les Houthis ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en « solidarité » avec les Palestiniens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau prévenu jeudi que son pays continuerait de frapper ces rebelles. “Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l’axe iranien du mal”, a-t-il déclaré après avoir demandé à l’armée de “détruire les infrastructures” des Houthis. “Nous allons traquer tous les dirigeants houthis (…)”, a menacé son ministre de la Défense Israel Katz.
La plupart des attaques des Houthis contre Israël ont été contrées ou n’ont causé que des dégâts matériels. Mais samedi dernier, un missile a blessé 16 personnes à Tel-Aviv et en juillet, un civil israélien a été tué à Tel-Aviv par une explosion de drone.
Israël a répondu par des frappes aériennes au Yémen, où les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 après une offensive fulgurante, déclenchant la guerre dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Les rebelles attaquent également des navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré des frappes également menées par l’armée américaine.