En Italie, l’arrière-petit-fils de Mussolini marque son premier but, célébré par des salutations fascistes – Libération

En Italie, l’arrière-petit-fils de Mussolini marque son premier but, célébré par des salutations fascistes – Libération
En Italie, l’arrière-petit-fils de Mussolini marque son premier but, célébré par des salutations fascistes – Libération

Le défenseur de la Juve Stabia et descendant du dictateur italien a marqué le seul but du match de Serie B remporté par son équipe, dimanche 22 décembre. Une vidéo publiée sur les réseaux montre une partie du public scandant son nom de famille, tout en faisant le salut romain, considéré comme une apologie du fascisme.

Un premier but chez les pros qui a fait sensation. Romano Floriani Mussolini, arrière-petit-fils de, a marqué dimanche l’unique but de son équipe de la Juve Stabia contre Cesena, lors de ce qui semblait être un match ordinaire de Serie B, l’équivalent de la Ligue 2 en Italie. Banal, jusqu’à ce que le descendant du « Duce », âgé de 21 ans, arborant un maillot de Mussolini, vienne célébrer son travail devant les supporters de son club. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre le joueur exultant en portant son index à sa bouche, comme pour dire à tout le monde de se taire, puis applaudissant sous une tribune effervescente du stade de Castellammare di Stabia, une ville située dans la banlieue sud de Naples.

On entend l’orateur dire : «Roman à composer»et les supporters scandent : «Mussolini» à plusieurs reprises, levant la main dans ce qui ressemble exactement à des saluts romains. C’est-à-dire le bras tendu vers le haut, la paume de la main vers le bas et les doigts serrés. Geste très proche du salut fasciste, et d’ailleurs lié comme tel puisque depuis le 18 janvier 2024, le salut romain constitue désormais un délit d’apologie du fascisme, comme l’a jugé la Cour suprême de cassation italienne. Sur X, la journaliste Nima Tavallaey Roodsari, qui co-anime un podcast sur le football italien, raconte une scène “bizarre”expliquant que les supporters de la Juve Stabia sont historiquement considérés comme de gauche.

Le joueur porte à la fois le nom de son père – un ancien officier de la Garde des Finances – et celui de sa mère, l’ancienne députée européenne Alessandra Mussolini, petite-fille du « Duce ». Entrée en politique d’abord comme députée du Mouvement social italien, ancien parti néofasciste formé par des partisans de Benito Mussolini après la Seconde Guerre mondiale, elle a continué jusqu’en 2024, ayant entre-temps rejoint la formation de droite Forza Italia, fondée par Silvio Berlusconi.

« Comme je suis heureux de ce salut romain ! »

Romano Floriani Mussolini est arrivé cet été à la Juve Stabia, prêté par son club d’origine, la Lazio Rome, dont le public est connu pour ses liens avec l’extrême droite italienne. Croix celtiques, cris de singe, saluts fascistes, banderoles sur Auschwitz et même photos prises d’Anne Frank, en octobre 2017 : les ultras de la Lazio Rome sont régulièrement pointés du doigt pour des actes racistes ou antisémites. En 2021, une vidéo tournée au stade de la Lazio montrait un homme avec un aigle de taille impressionnante perché sur son bras (l’oiseau symbole de la Lazio) effectuant le salut fasciste face aux supporters, qui criaient en retour. “Duc! Duc!”.

Sans oublier les mains tendues du joueur italien Paolo Di Canio devant les tribunes, à plusieurs reprises, lors de matches sous les couleurs de la Lazio entre 2004 et 2006. Des gestes qui avaient à l’époque été défendus par… Alessandra Mussolini, mère de Romano Floriani, qui déclarait alors : «Comme ce salut romain me rend heureux !

Romano Mussolini assure rester à l’écart des polémiques que suscite son nom. Lorsqu’il jouait pour la Lazio, il ne portait sur son maillot que le nom de son père, avec un M suivi d’un point. Avec la Juve, il décide cette fois de prendre le nom de sa mère et de réduire le prénom de son père à un F suivi d’un point. “Mon arrière-grand-père Benito était une figure très importante pour l’Italie, mais nous sommes en 2024 et le monde a changé”a-t-il expliqué curieusement dans une récente interview avec La Gazzetta du Sport.

« Ces polémiques liées à mon nom de famille ne m’intéressent pas. Il y aura toujours des préjugés, mais mon travail n’a rien à voir avec ça et ça ne me dérange pas. Les gens parleront toujours, mais ma mère dit que je m’en fiche. Je suis pour les défis : si je dois faire taire ceux qui ont des préjugés sur mon nom de famille, je le fais. Pas sûr que ce soit le cas depuis dimanche.

 
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