La libération des animaux
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Indices de migrations chez les cétacés, prénoms chez les éléphants… Depuis plusieurs années, les scientifiques utilisent l’intelligence artificielle pour combiner des données globales sur le langage animal. Dans le but de mieux le décrypter, dans l’espoir de sauver la biodiversité.
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Cette scène a été observée dans plusieurs forêts à travers le monde. Bien calée sur sa branche, une mère orang-outan épouille tranquillement son petit quand des bruits de craquements furtifs attirent son attention. Elle impose aussitôt le silence à son bébé tandis qu’un tigre apparaît juste au pied de leur arbre. Le félin s’attarde un peu avant de poursuivre son chemin. La mère reste toujours silencieuse : elle attend que le prédateur soit loin avant d’expliquer à sa progéniture le danger qui vient de s’approcher d’eux.
« Ce qui est incroyable, c’est que la maman explique la situation à son petit une dizaine de minutes après le passage du tigre. Alors elle lui parle au passé ! Expert en informatique fondamentale et en apprentissage automatique, Olivier Pietquin ne cesse de s’étonner alors qu’un coin du voile se lève sur la communication animale. « Les orangs-outans ne semblent pas être les seuls à parler au passé, ajoute-t-il. On pense que les dauphins communiquent entre eux au sujet des dauphins disparus. Autrement dit, ils évoquent leur mémoire.
Professeur à l’Université de Lille, Olivier Pietquin travaille actuellement comme directeur de recherche en intelligence artificielle pour le Earth Species Project (ESP). Au sein de cette asbl née en 2018 à Berkel