Est-ce la fin des cartes de Noël ?

Est-ce la fin des cartes de Noël ?
Est-ce la fin des cartes de Noël ?

Avez-vous reçu des cartes de Noël ? Des vrais ? Du papier solide ? Dans une enveloppe avec un timbre ? Combien ? UN ? Deux ? Trois ? Gros max. Ma tablette n’a jamais été aussi vide. Ce n’était déjà pas ça. Cette année, le conflit à Postes Canada semble avoir sonné le glas de cette tradition ancestrale.

Ironiquement, c’est un fonctionnaire postal britannique, Sir Henry Cole, qui a créé la première carte de Noël en 1843 avec l’aide de l’illustrateur John Callcott Horsley. Il représentait une famille célébrant Noël et coûtait un shilling. La Royal Mail souhaitait encourager la classe moyenne à utiliser ses services.

Ce n’est donc pas le besoin qui a créé l’entreprise, mais l’entreprise qui a créé le besoin. Une pratique très courante.

Parce que, quand on y pense, pourquoi diable envoyer des cartes de Noël ? Il n’y a pas de cartes de Pâques, de la Fête des Patriotes, de la Saint-Jean, de la Fête du Canada ou de Thanksgiving. La plupart des cartes de Noël que nous envoyons sont destinées à des personnes que nous allons voir de toute façon pendant les vacances, des personnes à qui nous allons exprimer nos vœux en personne.

Pourquoi se dévoiler ? C’est quand même bien que nous n’envoyions pas de cartes de Noël aux personnes avec qui nous vivons, même si ce serait un bon moyen de tester l’efficacité du courrier. Combien de - faut-il pour qu’une lettre revienne d’où elle vient ? Certainement moins de - que de négocier une convention collective.

La carte de Noël est utile dans des cas bien précis. Si nous l’adressons à des parents éloignés, à des amis chers vivant à l’étranger. « Noël » commence par « non » comme « nostalgie ». C’est pourquoi cette pratique ancienne convient aussi aux amis d’antan.

Les aficionados des cartes de Noël ne ménagent aucun effort pour la rendre attrayante. Toute la famille est impliquée, posant ou plutôt figée dans des décors enneigés.

Tu trouves ça troptrop poussé quand tu en reçois un ? Ne jugez pas. Mettre un arbre dans son salon, avec des lumières dedans, c’est tropAussi. Accrocher ses bas au bord de la cheminée, porter des pulls moches, boire lait de pouleécouter les Chipmunks chanter en chœur sauf Alvin, laisser un inconnu conduire votre char, tout pendant les fêtes de fin d’année, c’est trop ! Les photos de famille en flocons de neige sont donc de saison.

La carte de Noël est l’ancêtre d’Instagram. Ce que les utilisateurs du réseau social s’efforcent de faire au quotidien, de s’offrir en images à leur entourage, les rédacteurs de lettres de vacances le font une fois par an depuis des décennies.

Leur goûtsc’est lorsque les destinataires les appellent pour leur dire que leur carte est belle. Peu importe la manière dont nous sommes reconnus.

Mais ce sont précisément les Instagram, Facebook et TikTok de ce monde qui veillent à ce que la tradition des cartes de Noël ne soit pas transmise aux nouvelles générations. Ils envoient quotidiennement des messages à des connaissances, proches ou lointaines. Immédiatement. Sans dépendre de la manipulation.

Cela signifie que les cartes de Noël deviennent l’affaire des gens d’affaires : agents immobiliers, concessionnaires automobiles, cliniques privées, salons de coiffure, services financiers, bureaux de circonscription. Tous ces entrepreneurs ont trouvé un moyen d’éviter de retrouver leurs publicités directement dans le recyclage. Une photo d’un paysage hivernal, et hop, on passe deux semaines devant la cheminée.

Face à la crise économique, les entreprises choisissent de plus en plus d’envoyer leurs vœux de fin d’année par voie électronique. L’effet n’est pas le même. Leurs emails finissent rapidement à la poubelle, lorsqu’ils ne vont pas directement dans notre dossier spam.

Toute cette situation signifie que la carte de Noël de Sir Henry Cole ne durera pas longtemps. Conservez ceux que vous recevrez, ils deviendront des objets de collection.

Le facteur vous en livrera peut-être demain. Ce serait limitatif. Mieux vaut tard qu’en janvier. La carte de Noël, idéalement, devrait être reçue au moins une semaine avant les festivités, son rôle s’apparentant à celui du communiqué de presse, rappelant qu’un événement important approche.

Grève oblige, ils sont restés lettre morte. Les voici ressuscités. Au plaisir de les lire.

En conclusion, voici le mien pour vous, lecteurs.

Je vous souhaite le plus joyeux des Noëls. Et je suis sûr que ce sera le cas. Surtout, j’espère que vous apprécierez maintenant, et non dans dix ans, lorsque vous direz : Noël 2024 était le bon moment.

Les bons moments sont maintenant.

Apprécier!

 
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