Madiambal Diagne raconte son interrogatoire

Madiambal Diagne raconte son interrogatoire
Madiambal Diagne raconte son interrogatoire

Madiambal Diagne a été interrogé à la Sécurité urbaine, suite aux plaintes du Premier ministre Ousmane Sonko, de Diop Taif et de l’homme d’affaires Abdoulaye Sylla. Le patron d’Avenir Communication, qui fait le pari que le procès-verbal de son audition ne sera pas divulgué, s’est dit surpris par certaines questions qui lui ont été posées. Dans un message, Madiambal Diagne a évoqué son audition sur les trois dossiers qui le concernent. Voici l’intégralité de sa publication. « Je parie que les procès-verbaux de mes audiences ne divulgueront pas ! « . J’ai été auditionné, le vendredi 13 décembre 2024 et le lundi 16 décembre 2024, par les enquêteurs de la Brigade de sécurité urbaine de Dakar. A cette occasion, de nombreuses personnes indignées au Sénégal et à l’étranger m’ont témoigné leur solidarité. Je tiens à leur exprimer ma profonde gratitude. Je ne peux en aucun cas participer à la violation du « secret d’une enquête pénale ». Il convient cependant de clarifier un certain nombre de faits à l’attention de l’opinion publique. 1. Le Premier Ministre Ousmane Sonko a porté plainte contre moi lors de la campagne des dernières élections législatives à laquelle je me suis présenté sans succès. Il pensait que les propos que j’avais tenus dans une émission de télévision étaient diffamatoires à son égard. La procédure n’a pas fait l’objet d’une enquête, et pour cause. Mais après que j’ai déclaré, à l’issue de ces élections, prendre du recul, faire une pause dans mes interventions publiques, certains ont interprété cette nouvelle attitude comme un recul, une évasion. Ousmane Sonko porte alors une nouvelle plainte pour diffamation, injures publiques, diffusion de fausses nouvelles et, bref, « manœuvres tendant à provoquer de graves troubles politiques ». Les enquêteurs de la police ont participé aux deux procédures. Il apparaît clairement que Monsieur Sonko a voulu se présenter comme procureur. Par ailleurs, les faits rapportés dans sa plainte pour « diffamation, injures publiques et diffusion de fausses nouvelles » remontent aux années 2022 et 2023 et sont donc couverts par la prescription pénale. Les propos constatés pour l’année 2024 ont été exprimés lors de la campagne électorale législative et donc couverts par l’immunité reconnue aux candidats par les dispositions de l’article L 117 du Code électoral sénégalais. En tout état de cause, j’ai assumé l’entière responsabilité des observations que j’avais à faire et j’ai fourni aux enquêteurs tous les détails factuels nécessaires. Gageons que la fâcheuse habitude de voir « fuiter » des rapports d’enquêtes pénales ouvertes contre des journalistes et des opposants politiques par certains médias proches du régime Pastef n’aura aucune pertinence dans cette affaire. Il faut souligner que j’ai été surpris par le fait que des questions essentielles, qui ont marqué la vie publique et qui ont provoqué tout le tumulte que le Sénégal a connu ces derniers mois et années, étaient absentes de mes auditions car curieusement elles n’étaient pas ciblées par le plainte d’Ousmane Sonko. Je réitère également mon engagement à témoigner, en cas d’ouverture d’enquêtes officielles, sur le « Protocole Cap Manuel » et l’Affaire Adji Raby Sarr. Je tiens à remercier mon ami et conseiller Me Elhadji Amadou Sall, qui m’a assisté tout au long de ma présence dans les locaux de la police. L’audience a duré environ trois heures mais, malgré moi, j’ai passé plus de 12 heures avec les policiers, sans être averti de la garde à vue. Cela signifie que mon supplice peut constituer une forme de torture psychologique, voire physique. 2. Lundi 16 décembre 2024, j’ai été entendu, sur la plainte de Mamadou Lamine Diop dit « Diop Taïf », membre du cabinet du Premier Ministre Sonko. Le plaignant s’est offusqué que j’aie apporté mon soutien, dans une publication sur mon compte X, à Abdou Nguer, une victime blessée qui a porté plainte contre lui. Abdou Nguer avait publié une vidéo dans laquelle il montrait ses blessures et indiquait avoir porté plainte contre « Diop Taïf » qui l’avait attaqué avec un couteau, à la sortie d’un spectacle. J’ai répondu à la plainte de « Diop Taïf » par une plainte pour « dénonciation diffamatoire », fondée sur l’article 362 du Code pénal sénégalais. Cette plainte a été déposée à la fin de mon audition. 3. Le même jour, lundi 16 décembre 2024, j’ai été entendu au sujet d’une plainte d’Abdoulaye Sylla, patron de la société Ecotra et aujourd’hui homme politique. Abdoulaye Sylla m’a associé à la plainte qu’il a déposée contre le journal Le Quotidien, pour une parution datée du 4 août 2024. Chacun sait que je ne suis ni le directeur de la publication de ce journal, ni l’auteur de l’article. Le fait de m’associer à la plainte constitue une véritable aberration. A noter également que, par l’intermédiaire de son avocat Me Demba Ciré Bathily, la société Ecotra avait déjà exercé son « droit de réponse », dans l’édition du journal Le Quotidien du lendemain, 5 août 2024. Cela signifie que cette plainte semble avoir d’autres motivations. Je dois honnêtement dire que cela m’attriste énormément. Abdoulaye Sylla aurait pu passer pour un ami. Au nom de notre chef religieux commun, feu Serigne Saliou Mbacké, il m’envoyait parfois un mouton à l’occasion de la Tabaski ou un taureau pour le Magal de Touba. Bien entendu, la situation politique, qui oblige certains esprits faibles à tenter à tout prix de plaire à Ousmane Sonko, peut dicter des positions indignes. Je ne me permettrai pas de porter plainte contre Abdoulaye Sylla. J’aurais honte. Donc personne ne l’ignore ! DIAGNE MADIAMBALE

 
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