Sous la tutelle du ministère de la Justice et du ministère des Finances et du Budget, le cabinet Grant Thornton Sénégal et l’École régionale supérieure de la magistrature (Ersuma), l’institut de renforcement des capacités de l’Ohada, viennent de former une trentaine d’experts en arbitrage, médiation et conciliation. . Ce groupe d’experts rejoint les deux mille décideurs économiques sensibilisés, dans presque toutes les régions du Sénégal, à ces Modes Alternatives de Règlement des Litiges (Mard).Par Dialogue FAYE –
Le Projet d’appui au renforcement des structures et mécanismes d’arbitrage spécialisés dans la conduite des affaires au Sénégal, financé par l’Union européenne (UE), vient de s’achever. La société Grant Thornton Sénégal, chargée de son exécution, sous la direction du ministère de la Justice et du ministère des Finances et du Budget, a achevé la dernière phase. Cela implique la constitution d’un pool d’experts en arbitrage, médiation et conciliation.
Cette branche de Grant Thornton International a créé, l’École régionale supérieure de la magistrature (Ersuma), l’institut de renforcement des capacités de l’Organisation pour l’harmonisation des droits commerciaux en Afrique (Ohada), une trentaine de professionnels de l’arbitrage, de la médiation et conciliation.
« Ces destinataires, qui ont reçu leur parchemin en droit de l’arbitrage, de la médiation et de la conciliation, ont été identifiés sur la base d’un profil présélectionné, suivant certains critères établis au sein du projet. Dire que ce n’est pas une formation initiale sur ces Mards», explique Karel Osiris Coffi Dogué, directeur général de l’Ersuma. La formation, selon lui, a duré 32 heures et est certifiée par cet institut de renforcement de l’Ohada.
Auparavant, Grant Thornton Sénégal, l’Observatoire de la qualité des services financiers (AQSF), avait sensibilisé deux mille agents et opérateurs économiques à ces Mards dans presque toutes les régions du Sénégal. Ces décideurs économiques comprennent désormais que la médiation et la conciliation constituent « la voie principale vers la résolution rapide et efficace des différends commerciaux ou économiques ».
Si l’on recourt au MARD, informe le PDG de Grant Thornton Sénégal, Mansour Gaye, on peut résoudre un litige entre 3 et 6 mois, alors que le traitement judiciaire prend au moins trois ans. Aujourd’hui, si quelqu’un a besoin d’un expert en cas de litige, il sait qu’il doit s’adresser au Comité national de médiation et de conciliation, qui dispose de la liste des experts.
2000 décideurs économiques sensibilisés
Ce qui devrait donc contribuer à améliorer le climat des affaires, notamment dans le secteur du contentieux économique.
« Avoir 2 000 personnes dont le niveau de compréhension de l’État de droit en matière d’arbitrage, de médiation et de conciliation est amélioré a un impact significatif. Lorsque vous aurez identifié et formé des experts, la qualité du règlement des litiges s’améliorera. Ce qui entraîne systématiquement, en termes d’impact, une réduction plus importante du nombre d’audiences dans les tribunaux sénégalais”, espère le PDG d’Ersuma.
Mor Seck, l’un des destinataires, ne dit pas le contraire. « Aujourd’hui, ces Mards jouent un rôle central dans l’amélioration de l’environnement des affaires. Ils sont particulièrement appréciés des investisseurs qui évaluent la sécurité juridique des Etats et des espaces économiques. L’Ohada, par exemple, fournit un cadre juridique spécifique à ces mécanismes, et les principales zones économiques mondiales les ont adoptés comme outils privilégiés de résolution des différends.
Le Sénégal, fidèle à sa tradition de leadership en Afrique francophone, ambitionne de devenir un acteur de premier plan dans ce domaine. Nous souhaitons développer un pôle d’excellence en matière d’arbitrage, de médiation et de conciliation », précise le juge consulaire au tribunal de commerce de Dakar.
Il ne reste donc plus qu’à faire fonctionner correctement le Comité national de médiation et de conciliation. Créé l’année dernière, cet organisme de règlement des litiges appelé à épauler les tribunaux n’est pas encore opérationnel à 100 %.
Pour Mansour Gaye, il y a encore un autre défi à relever. « C’est bien de s’entraîner, d’avoir des arbitres. C’est bien d’avoir un comité comme cadre réglementaire. C’est bien d’avoir des médiateurs. Mais encore faut-il qu’au niveau de l’État du Sénégal, nous prenions conscience de la nécessité de former les agents des ministères en charge de ces questions à la technique de négociation des contrats miniers, gaziers et pétroliers. Il a été constaté que la plupart des pays africains ne sont pas encore dotés de techniques véritablement modernes en matière de négociation des contrats miniers, gaziers et pétroliers. Je pense que les autorités prendront toutes les mesures pour former régulièrement ces agents sur ces différentes questions qui sont très compliquées et très complexes », affirme le PDG de Grant Thornton.
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