L’Assemblée générale de l’ONU a appelé mercredi à une très large majorité à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza. L’appel symbolique a été rejeté par Israël et les États-Unis.
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11 décembre 2024 – 23h44
(Keystone-ATS) La résolution, adoptée sous les applaudissements par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions, exige « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » ainsi que « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages », une formulation similaire au texte bloqué il y a quelques semaines au Conseil de sécurité par un veto américain.
Fin novembre, les États-Unis ont de nouveau utilisé leur droit de veto pour protéger leur allié israélien, qui mène depuis plus d’un an une offensive militaire sur le territoire palestinien en représailles à l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. 2023.
Les Américains, insistant comme Israël pour conditionner la trêve à la libération des otages, avaient cette fois empêché le Conseil d’exiger un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza. Ils ont maintenu cette position mercredi.
“Une trahison”
La résolution, qu’il serait « honteux » d’adopter, « risque d’envoyer au Hamas le message dangereux qu’il n’est pas nécessaire de négocier ou de libérer les otages », a déclaré l’ambassadeur avant le vote. Le député américain Robert Wood, tandis que le ministre israélien de la Défense a évoqué mercredi “une chance” d’un accord pour cette libération.
“Le vote d’aujourd’hui n’est pas un vote de compassion, c’est un vote de complicité”, une “trahison” et un “abandon” des otages, a de son côté dénoncé l’ambassadeur israélien Danny Danon.
Habituée à prendre le relais d’un conseil largement paralysé sur des dossiers brûlants comme Gaza ou l’Ukraine, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté sans surprise cette résolution non contraignante, qui appelle également à un accès sûr et « sans entrave ». pour une aide humanitaire à grande échelle et dénonce toute tentative visant à « affamer les Palestiniens ».
Des représentants de dizaines d’États membres sont montés sur le podium avant le vote pour affirmer leur soutien aux Palestiniens et à la fin de la guerre à Gaza. « Gaza n’existe plus. Il est détruit», a déclaré l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar.
« Le prix » de l’échec
“L’histoire est la critique la plus sévère de l’inaction”, a-t-il prévenu, dénonçant l’échec “encore et encore” du Conseil de sécurité, dont son pays est membre non permanent.
“Le prix du silence et de l’échec face à la tragédie palestinienne est lourd et le sera encore plus demain”, a ajouté l’ambassadeur adjoint d’Algérie, Nacim Gaouaoui.
L’attaque du 7 octobre a fait 1.208 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels et incluant des otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées sur le sol israélien. Au total, 96 otages restent à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée.
La campagne militaire de représailles lancée par Israël a fait au moins 44 805 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
Résolution sur l’UNRWA
« Aujourd’hui, Gaza est le cœur saignant de la Palestine et une blessure ouverte pour l’humanité », a déclaré l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, lors de la première journée des débats de l’Assemblée la semaine dernière.
« Les images de nos enfants dans des tentes incendiées, le ventre vide et sans espoir ni horizon, après avoir subi plus d’un an de souffrance et de perte, devraient hanter la conscience du monde et pousser à l’action pour mettre fin à ce cauchemar », a-t-il plaidé. appelant également à la fin de « l’impunité ».
La résolution demande également au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de présenter des « propositions » pour soutenir le « respect » du « principe de responsabilité », à travers les mécanismes existants ou en en créant de nouveaux. en s’appuyant sur les expériences passées.
Par exemple, l’Assemblée générale a créé un mécanisme international pour aider à recueillir des preuves des crimes commis en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011.
Une deuxième résolution, adoptée par 159 voix contre 9 et 11 abstentions, appelle Israël à autoriser la poursuite des opérations de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans les territoires palestiniens, menacés par une récente loi israélienne.
Israël accuse les employés de l’agence d’avoir participé aux attentats du 7 octobre.