L’ascension d’Abou Mohammed Al-Joulani, de jihadiste en Irak à nouvel homme fort de la Syrie post-Bashar Al-Assad

L’ascension d’Abou Mohammed Al-Joulani, de jihadiste en Irak à nouvel homme fort de la Syrie post-Bashar Al-Assad
L’ascension d’Abou Mohammed Al-Joulani, de jihadiste en Irak à nouvel homme fort de la Syrie post-Bashar Al-Assad
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Abu Mohammed Al-Joulani, le chef du groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Sham (HTC) s’adresse à la foule à la mosquée des Omeyyades à Damas le 8 décembre 2024. AREF TAMMAWI / AFP

Dimanche 8 décembre, quelques heures après l’entrée des rebelles à Damas, Abou Mohammed Al-Joulani, le chef du groupe armé islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), à l’origine de l’offensive qui a mis fin sous le règne de Bachar Al-Assad, est entré à son tour dans la capitale syrienne. Après une rapide prosternation sur un bout de pelouse, le chef rebelle, en chemise et pantalon kaki, s’est rendu à la majestueuse mosquée des Omeyyades, haut lieu de l’islam sunnite et joyau du patrimoine syrien.

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Debout devant le mihrab, la niche de marbre blanc qui indique la direction de La Mecque, le quadragénaire a prononcé un discours célébrant « une victoire pour la nation islamique, pour les prisonniers, les torturés et ceux qui ont souffert de l’injustice ». Une scène immortalisée par une foule de fidèles et de curieux, smartphone à la main, symbole de l’ascension d’un personnage politique aux très lourdes responsabilités.

À la tête de la faction rebelle la plus puissante, le déchu du régime baasiste détient les clés de l’après-Assad, du moins une partie importante d’entre elles. Passé par la nébuleuse djihadiste, avec laquelle il affirme avoir rompu, désignée comme “terroriste” par les capitaux occidentaux et, en même -, architecte de la création d’institutions d’une rare efficacité dans le paysage révolutionnaire syrien, il incarne, en même -, les espoirs et les périls de la transition politique, désormais ouverte.

“Impeccable”

Le côté prometteur du personnage, c’est cette offensive éclair, d’Idlib à Alep, Hama, Homs et enfin Damas, menée, autant qu’on puisse en juger, sans actes de vengeance ni violence gratuite. Une opération menée pendant douze jours, ponctuée de messages savamment calibrés, visant à rassurer les minorités religieuses et ethniques syriennes, comme les Kurdes, les chrétiens et les Alaouites, forcément inquiètes de l’avancée islamiste. “Al-Joulani a parfaitement performé”estime Jihad Yazigi, rédacteur en chef de Rapport sur la Syrieun bulletin économique.

Jusqu’alors, la discipline n’était pas vraiment le point fort des rebelles anti-Assad. Leur ardeur au combat avait souvent été entachée d’abus, minée par des divisions internes, voire des luttes fratricides. Si le démantèlement des troupes régulières, qui choisissaient souvent de ne pas combattre, a facilité la tâche du HTC, la rupture avec les travers du passé n’en reste pas moins nette. « La révolution est passée d’un état de chaos et d’incohérences à un système plus ordonné, tant dans le domaine civil que militaire. »» s’est félicité Al-Joulani, dans un entretien à la chaîne américaine CNN, au moment où ses troupes s’emparaient d’Alep.

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